[Review] God Country

Une épée qui fait mouche !

a famille Quinlan est touchée par la maladie, en effet le grand-père Emmett est atteint par Alzheimer plongeant ses proches dans une situation inconfortable. Mais lors d’une tempête, alors que la maison du grand-père est détruite et le paysage ravagé, voilà qu’il ressurgit comme ressuscité !

Le premier chapitre m’a scotché, on débarque en pleine crise familiale et on se retrouve projeté dans une aventure fantastique avec une épée de quatre mètres ! Je suis rarement entré si rapidement dans une histoire. La construction du récit est parfaite, chaque rebondissement tombe justement, les relations de famille se mettent en place et évoluent en fil rouge de l’histoire. Les dialogues sont fantastiques à la fois profond, plein d’humour et de caractère.

God Country n’est pas une énième histoire pouvant se résumer aux hommes contre les Dieux, c’est bien plus que ça. Le parallèle entre la famille Quinlan et les Dieux est saisissante, chacun luttant pour ne pas sombrer soit dans le néant soit dans la maladie. Et finalement derrière ces combats fantastiques et fracassants on a un récit mature, une allégorie sur la mort et la trace que l’on veut laisser ou pas de notre passage.

Le dessin de Geoff Shaw n’est pas celui que je préfère mais là ce n’est pas le principal, il fait le job à savoir faire passer des émotions et nous transporter. Le choix des couleurs lui aussi est juste offrant de belles planches.

Inutile de faire des pages de chronique ce comics est un coup de cœur.

La note de Ben : 

od Country a été une frappe dans la tronche dès les premières pages. C’est ainsi que j’ai découvert Donny Cates et je suis tombé amoureux de sa narration. Les premières cases m’ont saisi par la simplicité de leur discours et la force de leur mise en case. Le trait de Geoff Shaw est puissant, il magnifie la force de ses personnages et sait montrer les failles sur les visages humains fatigués.

Car, comme le dit Ben, God Country n’est pas un récit sur les Dieux qui se battent contre les humains. Enfin si, mais seulement en apparence ! S’il y a bien une lutte, elle est plus intime, plus touchante et renversante. Elle exprime le combat que chacun d’entre nous mène dans sa vie en se demandant : “Pourquoi ?”. Pourquoi vit-on ? Quel est notre objectif dans la vie ? Que veut-on accomplir ? C’est la métaphore d’une lutte contre l’oubli.

Et cette métaphore se fait au travers d’un récit grandiloquent, plein d’êtres surpuissants mais aussi fragiles. Les Dieux comme les humains sont sujets à leurs émotions et tous luttent pour laisser leur marque. Le récit ne va cesser de dérouler son propos en le faisant passer par des personnages tous différents, aux objectifs différents mais qui veulent tendre à la même finalité.

Il dispose alors d’une puissance inouïe car il arrive à nous attacher aussi bien aux Dieux qu’aux autres personnages. Le récit est un one-shot très intimiste, il n’y a que peu de personnages qui vont réellement être présents, permettant à l’équipe créative de se concentrer sur le cœur de leur intrigue et de ne pas se disperser. Mais malgré ce côté intimiste, le comics sait aussi se faire épique avec des bastons épiques, aux proportions destructrices que le dessin de Geoff Shaw met clairement en valeur !

Pas besoin d’en dire plus, God Country est un récit épique, au propos puissant et sensible.

La note de Comics Grincheux