[Review] Glass
Point(s) Fort(s)
James McAvoy et "ses interprétations"
La réunion de trois personnages charismatiques
L'humanité du film
Anya Taylor-Joy
Point(s) Faibles(s)
De bonnes idées malgré tout peu exploitées
La construction d'un univers déjà clôturé ?
Car “Glass” répare, car “Glass remplace” ! nthousiasmé par Incassable il y a 18 ans, surpris et impressionné par Split, il y a deux ans, j’étais impatient de voir ces deux films se confronter, au vu de ce que l’on apprenait à la fin du précédent long métrage de M. Night Shyamalan. Qu’allait donc donner […]
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Car “Glass” répare, car “Glass remplace” !
nthousiasmé par Incassable il y a 18 ans, surpris et impressionné par Split, il y a deux ans, j’étais impatient de voir ces deux films se confronter, au vu de ce que l’on apprenait à la fin du précédent long métrage de M. Night Shyamalan. Qu’allait donc donner le mix d’un univers super-héroïque réaliste avec celui d’un thriller huis-clos?
Incassable reste un de mes films “super-héroïques” préférés, voire même de mes films préférés tout court. L’approche réaliste choisi par le metteur en scène pour aborder la mythologique des comics et des super-héros m’a toujours épaté. Le héros malgré lui qui rencontre ses problèmes quotidiens, la découverte de ses pouvoirs et de son “talon d’Achille”, sa proximité avec un personnage central qui au final sera sa Némésis. Ce film m’a sans doute aussi marqué car il abordait la mythologie du super-héros et du médium comics tout juste avant la déferlante des adaptations de ceux-ci. Et puis, son final restera pour moi magistral dans son ambiance, sa musique et l’interprétation de Samuel L. Jackson & Bruce Willis.
Quand j’ai vu Split la première fois, j’étais vraiment sûr que c’était un film à part dans la filmo de Shyamalan, comme le sont 6ème Sens, Signes ou Le Village. Un thriller en huis-clos angoissant avec un James McAvoy aux multiples personnalités angoissant et brillant dans son interprétation. Quand le fameux final raccrochant ces 2 films est arrivé, j’étais vraiment ébahi et impatient de voir ce que pourrait donner une réunion des deux. Quand la décision fut prise de tourner Glass, je fus vraiment enthousiaste de retourner au ciné voir Elijah Price, le bonhomme qui casse, David Dunn “l’Incassable” et Kevin Wendell Crumb et sa “Horde”. Alors qu’en est-il me direz vous?
M. Night Shyamalan a toujours la manière d’essayer de mener le spectateur par le bout du nez. Ici, par le biais du personnage de Sarah Paulson, il essaie de détruire la portée surnaturelle de chacun des personnages principaux en donnant une explication rationnelle à leur capacité et en les enfermant tous au sein d’un hôpital psychiatrique. Il sème le doute sur les réelles capacités de nos héros tout en renforçant l’amour et l’attrait qu’on leur porte. Le réalisateur clôture sa trilogie “super-héroïque” en y apportant de nouvelles pièces tel un nouvel arc narratif d’un comics. Malgré ces nouveautés, on a comme un sentiment de sous-exploitation et de rapidité dans le propos alors que la mise en place jusqu’au dénouement a pris pas mal de longueurs. Malgré tout, j’ai apprécié comme les précédent opus, le côté simple et réaliste du long-métrage. Ici, pas de fonds verts et d’effets spéciaux visuels à la Marvel Studios ou à la Warner/DC Comics. On retrouve le charme du film à petit budget mais tout de même spectaculaire.
Et spectaculaire c’est le mot qui convient pour James McAvoy qui reprend ici encore parfaitement ses interprétations des divers personnages de “La Horde” à l’intérieur du corps de Kévin. L’acteur écossais montre l’étendu de son talent une fois de plus. Samuel L. Jackson de nouveau en Elijah Price alias Mr Glass est toujours aussi bon dans le rôle du brillant bad-guy qui cherche à montrer au monde que lui et ses comparses ne sont pas des erreurs de la Nature. Seul Bruce Willis me semble assez décevant ici, alors qu’il était magistral il y a près de 19 ans. Il est pour moi trop sur la réserve et la nonchalance, à l’instar de ses participations dans les multiples films “Direct-to-DVD” qu’il a tourné ces derniers temps. Heureusement que les autres acteurs principaux et secondaires sont là pour le booster un peu! Je pense notamment à Spencer Treat Clark, qui jouait déjà son fils “Joseph” dan Incassable. La psychiatre en charge de “guérir” le trio est campée par Sarah Paulson. Elle distille ici et là le mystère sur sa personne et sur son but. Un rôle important mais dont la finalité est sans doute trop vite expédiée à mon goût.
En résumé, une page se tourne avec Glass. Un film qui m’a ramené près de 18 ans en arrière quand je découvrais le mystère entourant un monsieur tout le monde unique survivant d’un “accident” ferroviaire. On a presque des regrets de voir cet univers se conclure, aux vues du potentiel et de la richesse qu’a apporté M. Night Shyamalan, son créateur. Ce “Glass” apporte de nouvelles pièces à l’édifice de l’univers “Incassable”, tel le nouvel arc narratif d’un titre de comic-book mais certaines longueurs sur des points et certaines expéditions rapides sur d’autre nous laisse un peu sur notre faim. Hollywood a tellement l’habitude d’en donner trop, que j’ai sans doute été trop conditionné par les blockbusters. On a presque des regrets de voir cette saga originale se conclure mais toute histoire à un fin (normalement 😉 ) .
La note du Kit :
i Incassable est parmi les films que je préfère, Split, sa vraie-fausse suite m’avait bien moins convaincue. J’avais eu le sentiment que l’accrochage de wagons était un peu opportuniste et bricolé pour coller à la tradition du twist shymalanesque. Je pensais que Glass serait au mieux sympathique.
Comme quoi parfois, je suis vraiment bête !
(Qui a dit tout le temps ?!)
Pourtant, ça ne commence de la meilleur des façons. Le début est lent, trop lent et sent la redite. Tout est réexpliqué, résumé. On nous remontre Kevin, on nous remontre David. Seul Elijah manque à l’appel. Pourtant, dans ce début mou, il y a déjà une confirmation, M. Night Shyamalan a retrouvé sa flamme, Split n’était pas qu’un coup d’épée mais le début de la remontée d’un réalisateur qui s’était perdu en route.
La réalisation est propre, la mise en scène travaillée, les cadrages souvent dingues et quelques idées visuelles se glissent même s’il y a des ratés.
Mais une fois que le réalisateur a fini de placer ses pions, c’est parti pour un très bon film ! Il met en place une réflexion multiple sur le super-héros et le rapport que l’être humain entretient avec lui, entre fantasmes et craintes. A coups de twists dont il a le secret, le réalisateur, comme son personnage principal montre qu’il est retors et qu’il a des choses à dire, même si quelques grosses ficelles se glissent par-ci, par-là.
Il démontre surtout que le film de super-héros peut être humain et sans artifices. Le traitement de la relation entre Casey et Kevin est brillant, bien plus poussé que dans Split, bien aidée par la révélation qu’est Anya Taylor-Joy. Elle représente l’humanité du film et parvient à insuffler l’émotion nécessaire dans plusieurs scènes extraordinaires. Identiquement, la relation entre David et son fils ou Elijah et sa mère sont de très grandes réussites qui forment un socle et une trinité parfaitement maîtrisée par son auteur. Les relations humaines ont toujours été le cœur du cinéma du réalisateur et il ne cherche pas ici à se trahir. Certes, l’action est présente mais centrée sur l’individu, plongé dans une bataille qui pourrait le dépasser. Les acteurs sont au summum, même Bruce Willis retrouve la flamme et ne se contente pas de toucher son chèque.
Le film se place aussi comme un véritable récit de super-héros, questionnant les failles multiples de personnages surpuissants. Leurs doutes, leurs peurs sont mises en avant de la meilleure façon au travers d’une écriture soignée qui donne le ton. Pas question de donner des grosses explosions, pas besoin de tirer les grosses cordes, tout est fin et subtil, chantant les louanges des brisés face aux puissants qui ne rechignent jamais à les écraser.
La métaphore y est philosophique et politique et les twists multiples de la fin ne font que creuser le questionnement et nous force à nous interroger quant à notre traitement de la différence. Si le film ne propose pas une relecture du mythe, il ajoute sa pierre à l’édifice, dans le respect de ces figures mythologiques modernes. Il y a néanmoins un gros problème qui était déjà présent dans Incassable et qui est souvent un souci récurrent chez le réalisateur : la surexplication. Le film est en effet bourré de dialogues à base de : « dans les comics… » comme si M. Night Shyamalan voulait prouver qu’il connait ses classiques et qu’il a toute sa légitimité à parler de super-héros. C’est un défaut qui pourra en gonfler certains à un degré différent en fonction de votre degré d’attachement à la réflexion proposée par le film.
Bref, Glass est une réussite, malgré des défauts qui pourront devenir agaçants selon votre seuil de tolérance. Pourtant, l’humanité qui transpire de l’œuvre, sa richesse thématique, ses acteurs au diapason et le travail sur le son pourra en combler plus d’un.
La note de Comics Grincheux :
Pour compléter nos avis sur le film et la trilogie de Shyamalan, foncez voir la vidéo de l’ami Chris de ComiXrayS ici :
Ils ont kiffé :
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