[Review] Joe l’Aventure Intérieure
Point(s) fort(s) :
Un personnage attachant
L'équipe artistique
Point(s) faible(s) :
Outre le voyage initié par la lecture de ce comics, Joe – L’Aventure Intérieure est un récit profond tourné autour d’un personnage touchant.
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Editeur : Urban Comics
Après Conan, voici Joe !
Alors qu’il vient tout juste de perdre son père, Joe se retrouve à déménager avec sa mère. Diabétique et en pleine crise d’hypoglycémie, il va se retrouver dans un monde d’heroic-fantasy et embarquer dans une quête intense afin de pouvoir s’en sortir.
L’avis de Dram00n :
D’un côté, on a un auteur à succès que l’on ne présente plus : Grant Morrison (All Star Superman, New X-Men, Happy!, etc.). De l’autre, un dessinateur qui aujourd’hui est adulé par plus d’un fan de comics : Sean Murphy (Off Road, Punk Rock Jesus, Tokyo Ghost). Autant le dire, deux immenses talents réunis ensemble. Pour autant, ce n’est pas toujours gage de qualité.
L’histoire peut paraître très classique aux premiers abords, Joe a perdu son père et sa mère essaie donc de maintenir la maison à flot. Il est aussi accompagné d’un petit rat nommé Jack. Un jour, alors qu’il a été malmené à l’école, Joe est atteint d’une crise d’hypoglycémie lorsqu’il rentre chez lui. Ainsi, le simple trajet de sa chambre à la cuisine pour aller chercher ses médicaments devient un périple et un voyage digne du Seigneur des Anneaux. Plongé dans un monde d’hallucinations où ses jouets prennent vie, son rat est un guerrier impitoyable et chaque pièce de la maison est juste une étape de plus, une ville de plus, une époque de plus. Mais classique n’est pas forcément égal à mauvais et attendu pour autant.
Ce qui frappe dans ce récit, c’est l’écriture de Morrison. Habitué à des récits réputés très complexes avec beaucoup de références et des histoires très étendues, ici ce n’est tout simplement pas le cas. Le scénario est maîtrisé de bout en bout et on retrouve tous les éléments que l’on aime dans les comics : personnages attachants, du texte efficace, mais surtout, un goût de “encore un chapitre”. On retrouve un goût pour une époque bien nostalgique pour beaucoup et qui n’est pas sans rappeler des films comme Les Goonies ou L’Histoire sans fin. Les plus jeunes seront quand même satisfaits avec des références également plus récentes qui leurs parleront tout autant. Après tout, on a tous été (ou on l’est encore) adolescent un jour et on a tous voulu connaître les mêmes aventures que nos héros de série, films, livres… Morrison nous permet de voir ce résultat et personnellement, j’en deviens jaloux.
Que dire des dessins à part qu’ils sont juste parfaits pour ce récit. On est encore au “début” de la carrière de Sean Murphy mais on retrouve tout de même son trait si particulier sauf qu’on a des dessins avec un trait très léger et plus fin que son style habituel. Ainsi, on retrouve la finesse de ce monde féerique, ce qui donne de la légèreté au scénario. Ce trait plus léger nous donne une petite piqûre de rappel que la quête n’est pas un long voyage pour détruire un anneau accompagné de nain et elfe mais d’aller chercher des médicaments accompagné de Jack, un ami qui est là pour Joe quand les camarades d’école ne sont pas tendres avec lui. Je rajouterai également, que la composition et le découpage des pages sont juste excellents. Le gros point fort à mes yeux est le talent de Murphy sur le placement des bulles. Ces dernières permettent à l’œil de suivre toute la page et de vouloir s’attarder sur tous les détails de manière naturelle et on reste subjugué à chaque case.
Oui ce comics est un chef-d’oeuvre à mes yeux. Il n’est peut-être pas politique, ne dénonce pas la société, il parle juste d’un garçon à la recherche de ses médicaments… mais il relate la transition de l’adolescence à l’âge adulte d’un garçon juste attachant et qu’on aimerait aider.
La note de Dram00n :
L’avis de Kit Fisto
De 2010 à 2011, l’auteur écossais prolifique, Grant Morrison, réputé pour la complexité de ses scénarios et histoires, s’est associé à Sean Murphy dans l’écriture d’une histoire originale en 8 chapitres pour le compte de Vertigo, le label indé de DC Comics.
Dans cette saga complète, l’auteur nous narre la vie de Joe, un jeune adolescent atteint de diabète de type 1, qui a récemment perdu son père à la guerre, vivant seul avec sa mère, qui se démène pour garder leur maison, et son rat domestique, Jack. Après avoir été malmené par des camarade de classe, Joe est victime d’un malaise hypoglycémique. Il réussit a rentrer chez lui mais se retrouve alors plongé dans un état d’hallucinations et pénètre dans un monde de Fantasy peuplé de ses jouets, qui ont pris vie, et d’autres personnages et créatures imaginaires. Aux côtés de Jack, son rat devenu un farouche guerrier en armure, se tenant sur ses deux pattes et d’autres alliés, Joe commence une quête contre “La Mort” dans ce monde féerique.
Pendant ce temps, dans le monde réel, le jeune garçon lutte pour sa survie dans son domicile pour tenter de réguler le sucre dans son sang. Il doit alors aller de sa chambre (Qu’on aimerait tou(te)s avoir eu), située dans le grenier aménagé jusque dans la cuisine. Un calvaire pour un jeune homme en pleine crise d’hypoglycémie. Grant Morrison livre ici une histoire simple et nostalgique qui n’est pas sans rappeler les films des années 80 “Les Goonies” de Richard Donner pour l’aventure dans le but de sauver et préserver son domicile et “L’Histoire Sans Fin” de Wolgang Petersen dans le périple dans un univers de fantasy/féerie.
L’histoire contée par l’écossais est brute et pas forcément complexe ou déstructurée comme à son accoutumée. Ce qui est ici un gros point positif. C’est une sorte de quête menant un jeune homme à la fin de son enfance et au début de son adolescence. Le tout magnifiquement illustré par Sean Murphy qui prouve une fois de plus toute l’étendue de son talent d’illustrateur que ce soit pour les planches dans le monde réel ou féerique de Joe. Un très bon moment de lecture indé. Une très belle édition de Urban Comics dans la collection Vertigo Deluxe agrémentée de bonus, de croquis et de pages scénaristiques. Avec la préface et la traduction de Martin “Winckler” Zaffran, médecin, essayiste, romancier et critique séries TV.
Un incontournable efficace et magnifiquement illustré par Sean G. Murphy.
La note de Kit Fisto :
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