The Resistance Tome 1 chez Panini Comics

Rien à voir avec Muse !

Dans The Resistance, comics lancé chez Awa Studios, un nouvel éditeur, un désastre mondial a fait des centaines de millions de morts. Peu après la catastrophe, quelques centaines de personnes se voient dotés de pouvoirs surhumains. Ils doivent alors découvrir qui ils sont, d’où viennent leurs pouvoirs et quelle est leur responsabilité dans la tragédie. Sont-ils les hérauts d’autres catastrophes à venir ou le dernier espoir de la Terre ?

L’initiative Awa Studios, a été créé par d’anciens éditeurs de Marvel. Leur but : créer un espace où les créateurs seraient libre de posséder leur licence ! Rien de bien original me direz-vous puisque c’est déjà ce que fait Image Comics. Mais la particularité est que cet éditeur compte également créer un univers partagé. Pour cela, il compte sur le chevronné Joe Michael Straczynski, qui pour l’occasion retourne à l’univers des comics !

The Resistance : un comics qui résonne avec l’actualité !

L’auteur J.M.S., n’a plus a prouver son talent pour apporter de la profondeur à l’univers super héroïque (Rising Stars). Son récit nous projette au lendemain d’une pandémie mondiale particulièrement mortelle. En effet, elle a éradiqué des centaines de millions d’individus. Cependant, ce virus a subitement disparu, laissant certains infectés en vie, et dotés de différentes… habilités !

Le récit résonne froidement à nos oreilles tellement le traitement de la pandémie et la réaction de la population fait écho à ce que nous vivons ! Alors que le récit a été écrit avant ce drame qui nous frappe ! Le mystère plane sur l’origine de ce virus, et fera parti des nombreux questionnements encore sans réponse à la fin du tome ! Une intrigue qui se fait dense et qui a beaucoup de choses à offrir.

Le traitement du sur humains et de comment l’obtention du pouvoir affectera les gens, selon leur niveau social, est au cœur du récit. Les enjeux généraux sont présentés avec maitrise, et offrant des pistes de réflexion pertinente. Le pouvoir, les manipulations des puissants, l’orgueil ou l’envie de sauver les autres, ne sont que les nombreuses thématiques qui sont introduites dans ce premier volet.

L’intrigue et ses ambitions sont clairement les plus gros points forts du récit, malgré un côté très introductif.

Un comics “world builder” qui en montre encore peu !

Comme je l’ai précédemment évoqué, le comics The Resistance a pour objectif d’ouvrir un univers étendu. Forcément, ce premier tome est obligé de poser des bases solides, d’autant que ce récit se passe à l’échelle mondiale, permettant d’offrir par la suite un immense terrain de jeux aux auteurs.

Ainsi, si le sentiment de grandeur de l’intrigue se fait sentir, le fil rouge général est pour l’instant peu présent. De même, aucun réel personnage ne ressort du lot. Ceux-ci sont nombreux à jouer un rôle dans les plans du scénariste. Il est ainsi difficile de créer de l’empathie et de l’attachement, ce qui pourrait être problématique si cela perdure dans les prochains arcs scénaristiques !

Mais le plus gros problème n’est pas là !

Une désillusion graphique !

Ce qui m’a particulièrement donné envie de foncer sur le titre, est la présence de Mike Deodato Jr. aux pinceaux. Ayant lu de nombreux ouvrages de l’artiste chez Marvel (Thanos, Original Sin, Infinity Wars, etc.), j’ai été bluffé par son trait mainstream d’une grande puissance, avec un découpage soigné et un dynamisme incroyable ! Malgré un côté très 90′ dans la musculature et la représentation féminine, la puissance de son trait faisait que celui-ci était parmi les plus grands artistes en activité dans le mainstream.

Mais dire que la déception est grande serait presque un euphémisme, surtout quand on sait que celui-ci a quitté Marvel pour se consacrer à des projets indépendants. Et s’il est vrai que pour le moment l’histoire ne permet pas de créer des séquences anthologiques, on aurait pu espérer davantage de soin à l’ensemble.

Des visages bâclés voire carrément moches, un encrage irrégulier, des compositions sommaires, des anatomies foireuses et une raideur visible des personnages ! On sent un manque d’envie et de volonté qui est assez désolant pour un artiste de ce calibre. Côté colorisation, seul le premier chapitre réalisé par Frank Martin permet de sauver les meubles !

The Resistance est un comics avec de très solides arguments à faire valoir. Un univers bien construit et une réflexion pertinente qui promet beaucoup de choses pour l’avenir de la série. Malgré le côte trop introductif, et une partie artistique décevante, cela reste une lecture recommandable !