Doom Patrol Saison 1
Point(s) Fort(s)
La justesse du traitement des maladies mentales et des problèmes d'estime de soi
Le visuel
Une adaptation réussie qui reprend les codes du comics
Point(s) Fabile(s)
Le ton pourra en laisser sur le carreau
La saison 1 de Doom Patrol est une réussite assez dingue sur laquelle personne ne semblait parier. Pourtant, elle parvient à parfaitement adapter le comics et notamment les travaux de Grant Morrison, à la fois en les respectant mais aussi en prenant des libertés bienvenues afin de réactualiser le propos.
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That’s fucking insane !
Doom Patrol est un comics génial que Urban publie avec, notamment le run de Grant Morrison, dans lequel cette série TV puise pleinement toutes inspirations.
Cette équipe si vous ne la connaissez pas est ici composée de cinq membres : Robotman, Rita Farr, Crazy Jane, Negative Man et Cyborg, ajouté pour la série TV et non-membre de l’équipe comics (c’était Beast Boy, un autre Teen Titans). Si on devait résumer simplement les choses, la Doom Patrol serait une version des X-Men. En effet, les personnages sont recueillis par un mec en fauteuil roulant qui veut les éduquer, les protéger et leur montrer comment utiliser leurs pouvoirs pour le bien commun. Mais là où chez les X-Men, ils sont beaux, à quelques exceptions près, la Doom Patrol parle des marginaux, des laissés pour compte en assumant la métaphore jusque dans les looks des personnages ou dans leur psyché.
La série TV prend donc appui sur les travaux de Grant Morrison et va donc s’amuser avec la narration grâce au méchant de la saison : Mr. Nobody. A travers lui, il y aura des fractures de quatrième mur en pagaille, servant autant à amuser qu’à faire réfléchir. La série va alors s’amuser de ses propres faiblesses mais elle va surtout réussir à captiver pendant quinze épisodes. Les personnages sont tous fracturés, certains sont des ordures, certains se détestent, certains se cherchent, d’autres se perdent. Pendant quinze épisodes, la série n’aura de cesse de proposer des aventures loufoques, adaptant certaines des idées les plus frappées de l’auteur écossais (Danny La Rue, par exemple, une rue télépathe et qui se téléporte, si, si !). Mais elle va aussi prendre des libertés avec les comics, notamment dans le traitement de Negative Man et les pouvoirs de Rita Farr. C’est justement l’ensemble de ce respect et des trahisons relatives qui donnent à la série un souffle unique, surtout dans le monde calibré des adaptations super-héroïques.
Une série portée par l’amour de ses personnages
Surtout la série ose des ruptures de ton qui, dans bon nombre de séries TV me gêneraient. Or, ici, elles servent constamment à densifier les personnages, leurs caractères et leurs âmes en perdition. Il n’y a qu’à voir ce magnifique numéro musical offert par un Matt Bomer au sommet de son art et Alan Mingo Jr., artiste de cabaret, pour s’en convaincre. Il en va de même pour les digressions des épisodes, elles ralentissent le rythme mais elles approfondissent tellement les personnages qu’elles ne paraissent jamais inutiles, gratuites ou hors-sujets.
La série offre un niveau de travail visuel excellent. Les looks des personnages sont réussis, Robotman avec son costume sous lequel se glisse Riley Shanahan et auquel Brendan Fraser prête sa voix est certainement la plus grande réussite de la série TV. Il confère à nombre de scènes une dose d’humanité qu’il aurait été difficile de trouver avec un être en CGI, surtout au vu du budget. L’acteur de La Momie offre son timbre grave et usé à ce personnage, mettant en lumière l’ensemble de ses doutes mais surtout son envie de se relever avec ses individus blessés qu’il considère comme une famille. Mais le reste du cast n’est pas en reste, notamment Diane Guerrero (déjà vu dans Jane the Virgin aka la meilleure série humoristique que personne ne regarde) qui parvient à donner corps aux différentes personnalités de Crazy Jane.
Parce que la Doom Patrol traite les problèmes mentaux avec une justesse et une sensibilité rare tout en nous proposant de rigoler à de nombreuses reprises. Ce fragile équilibre que quasi personne ne parvient à atteindre, Jeremy Carver et son équipe de scénaristes l’atteint avec brio. Dans chaque épisode, transpirent un amour des personnages du comics et une compréhension du travail de Grant Morrison sur l’œuvre. A de nombreuses reprises, la série nous interpellera et jouera avec nos sens et notre perception de la réalité afin de donner de la densité à ses explosions du quatrième mur. Contrairement à un Deadpool qui ne fait ça qu’à amuser la galerie, Jeremy Carver fait sens et rend consistant ses moments, utilisant à foison les possibilités offertes par le médium télévisé.
Alors, évidemment, il y a des défauts, Cyborg est chiant et passe trop de temps à geindre. Les effets spéciaux digitaux sont souvent ratés et le côté totalement loufoque et barré de certaines situations va en laisser un certain nombre sur le carreau. Mais si vous voulez suivre une équipe bourrée de problèmes psychologiques dans une série qui aime profondément le comics et ose proposer des ruptures de ton harmonieuses et cohérentes, vous devriez foncer !
Bref, la saison 1 de Doom Patrol est une réussite assez dingue sur laquelle personne ne semblait parier (moi, le premier). Pourtant, elle parvient à parfaitement adapter le comics et notamment les travaux de Grant Morrison, à la fois en les respectant mais aussi en prenant des libertés bienvenues afin de réactualiser le propos. Surtout, elle parvient à rendre attachants une bande de personnages tous et toutes atteints de problèmes complexes d’estime de soi. Brillante !
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