[Review] Deadpool 2
Point(s) Fort(s)
Des idées de mise en scène très bonnes
Point(s) Faibles(s)
Un manque de patate dans l'action navrant
Des personnages secondaires sous-exploités
Un scénario plat
Deadpool 2 signe le retour du mercenaire disert sous les traits de Ryan Reynolds pour un spectace deux fois plus pénible !
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Inspiré D'un Comics De : Marvel Comics
Deux fois plus de piscines décédées !
L’avis de Comics Grincheux :
Ah, Deadpool ! Le premier film m’avait laissé de marbre. C’était drôle (souvent) mais c’était aussi bancal et digne d’un DTV de Steven Seagal tourné au fin fond de la Bulgarie. Puis, ça se voulait provocateur et différent mais ça réutilisait exactement les mêmes codes que tous les autres films de super-héros. Le film n’avait pour lui que son sens de l’auto-dérision.
Mes attentes pour le 2 n’étaient pas beaucoup plus élevées. Enfin si, le réalisateur me faisait rêver à de superbes scènes d’action. David Leitch, c’est un des mecs derrière John Wick (le meilleur film d’action US des dix dernières années) et le réalisateur de Atomic Blonde, long-métrage aux scènes d’action d’enfer ! Il a une esthétique poussée, un sens du cadrage précis et le montage des combats est souvent millimétré chez lui, avec un focus incroyable sur l’impact des coups. Ici, c’est foiré complètement et emballé dans une réalisation générique au possible qui n’existe que pour mettre en valeur les prouesses physiques de Deadpool/Ryan Reynolds. Seul lui existe dans le cadre et les combats ont du mal à être intéressant puisqu’on ne suit pas les coups mais le corps du héros en mouvement. Les impacts sont absents, les chorégraphies mal mises en valeur. Bref, c’est générique. Quel est l’intérêt de demander à ce déjà-grand nom du cinéma d’action de venir réaliser le film si c’est pour lui lisser son style ? La réponse vient dans le dernier paragraphe.
Enfin, tout n’est pas à jeter et il a de bonnes idées côté mise en scène des pouvoirs, notamment pour Deadpool et Domino qui a droit, selon moi, à la meilleure séquence du film. Elle est simplement foirée par des effets spéciaux digne d’une vieille cinématique de jeu vidéo. A ce titre, son interprète, Zazie Beetz vit le rôle. Elle incarne le personnage à merveille et s’éclate véritablement. Il est juste dommage qu’elle ne soit présente que pour balancer de la punchline… Du côté de Cable, Josh Brolin fait évidemment des merveilles. Son charisme transpire par tous les pores de l’écran et je regrette là encore son rôle finalement limité et son temps d’apparition réduit. Heureusement, il bénéficie lui aussi de certaines des scènes les mieux torchées du film.
Au-delà de la réalisation du film, l’autre souci du film, c’est son scénario et sa structure narrative. C’est bien simple, pendant quelques minutes, vous allez vous demander ce que vous foutez là. Le film n’a aucun enjeu pendant vingt minutes, n’amorce rien du tout. Evidemment, il y a de bonnes blagues et du sang mais le début semble être une suite façon court-métrage au premier Deadpool. Et puis ensuite, une trame va se dessiner et le tout va enchaîner les blagues comme un film à sketchs écrit de façon automatique avec des passages obligés hérités du premier et des blagues recyclées. Le film se moque des suites mais se vautre lamentablement dans le confort de celle-ci, en recyclage perpétuel de sa propre identité. Bref, comme pour le premier, on repassera côté provoc’ et maturité. Surtout, le film tente de faire poindre une dose d’humanité chez le mercenaire dissert mais se plante dans les grandes largeurs. Tout y est écrit de façon tellement grossière que ça en devient pénible à supporter et au bout de la troisième jérémiade, vous n’en pourrez plus ! Sans compter qu’il était possible de supprimer quinze minutes pour accentuer le rythme léthargique.
Et on en arrive finalement au vrai problème du film ! Tout est fait pour l’ego de Ryan Reynolds, le film lui est dédié, il est une ode à sa vie, son œuvre et son acharnement à mettre Deadpool sur le devant de la scène. Mais cela me dérange profondément et explique la plupart des problèmes du film, que ce soit la réalisation ou le script. Il y a énormément de références à l’acteur, ce qui casse évidemment le quatrième mur mais qui en fait, le flatte surtout lui, même quand il se moque de sa carrière. La réalisation n’est là que pour sublimer ses efforts physiques, comme si c’était tout ce qui importait. Deadpool 2 devient typiquement la suite dans laquelle la vedette est devenue insupportable et a voulu prendre le contrôle du film, ce qui pourrait expliquer le départ de Tim Miller. Dès lors, le mercenaire n’existe plus en tant que tel puisque le scénario et la réalisation nous rappelle en permanence qui est sous le masque.
Bref, Deadpool 2 n’est pas véritablement un mauvais film, il est juste encore plus insignifiant que son prédécesseur. Se vautrant dans les facilités et le confort de la suite, il coche toutes les cases mais sans avoir compris ce qui lui aurait permis de se démarquer de la concurrence, notamment sa réalisation. Pire, le film n’est fait que pour satisfaire l’ego de Ryan Reynolds, lui faisant des révérences perpétuelles et obstruant toute possibilité d’existence des personnages secondaires, Cable et Domino en tête.
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