Alan Moore présente Swamp Thing Tome 2
Point(s) fort(s) :
La puissance écologique et philosophique
L'ambiance dégagée par les dessins
Point(s) faible(s) :
Les visages de Steve Bissette
Le tome 2 du run de Alan Moore sur Swamp Thing est une réussite. Pas étonnant au vu du premier tome mais le scénariste se renouvelle en variant les ambiances. Bien entendu, on est toujours face à un récit aux limites du métaphysique, avec un personnage spectateur, voyant une humanité en pleine déliquescence.
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Editeur : Urban Comics
Ciel, mon marais !
Le run de Alan Moore sur Swamp Thing se poursuit dans ce tome 2. Si l’auteur britannique avait déjà densifié et exploré ce qu’était le personnage, il continue ici son œuvre. Autant le dire, ce tome 2 est un grand oui, une fois de plus.
Au niveau de l’ambiance, le premier tome était pleinement métaphysique et ésotérique. Si bien qu’il pouvait en dérouter certains puisque horreur, fantastique se mélangeait à des moments dignes de Lovecraft. Pour ce tome 2, l’auteur diversifie son approche. Swamp Thing va voyager dans de nombreux territoires différents, suivant les conseils d’un John Constantine qui fait sa première apparition ici. Les ambiances sont différentes, parfois plus brutales, parfois plus contemplatives, Alan Moore s’amuse à varier les atmosphères. Sa volonté reste pourtant toujours la même : creuser la mythologie de Swamp Thing.
Métaphore écologiste encore trop actuelle
En effet, c’est là que le personnage devient l’incarnation du vivant que l’on connaît aujourd’hui. Avant-gardiste, le récit l’est assurément. Comme l’avait Ann Nocenti sur son Daredevil, les interrogations sur l’écologie sont déjà présentes. En près de trente ans, la puissance du message n’a, malheureusement, pas disparu. La force écologiste du personnage n’est pas partie non plus.
On va donc beaucoup voyager dans ce tome, collé aux racines d’un Swamp Thing qui ne cesse d’évoluer. Plus terre-à-terre, le récit scrute les Etats-Unis d’Amérique, une terre aux milles ambiances et fracturée, déjà à cette époque. Le discours social de Alan Moore est toujours frappant, montrant les failles d’un système se pensant infaillible. S’il y avait un bémol à adresser, il serait sur la place de Abigail. La petite amie de Swamp Thing n’est en effet pas aussi bien lotie que son compagnon. Relégué à ce seul statut, elle sert plus régulièrement à attendre son amant qu’à agir. La fin du tome semble annoncer un arc scénaristique dédié à elle pour le tome 3, j’espère qu’elle en sortira grandie. Dommage car le personnage interroge la part d’humanité restante chez Alec Holland mais pourrait le faire plus précisément. Mais bon, ce n’est pas comme si Alan Moore avait la manie de maltraiter les personnages féminins de ses œuvres.
Du côté des dessins, le trait de Steve Bissette est toujours aussi frappant. J’ai du mal avec ses visages que je trouve étranges dans leur rendu. Assez figés, ils ne m’aident pas à entrer en empathie avec les personnages. Pourtant, son style, combiné aux couleurs, donnent des atmosphères uniques, parfaitement en osmose avec les scripts.
Bref, le tome 2 du run de Alan Moore sur Swamp Thing est une réussite. Pas étonnant au vu du premier tome mais le scénariste se renouvelle en variant les ambiances. Bien entendu, on est toujours face à un récit aux limites du métaphysique, avec un personnage spectateur, voyant une humanité en pleine déliquescence. Terriblement actuel.
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