[Review] Klaus
Point(s) fort(s) :
Les dessins superbes de Dan Mora
Point(s) faible(s) :
Klaus est un récit haletant, intense et j’ai été transporté tout au long de la lecture. Non par sa construction comme par sa forme, j’ai principalement aimé l’idée, le postulat de départ de créer une origin story sur le père Noël. Un récit à mettre au pied du sapin.
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Editeur : Glénat Comics
OH OH OH !
Derrière chaque légende se cache un homme. Et si le Père Noël n’avait pas toujours été ce personnage jovial que nous connaissons tous ? Ou tout simplement le Père Noël n’est-il pas le premier super-héros de l’histoire ? Après tout il a des couleurs reconnaissables, il veut faire le bien, mais comment est-il devenu le Père Noël ?
L’avis de Dram00n :
Klaus est une origin story, mais pas n’importe quelle origin story. Celle du plus grand super-héros, de celui capable de faire le tour du monde en une fraction de seconde, de celui capable d’égayer la matinée de millions d’enfants partout dans le monde, celle du Père Noël. Le postulat de départ est assez surprenant en soi, partir d’un personnage imaginaire mais ancré dans la pensée collective depuis quelques générations maintenant, cela peut évidemment susciter quelques interrogations. Pour autant, malgré un récit très classique après coup, l’envie de tourner chaque page est présente. Je n’ai rien contre les récits sans grande originalité en soi, tant que c’est bien construit avec assez de nouveautés pour tout de même m’intriguer, Klaus le fait donc très bien.
Assez convenue, l’histoire de Klaus est tout même attrayante et on se plonge très facilement dans la lecture et il est plus difficile d’en sortir. Je suis conscient qu’un côté “vu et revu” est présent et pourtant, sans pouvoir dire pourquoi, je me suis enthousiasmé sur les personnages et sur l’univers du titre. Dans un style très fantasy médiévale, on est très vite pris par un sentiment de surprise vis-à-vis du contexte et sans faire de long discours, on ne tombe jamais sur un discours moralisateur. Avec Klaus, Morrison nous livre ici un titre très facile d’accès (ce qui est à souligner quand on connaît l’auteur écossais) et une très belle relecture du Père Noël en super-héros ou comment un homme “lambda” au départ devient le héros de tout enfant durant une nuit.
Sans forcément trop revenir sur l’origine du personnage, on revient aussi sur l’origine de la fête, de la célébration. Car oui, en période de Noël, il est évident que nos pensées se dirigent vers ce héros qui nous livrera nos cadeaux au pied du sapin, mais encore fallait-il comprendre pourquoi un sapin, pourquoi des cadeaux et pourquoi la cheminée ? Morrison nous livre ici tous les éléments qui font une bonne fête de Noël. Comme je disait au préalable, je n’ai rien contre les scénarii classiques tant qu’il y a un soupçon de nouveautés pour m’accrocher, et dans notre cas, voir l’importance donnée par Morrison sur chaque éléments de la fête de Noël permet d’apporter le soupçon d’imprévisible nécessaire pour faire tourner page après page.
Quand je pense aux dessins je n’ai qu’une seule idée, ils sont remarquables ! Je ne connaissais pas spécialement Dan Mora avant de lire ce titre et j’ai pris une claque visuelle que je n’attendais pas. Dans les décors, les traits des personnages, les scènes d’actions, j’ai toujours été transporté dans chacune des cases du récit.
Klaus est un récit haletant, intense et j’ai été transporté tout au long de la lecture. Non par sa construction comme par sa forme, j’ai principalement aimé l’idée, le postulat de départ de créer une origin story sur le Père Noel. Un récit à mettre au pied du sapin.
L’avis de Matt :
Fallait-il faire des origines du Père Noël un actioner médiéval façon film de bagarres des années 80 ?
La réponse est évidemment “non“. Mais maintenant que le titre existe et qu’il est, en plus, écrit par Grant Morrison, autant le lire.
Klaus est un titre très étrange. Et pour un récit signé Morrison, c’est une déception. Le décor est planté.
On découvre un Santa tout en muscles, chasseur vivant en ermite dans une forêt.
En parallèle, on découvre une ville fortifiée sous le joug d’un dictateur local. Il force son peuple à travailler à mort et séquestre son fils dans une sorte de donjon. Il comprendra plus tard qu’il cherche à le protéger de la suite de l’histoire.
Pour occuper son rejeton, il collecte tous les jouets possibles et imaginables. Les jouets sont donc devenus illégaux. Vous voyez venir la trame de l’histoire ? Vous avez raison ! Il n’y aura aucune surprise.
Donc Santa débarque dans le bled, il se retrouve face à une injustice et choisit d’y répondre.
Lorsqu’on lui vole ses biens et qu’on le chasse, il revient en douce et offre des jouets aux enfants, ce qui est interdit. C’est la révolte tranquillou.
Pourtant, quand des gardes ou un monstre apparaissent, il sait bander ses muscles et foncer dans la mêlée. On est typiquement dans un actioner des années 80, un film de Noël incarné par Arnold Schwarzenegger. Il y a des amateurs pour ce genre de lecture, j’en suis certain. Évidemment, ce n’est pas mon cas.
Le titre est plutôt beau graphiquement mais ultra prévisible. Je pense qu’il y avait autre chose à faire avec le Père Noël que ce mélange d’action et de bons sentiments foutraque, surtout quand on prétend raconter “pour la première fois” les origines du Père Noël.
Klaus est une déception. J’ai eu l’impression d’assister à la version papier d’un téléfilm de Noël porté par une star du film d’action des années 80. A 8 ou 9 ans, j’aurais peut être adoré ce héros badass qui pète des gardes et offre des cadeaux. Malgré tout, le titre est cousu de fil blanc, d’une linéarité fascinante mais servi par des dessins agréables.
Il en faut plus pour faire une bonne BD.
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