[Review] Batman Rebirth Tome 5
Point(s) fort(s) :
L'humour latent de la seconde partie
La subtilité de l'écriture de King
Point(s) faible(s) :
Désormais fiancés, Batman et Catwoman vont devoir affronter les conséquences de cette décision face à Superman ou Talia Al Ghul, l’ex de Batman. Ce cinquième tome de Batman Rebirth est une totale réussite, à la fois intime, touchante et subtile. Il y a longtemps que Matt n’avait pas lu un comics mainstream si réussi.
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Editeur : Urban Comics
Le Batman de Tom King entre dans son rythme de croisière. L’auteur a abattu ses cartes et dévoilé le sens de son passage sur le personnage. Il peut désormais s’attaquer à la psychologie profonde de ses personnages et, disons le, c’est ce qu’il fait de mieux !
L’avis de Matt :
RÉSUMÉ DES TOMES PRÉCÉDENTS – cliquer ici pour le lire
e scénariste Tom King poursuit son exploration de la psyché de Bruce Wayne mais également de Selina Kyle avec toujours le même fil conducteur : le syndrome de stress post-traumatique. C’est cette notion qui sert de lien à l’ensemble du run de King sur Batman. Passer à côté de cette information, c’est passer à côté de l’oeuvre de l’auteur. C’est d’ailleurs ce qui m’est arrivé au début de la série…
Ce cinquième volume de Batman Rebirth est divisée en trois parties qui jouent toutes sur cette notion.
On commence avec un raid de Batman et Catwoman pour libérer Holy, une jeune femme retenue prisonnière par Talia Al Ghul. En plus d’être une criminelle extrêmement dangereuse, Talia est la mère de Damian Wayne et, par conséquent, une ex-compagne de Bruce “Batman” Wayne. On a donc Batman qui, toujours subtil, rend donc visite à son ex avec sa fiancée.
Ces épisodes sont l’occasion de revenir sur ce qui fait Batman aux yeux de la chef de la Ligue Des Ombres mais aussi d’assister à une confrontation au sommet entre Selina et Talia. Egalement, on en apprendra plus sur Catwoman qui a endossé la responsabilité d’un crime sanglant qu’elle n’a pourtant pas commis, tout ça pour protéger Holy. On creuse donc dans la psyché de Selina “Catwoman” Kyle et ses rapports ambivalents avec l’héroïsme.
Cette partie du livre est illustrée par Joëlle Jones que j’avais adoré sur Lady Killer (Glénat Comics). Ses visages particulièrement expressifs soulignés par un trait anguleux et des contours très épais collent parfaitement à ce passage du récit. Les combats ne sont pas oubliés pour autant. Ce premier tiers du livre est donc tout a fait réussi et pourtant le meilleur est à venir.
Batman pataud face à Superman nigaud
Dans la deuxième partie du livre, Tom King s’intéresse à la relation entre Batman et Superman. Il revient en particulier sur la vision que chacun a de l’autre. Tous les deux victimes de traumatismes infantiles, tous les deux interprétant mal ce qu’a été l’enfance de l’autre et surtout, tous les deux se sentant inférieur à l’autre.
Le scénariste dépeint également nos deux héros comme des hommes d’action pas vraiment à l’aise avec l’expression de leurs sentiments. C’est bien connu : un homme, un vrai, ça n’avoue pas ses faiblesses et ses doutes.
On découvre donc un Batman et un Superman prisonniers de ce genre de raisonnement débile, incapables de faire un pas l’un vers l’autre.
Cette partie du livre est particulière réussie. Les deux héros sont dans un rôle inédit, il me semble. Entre quelques dialogues savoureux, on finira par en apprendre beaucoup sur eux d’autant que le contexte les obligera à changer leurs identités, Bruce devenant Superman et Clark incarnant Batman. La place de Lois Lane et Selina Kyle dans cette partie du récit est particulièrement importante puisqu’elles vont forcer leurs compagnons à se livrer et à sortir de leur posture de macho. J’ai particulièrement aimé le naturel de cette partie de l’album.
Sup‘ et Bat‘ passent leur temps à se comporter de façon puérile l’un envers l’autre. Ils jouent à celui qui pissera le plus loin jusqu’à la dernière case de l’épisode. Au delà de ça, l’écriture de Lois et Selyna est fine et maline. King réussi à proposer des femmes intelligentes, subtiles et attachantes dans une histoire de Batman.
Tout l’inverse de ce qu’a fait Marini dans Batman : The Dark Prince Charming…
Enfin, les dessins de Clay Mann sont là encore tout à fait réussi. Pourtant, il a la lourde charge d’illustrer un comics sans scène d’action ou presque. Ses traits sont plus fins que ceux de Jones et donnent une autre dimension aux échanges entre les personnages. Là encore, un très bon casting donne un très bon résultat.
Un petit dernier pour la route
L’album se conclut sur un épisode indépendant dans lequel Batman enquête sur la mort d’un couple laissant un enfant orphelin. Véritable miroir du traumatisme qui a conduit le jeune Bruce à devenir Batman, cet épisode s’intéresse encore une fois au syndrome de stress post-traumatique du héros. Si cet épisode est très classique dans la forme, il reste particulièrement touchant dans le fond et permet
MINI-SPOILER – cliquer ici pour le lire
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Ce cinquième tome de Batman Rebirth est sans conteste mon préféré parmi ceux parus aujourd’hui. Après une mise en place poussive en particulier dans les tome 2 et 3 de la série, Tom King livre enfin son plein potentiel. L’action laisse place à l’intimité des personnages, le petit garçon blessé et inadapté socialement apparaît de plus en plus derrière le masque de héros. Ce volume est particulièrement touchant, il est écrit avec beaucoup d’intelligence et de profondeur.
Je commence à penser que le run de Tom King pourrait faire partie des grandes sagas du chevalier noir. La suite nous dira à quoi nous en tenir mais je vous invite à vous jeter sur ce livre, un des meilleurs que j’ai eu l’occasion de lire depuis longtemps sur Batman.
5/5 J’adore
4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
0/5 Pas pour moi
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