Angoulême 2017 et les comics
Cette année encore, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême renoue avec ses vieux démons.
Alors que le palmarès officiel du festival a été annoncé, on découvre qu’aucun comics n’est récompensé.
Angoulême et les comics, c’est une histoire simple. Celle du mépris d’une partie de l’industrie du 9ème Art pour les cousins américains.
C’est donc sans grande surprise qu’aucun titre estampillé comics ne rejoindra le palmarès de l’édition 2017. Ni les impressionnantes productions Image Comics qui étonnent par leurs audaces et leur inventivité, ni même les titres de Boom Studio ou IDW à qui les portes de la France sont ouvertes depuis quelques années grâces aux nouveaux éditeurs français, ni même les frasques de DC Comics & Marvel Comics n’ont pu trouver une forme de reconnaissance de la part d’une intelligentsia dominante.
Ou alors, peut être que le FIBD, en récompensant à juste titre l’excellent L’Homme Qui Tua Lucky Luke, ne confondait cow boy, far west et comics.
Tant pis !
Au moins, on ne revivra pas la pantalonnade de l’édition 2016 qui annonçait le prix de la meilleure série pour Saga de Brian K. Vaughan et Fiona Staples avant de se dédire pour finalement l’octroyer à Miss Marvel de G. Willow Wilson et Adrian Alphona. Faut il revenir sur cette polémique ?
Ce qui me travaille, c’est que le monde de la BD se bat pour que le 9ème Art ne soit pas considéré comme un sous-genre mineur de la littérature. C’est un Art à part entière.
Dans le même temps, les comics sont eux mêmes traités comme un sous-genre de la BD par les faiseurs de hype de notre microcosme. Et il n’y a rien de bon à tirer de tout ça.
On aime les comics car on aime la BD. Ce qu’on aime dans les comics, c’est le storytelling, les aventures rocambolesques, le dynamisme, les personnages débridés, les couleurs…
Ça ne nous empêche pas de craquer pour Gon, Shangri-La, Dragon Ball, Tintin, Opus, Last Man, One Punch Man, La Présidente et beaucoup d’autre. Et ce n’est pas “faire un pas vers l’autre” que goûter à d’autres familles de la BD (comme j’ai pu l’entendre ailleurs), c’est simplement lire de la BD.
Pourtant, je nous estime chanceux : nous connaissons le plaisir qui se cache dans les pages de Lazarus, de Locke & Key, de The Escapists, de The Goon, de Northlanders, de Lady Killer, de Invincible, de Descenders (la liste peut être très longue !).
Ce qui sont à plaindre sont ceux qui refusent d’ouvrir ses livres car comics est un gros mot, un sale mot qui fait rêver des millions de fans à travers le monde, qui inspire différentes industries et qui permet à des auteurs de talent d’exprimer le meilleur d’eux même.
Nous avons la chance de la savoir. Pas eux.
Je me sens privilégié.
Matt
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