Batman The World : Tournée en France

“Around the world!”

Pari fou et osé de DC Comics que d’organiser la sortie quasi-simultanée d’un recueil Batman avec The World de manière internationale avec 14 équipes créatives de 14 pays pour 14 récits. Nous suivons ici des aventures “batmanesques” qui pourraient pour certaines figurer dans la continuité et pour d’autres non. Évidemment, en France, Batman The World est édité par Urban Comics qui nous a permis de faire cette chronique. A travers le globe : 6 pays européens, 3 asiatiques, 2 sud-américain, 1 turc, 1 russe et forcément 1 américain. La diversité est là même s’il manque tout de même l’Océanie et l’Afrique.

Azzarello & Bermejo en tête de gondole.

Qui de mieux pour marquer les esprits de cet événement qu’un duo ayant déjà bossé sur Batman à plusieurs reprises. C’est donc à Brian Azzarello et Lee Bermejo d’introduire le recueil. Bermejo signe d’ailleurs la couverture U.S., dispo aussi en France. Le duo livre un récit auquel ils nous ont longtemps habitué sur l’Homme chauve-souris et sa ville Gotham. C’est court, ça reste du réchauffé, mais c’est esthétiquement parfait dans son graphisme et sa colorisation.

La couverture variante en France par Thierry Martin

Évidemment, la France est représentée dans Batman The World, alors soyons chauvin et penchons-nous un peu plus de ce côté, Mathieu Gabella et Thierry Martin. Ces derniers nous proposent une visite touristique de Paris, en s’attardant sur le musée du Louvre. Les deux étaient d’ailleurs en dédicace là-bas durant le Batman Day (qui correspondait au week-end des “journées du Patrimoine”). Ça reste assez cliché sur la France et Paris. Mais ça fait le boulot avec une “french touch” appréciable, de jolis traits et une colo parfaite pour Batman et Catwoman. Mon côté provincial aurait bien aimé voir nos héros DC dans une cité bretonne ou lyonnaise, afin de changer un peu de la Capitale.

“il pipistrello”

Pour les autres récits j’ai à vrai dire un gros coup de cœur pour les histoires espagnole et italienne. Du côté ibérique, Paco Roca emmène Bruce Wayne en repos bien mérité tandis que Alessandro Billota emmène le “Caped Crusader” dans une enquête très bien construite dans sa temporalité avec les planches de Nicola Mari qui a un style familier avec du Mike Mignola ou du Eduardo Risso. Les autres récits alternent sur divers thèmes tels que l’écologie (Allemagne), du mystère (Turquie), de la corruption (Au Brésil…tiens donc), du mythe (Russie) et de la croyance (Mexique). Notre Chevalier Noir va même s’inviter du côté du manga japonais et du manhua chinois.

Le principe est intéressant. Mais on note une inégalité quand aux divers récits. Certains font même le minimum syndical. Malgré tout, DC Comics a osé quelque-chose pour mettre en avant les comics avec son héros le plus côté et célébré. Certes, certain(e)s vont crier à l’écœurement et la saturation sur le personnage. A vrai dire, je ne suis plus un vrai fondu de la continuité contemporaine du personnage de Batman, c’est plus ce genre d’œuvre sur lui qui me sied davantage.

On notera les deux choix de couverture chez nous en France, la principale et puissante signée Lee Bermejo, et la variante de Thierry Mrtin qui n’est pas sans rappeler une de David Mazzuchelli pour Batman Year One.

Une compilation internationale de 14 récits dans 14 pays par 14 équipes d’auteurs et d’artistes.  C’est un bel exercice qui marque tout de même d’une inégalité sur tous le récits proposés. Cela reste un bel hommage des quatre coins de la planète au personnage le plus connu et emblématique de la Distinguée Concurrence. Il renforcera ses fans et écœurera ses détracteurs.

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