Joe Kelly présente Justice League of America tome 2

All New Justice League

Joe Kelly a eu la lourde tâche de succéder à Grant Morrison et Mark Waid sur le titre Justice League of America. Dans le très bon premier tome, Kelly s’émancipe petit à petit de ses prédécesseurs pour insuffler sa propre vision de la Ligue. Le tome 2 de Joe Kelly présente Justice League of America est l’occasion pour lui d’aller au bout de son idée.

Une nouvelle Justice League

A la fin du premier tome, Joe Kelly modifiait la composition de la Justice League. Ainsi la JLA mélange super-héros établis et petits nouveaux méconnus. Le scénariste met en avant les nouveaux arrivants. Manitou Corbeau vit mal le changement d’époque, surtout quand il découvre ce qui est arrivé aux Amérindiens. Major Désastre essaye de sortir de son image de super-vilain. Et Faith est moins lisse qu’il n’y paraît.

Comme dans le premier tome, Kelly mélange brillamment les arcs épiques avec des grandes menaces, et les moments plus intimes caractérisant les personnages. Un chapitre est consacré à la relation Batman/Wonder Woman, un autre aux doutes de Superman. Le Limier Martien est la vedette de l’arc principal.

Un propos toujours actuel

Joe Kelly ne se contente pas d’écrire un récit de super-héros. Il propose une critique à peine voilée des États-Unis. Dans un épisode, le président Lex Luthor veut à tout prix intervenir au Kurak, un pays du Moyen-Orient qu’il voit comme un danger. Néanmoins, il n’a aucune preuve pour étayer ses dires. Le parallèle avec l’invasion de l’Irak est évident.

Le scénariste a un propos très moderne. Un arc tourne autour de l’interventionnisme de la JLA dans une guerre entre deux peuples extraterrestres. Il montre que les femmes ne sont pas toujours bien considérées, même Wonder Woman.

Enfin, un arc confronte la Justice League à des soi-disants patriotes américains. Ceux-ci ressemblent beaucoup à des futurs électeurs de Donald Trump. Malgré que le titre soit sorti en 2003 et 2004 (aux États-Unis), je l’ai trouvé très actuel.

Des dessins à la qualité variable

Le dernier point positif sont les dessins de Doug Mahnke. Ce dernier a franchi un cap par rapport au tome 1. Son dessin est moins agressif, et ses visages sont plus expressifs. Chaque chapitre que Mahnke dessine est un régal pour les yeux.

Le problème est qu’il ne dessine pas tout l’album. Chriscross s’en sort honorablement. Cependant, ce n’est pas le cas de Duncan Rouleau. Son dessin très « cartoony » et ses expressions faciales ne collent pas avec le récit sombre qu’il met en scène.

Le pire étant Tan Eng Huat. Le dessinateur malaisien a un trait qui ne m’a pas plu. D’une case à l’autre, les personnages ne semblent pas avoir le même âge. Huat est en charge des trois derniers chapitres qui sont écrits par Dennis O’Neil. Cet arc final est inintéressant. Urban aurait pu (dû?) s’en passer.

Malgré ce faux pas final, le tome 2 Joe Kelly présente Justice League of America est un excellent titre. Le scénario parvient à trouver le juste milieu entre épique et intime. Et quand Doug Mahnke est aux dessins, c’est le feu.

Si vous avez eu un coup de coeur pour le comics, indiquez-le moi suite à la publication du calendrier de la semaine.

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