Onslaught Omnibus
Point(s) fort(s) :
Les dessins.
Des questionnements intéressants sur le pouvoir.
Un méchant réussit…
Point(s) faible(s) :
La réflexion n'est pas poussé.
Trop de récits boulets.
Quasiment aucun développement de personnages.
Un final chaotique et une résolution anecdotique.
On s’l’ôtera pas de si tôt ! Onslaught est arrivé en Omnibus il y a quelque mois de cela ! Une réédition longtemps attendue pour un récit extrêmement controversé, qui possède ses fans autant que ses détracteurs et qui semble aussi cristalliser de nombreux soucis des publications des années 1990, à la façon de L’ère d’Apocalypse […]
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Editeur VO : Marvel Comics
On s’l’ôtera pas de si tôt !
Onslaught est arrivé en Omnibus il y a quelque mois de cela ! Une réédition longtemps attendue pour un récit extrêmement controversé, qui possède ses fans autant que ses détracteurs et qui semble aussi cristalliser de nombreux soucis des publications des années 1990, à la façon de L’ère d’Apocalypse ou de La saga du clone.
L’est gros Onslaught
C’est donc une certaine appréhension ainsi qu’une grosse curiosité qui anime au moment de commencer la lecture. Le pavé est énorme, 1300 pages de contenu, un bouquin épais (et chiant à lire, disons-le aussi). Il aurait été bien d’avoir un peu plus de travail éditorial, autre qu’une remise en contexte rapide sur le rabat de la jaquette (d’ailleurs, quand est-ce que ça dégage ?). Les débuts de la lecture sont très aisés, on est facilement pris dans cette enquête liée au nom Onslaught. Un nom qui court maintenant depuis quelques temps chez les mutants. Bien entendu, passés les premiers épisodes inauguraux, Onslaught se révélera au monde et un affrontement en bonne et due forme se mettra en place.
C’est un peu là que les choses partent en vrille. Le récit reste agréable mais il contient bien trop de chapitres périphériques peu intéressants voire assez peu utiles dans l’intrigue. Chaque fois, on nous résume la situation pendant de nombreuses pages et les récits liés à Hulk, Iron Man, les Quatre Fantastiques ou les Avengers sont franchement lourds à lire. Se résumant soit à une grosse baston ou à une exposition des pouvoirs potentiellement fous de Onslaught, on se fait souvent poliment chier. On sauvera juste le numéro du Punisher , mettant justement parfaitement en exergue la catastrophe civile que fait subir Onslaught. Et on oubliera les Spider-Man et le Green Goblin dont je me demande toujours pourquoi ils étaient présents. Les numéros de X-Factor sont aussi très peu intéressants, pâtissant de X-Man, personnage pas intéressant déjà dans L’ère d’Apocalypse et qui ne semble pas avoir évolué depuis.
Intéressant et riche en bonnes idées
Mais il y a de nombreux bons moments. L’identité de Onslaught est très bien trouvée, jetant un nouveau voile sur le personnage. Et l’évolution de Onslaught est aussi assez intéressante. Elle va évidemment dans le sens d’une sorte de boss, évoluant sans cesse jusqu’à atteindre la puissance maximale. Mais son plan a du sens, est cohérent avec son identité et ne semble pas totalement crétin. Il n’est pas neuf mais il a une forme de jusqu’au-boutisme qui passionne vraiment. L’utilisation qu’il fait d’un personnage est aussi intéressante car elle permet de lui donner du corps et un intérêt supplémentaire dans la cosmogonie Marvel.
Toutefois, Onslaught ne sera pas développé outre mesure. Il adoptera vite la posture du méchant surpuissant, sans autre envergure que d’en mettre plein la figure aux héros. C’est triste car les possibilités avec le méchant étaient nombreuses, hélas, les scénaristes préfèrent le mettre dans une tour et le laisser dominer tout le monde, en envoyant des sous-fifres pour trop de baston.
Malheureusement, il y a aussi un gros problème avec Onslaught. Il est supposé être surpuissant mais ses pouvoirs sont très mal utilisés et surtout très mal mis en œuvre. Le tout se résume bien trop rapidement à des grosses explosions dans tous les sens là où ses facultés auraient pu amener bien plus de finesse. Et le final est incompréhensible, entre pages fouillis et confuses et un script qui semble en roue libre absolue. Également, on n’a jamais le sentiment que tous les héros s’unissent face à cette menace. Ils se font rosser le derrière et doivent s’allier mais c’est surtout un deus ex machina qui leur permet de s’en sortir. Il est toujours difficile d’abattre une telle menace mais ici, le final crie facilités dans tous les sens.
Bon, il crie aussi Heroes Reborn et ceci explique certainement cela. Comme quoi, les event ne sont pas un fléau moderne.
S’écroule sous son poids
Par contre, là où il existe aussi un autre soucis, c’est le peu de développement de personnages présent sur autant de pages. Les individus sont de simples combattants, des pions placés ça et là au gré des besoins. C’est dommage car Jean notamment aurait pu connaître de chouettes moments mais passé la révélation, elle est reléguée au second plan. C’est le souci global du récit. Le temps que tout soit récapitulé dans chaque numéro, que l’on nous répète inlassablement que Onslaught est partout, puissant, etc., les personnages ont à peine le temps d’agir que le numéro se termine.
Même le statut-quo de Magnéto et Rogue est évacué très rapidement. Les personnages réagissent, agissent beaucoup mais quand ils se posent, rien ne se produit. Alors que ça aurait été le moment idéal des développements. Mais non, il reste tous sur un statut défini et n’avance pas. Le pire étant Sue, encore reléguée au rôle de la maman, sans avoir rien d’autre.
Notons toutefois que les suites de Onslaught semblent intéressantes. On en aperçoit des morceaux sur la fin de l’Omnibus et c’est cool. A voir dans les intégrales ce que cela donnera réellement mais il y a des perspectives intrigantes. Car c’est bien le pire. Malgré toutes ses critique, on ne peut s’empêcher de trouver la lecture agréable. Le récit se suit sans aucun soucis, est cool, rempli de grands moments de bravoure et donne envie de continuer la lecture.
Artistiquement so 90’s
Parlons aussi de la partie graphique. Les dessinateurs sont nombreux mais pas autant qu’on pourrait le craindre. Tous sont très bons, montrant souvent un grand talent, sauf sur la fin comme dit auparavant. Certaines planches sont bien travaillées, très riches en détails. Joe Madureira, Adam Kubert, Ian Churchill, autant de dessinateurs qui offrent de nombreux grands moments de régalade visuelle. Cela sent bon les années 1990 mais dans le bon sens. C’est-à-dire qu’il y a une démesure à chaque moment et qu’on les sent toujours investi pour nous en mettre plein les yeux. Les compositions ne sont pas toujours très épatantes, tout est dans l’esbrouffe, jouant sur les postures avant toute chose et le spectacle en premier lieu, mais pourtant, c’est souvent très agréable à regarder.
Bref, cet omnibus de Onslaught offre un témoignage plutôt qualitatif des crossovers des années 1990. Trop dense en contenu, trop chargé et pourtant, agréable à lire. Le récit fourmille de bonnes idées, à commencer par son méchant et ne plonge pas dans du sombre gratuit, comme l’Ère d’Apocalypse. Il est simplement trop rempli de récits périphériques lourds, ralentissant inutilement l’intrigue et souffre de défauts récurents des crossovers. Et pourtant, la lecture est agréable.
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