S.H.I.E.L.D. de Jonathan Hickman chez Panini Comics
Point(s) fort(s) :
Une narration ésotérique qui mélange réel et fiction
Des dessins exemplaires
Un travail d'auteur
Point(s) faible(s) :
S.H.I.E.L.D. est, à mon avis, un indispensable de cette fin d’année. Mais il faut savoir où vous mettez les pieds. Si le 100% déja paru ne vous avait pas plu, ne forcez pas. Pour les habitués et les fans de Jonathan Hickman qui n’ont pas peur de revoir leur façon d’envisager certains éléments de Marvel, foncez !
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Editeur : Panini Comics
Un bouclier pour les protéger tous !
Jonathan Hickman a écrit ce que je considère comme une des plus fabuleuses histoires de l’univers Marvel à travers ses séries Avengers et New Avengers. Mais rétrospectivement, il a créé un boulot monstrueux chez l’éditeur, à travers son run sur Les Quatre Fantastiques qui permet d’expliquer de nombreux éléments de son intrigue chez les Vengeurs. La parution intégrale du S.H.I.E.L.D. de Jonathan Hickman chez Panini Comics grâce à la publication aux États-Unis des deux derniers épisodes cette année permet de se rendre compte qu’une fois de plus, l’auteur a eu le don de bousculer l’univers Marvel en explorant son passé et en y intégrant des liens avec ses autres histoires.
Retour vers le passé du bouclier
Ici, l’auteur propose de repartir en arrière, en se plaçant avant la création, en 1964 de l’organisation et d’explorer la nature de celle-ci à travers une intrigue ésotérique dont il a le secret et qui fait furieusement penser à Black Monday Murders paru cette année. Ici, plutôt qu’explorer la finance (ce qui serait étrange chez Marvel), il explore la création du S.H.I.E.L.D. en remontant jusqu’à l’Antiquité et en utilisant un nombre conséquent de scientifiques connus.
On retrouve une caractéristique du travail de Jonathan Hickman, ce mélange souvent malin entre le réel et le fictif, faisant passer Dan Brown et ses délires ésotérico-conspirationnistes pour un débutant. Son intrigue va loin, est souvent très complexe et dense mais est démente et totalement innovante, notamment, pour un récit édité par Marvel. En effet, l’auteur prend le pari de bousculer toutes les préconceptions et les fantasmes des fans les plus fous de theory-crafting en réinventant en profondeur les origines du S.H.I.E.L.D. Ici, point de Nick Fury mais un Léonard de Vinci venant construire l’organisation et la réorienter après que Newton l’ait dévié de son objet principal. Au milieu de ça, on retrouve un jeune personnage énigmatique qui va être pris dans ce conflit et participera à ce que va devenir l’organisation.
Bouclier libre !
L’auteur y injecte ses obsessions pour le libre-arbitre et la destinée et c’est en cela que l’histoire risque de ne pas plaire. Clairement, le lectorat le plus assidu et celui qui a déjà des idées arrêtées sur ce qu’est cette organisation sera déstabilisé par cet aspect. Si on y ajoute le mélange au réel et à la narration souvent ésotérique de l’auteur, autant dire que le récit n’est clairement pas pour tout le monde. Car si l’auteur mélange le réel et le fictif, il convoque également de nombreux aspects de l’univers Marvel, dont des personnages et des figures connus pour montrer l’importance qu’a eu le S.H.I.E.L.D. sur l’avenir de cet univers et la façon dont ce qui se produit ici a façonné les héros que nous avons aujourd’hui.
C’est donc une histoire dense qui, en douze numéros va complètement revisiter ce que les fans pensaient savoir de l’univers Marvel. Mais c’est aussi une histoire qui s’insère clairement dans tout ce que l’auteur a établi à travers ses travaux et où l’on retrouve des liens plus ou moins évidents avec son run sur les Avengers, les Quatre Fantastiques, etc. C’est à travers ça que l’on rend compte de l’aspect massif de ce que l’auteur peut proposer et j’avoue que je trouve fascinant la manière dont il arrive à construire une histoire personnelle, aussi dense, complète et qui pourtant arrive à avoir du sens chez Marvel.
Le travail de Dustin Weaver est quant à lui impeccable, malgré une colorisation irrégulière, notamment pour les premiers numéros, rendant peu honneur à son travail visuel un peu dingue. Les constructions de cases sont souvent folles avec un jeu sur les formes et les perceptions. Le travail est surtout exemplaire sur les deux derniers chapitres où le script de Hickman a dû être complexe à mettre en œuvre (ce qui pourrait expliquer tout ce retard).
Bref, le comics S.H.I.E.L.D. de Hickman est, à mon avis, un indispensable de cette fin d’année. Mais il faut savoir où vous mettez les pieds. Si le 100% paru il y a quelques temps ne vous avait pas plu, ne forcez pas, votre opinion risque peu de changer. Pour les habitués et les fans de Jonathan Hickman qui n’ont pas peur de revoir leur façon d’envisager certains éléments de Marvel, foncez ! Vous ne le regretterez pas.
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