[Review] Silencio Tome 1
Point(s) fort(s) :
Point(s) faible(s) :
L'impression de lire un sous "Puta Madre"
Silencio propose une immersion dans une prison où tout tourne autour du Basket. Scénarisé par Waxx, musicien du Comité des Reprises, ce titre carcéral ne parvient pas, pour le moment, à nous séduire.
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Editeur Kiosque : Glénat
Quand Puta Madre rencontre Les Blancs Ne Savent Pas Sauter
L’avis de Matt :
Mon avis sur Silencio est largement influencé par ma perception de cette publication. Je ne savais rien de ce titre et il m’a été envoyé par Glénat dans le même colis que Il Faut Flinguer Ramirez. En découvrant ce fascicule, j’ai immédiatement pensé à Puta Madre, publié cet été par Ankama. Le format de publication est proche et la lecture de cet épisode ne parviendra jamais à m’enlever de la tête que je suis face à un ersatz de la mini-série spin-off à Mutafukaz.
Concernant Silencio, le récit propose de suivre un jeune homme physiquement très proche de Waxx, musicien et scénariste de cette histoire. Lors de flashbacks, on reviendra sur la jeunesse difficile du personnage principal. On ne sait pas grand chose de notre héros, ni les raisons de son incarcération, ni même son nom. En fait, il est muet, ce qui est un artifice très pratique pour entretenir un mystère artificiel. Il découvre la prison où il est enfermé, un établissement carcéral où les détenus se sont organisés par affinités raciales ou politiques. Autant dire, qu’on est dans du classique de chez classique.
La petite nouveauté de Silencio vient du fait que les relations au sein de la prison semblent organisées autour de match de basket. Ça tombe bien, notre héros sait jouer au basket et cette habileté devrait lui permettre de transcender les codes de la prison dans laquelle il est enfermé. Je ne sais pas si on peut parler de spoiler tant cette révélation est prévisible.
Et prévisible, Silencio l’est de bout en bout. J’ai vraiment du mal à ne pas imaginer que ce titre est une production opportuniste, portée par le nom d’une célébrité pour surfer sur la vague Puta Madre. Ce n’est pas une accusation, juste une impression et je n’ai aucune preuve pour étayer ce sentiment. La lecture de ce premier épisode n’est pas désagréable, le tout est plutôt bien ficelé et graphiquement, il tient plutôt la route. Pourtant, le titre ne surprend jamais et je ne l’ai pas trouvé passionnant. Je ne suis pas vraiment curieux de savoir ce qu’il va se passer dans le prochain épisode mais je le lirais sans déplaisir si je tombe dessus. Cette absence totale de surprise est le gros point faible de Silencio qui pourrait être une série sympa mais qui est plombée par son absence de prise de risques.
En bonus, je vous offre la bande annonce du film Les Blancs Ne Savent Pas Sauter :
Silencio est un titre honnête et graphiquement plutôt agréable. Pourtant, difficile de se passionner pour un épisode qui semble vu et revu et dans lequel je ne suis jamais surpris ou intrigué. Si vous êtes des inconditionnels du basket de rue ou que c’est votre première histoire de prison, ce titre est pour vous !
La note de Matt :
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L’avis de Sonia :
Silencio est un titre que je n’avais pas vu venir mais qui m’a intriguée par son format et ses dessins plutôt attractifs. Glénat propose ici un format de publication proche de celui des comics sortis aux Etats-Unis en fascicules souples avant de les réunir ensuite en tpb. L’idée est plutôt sympa et permet de tester un titre à un coût très abordable, d’autant que l’éditeur propose une couverture et un papier plus épais que ceux des titres américains. Premier bon point en ce qui me concerne : j’adhère totalement à ce format.
Graphiquement, le trait de Gabriel Germain est dynamique et mêle fort bien les influences comics et européennes pour offrir des cases qui ont du souffle et illustrent bien le propos. Ses personnages ont une vraie “gueule”, il sait parfaitement rendre les émotions de son héros muet ou l’atmosphère rude des ruelles du Mexique ou des prisons américaines. C’est le point fort de ce titre, son côté graphique qui en fait un titre agréable à regarder.
Je rejoins totalement Matt à propos du scénario car, même si je n’ai pas lu Puta Madre – shame on me – je n’ai pas trouvé le propos très original et on a l’impression de lire le scénar d’un film qu’on a déjà vu dix fois. Le héros est un jeune sans repères, rudoyé par la vie et par ceux qui l’élèvent tant bien que mal dans un milieu sordide. Inévitablement, il se retrouve en prison et le seul suspense consistera donc à se demander pourquoi. La description de la vie en prison est celle que l’on retrouve partout : des suprémacistes y côtoient des latinos ou des afro-américains, tout ce petit monde se réunissant autour du sport, lieu de toutes les rivalités mais aussi de toutes les alliances. Bref, rien de bien nouveau sous le soleil et on a un peu envie de lire la suite comme on a envie de connaître la suite d’une série sans saveur devant laquelle on se pose sans conviction mais dont on veut fatalement savoir comment elle va se terminer.
Si on ne recherche pas l’originalité dans le propos mais plutôt une histoire de prison classique, on lira Silencio avec intérêt. Personnellement, si le scénario ne m’a pas bluffée, je garde un bon souvenir de cette lecture grâce au travail de Gabriel Germain sur le dessin. A tester pour un prix raisonnable, surtout si vous aimez les récits de taule mâtinés de sport.
La note de Sonia :
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