Critique Wonder Woman Historia
Point(s) fort(s) :
- Un récit féministe puissant
- Des dessins sublimes
- Des couleurs magnifiques
Il y a des millénaires, les déesses du panthéon olympien, mécontentes de leurs homologues masculins, conçurent un plan audacieux : créer une nouvelle société sur Terre, jamais vue auparavant, capable de prodiges : les Amazones. Cependant, lorsqu’une femme désespérée du nom d’Hippolyte croisa leur chemin, une guerre totale entre le ciel et la Terre éclata, donnant naissance à la plus grande gardienne de la Terre !
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Editeur : Urban Comics
Pendant de longues années, Wonder Woman Historia a été un projet éditorial en attente, un comics annoncé depuis des années sans voir le jour. Initialement prévu en mars 2018 lors du lancement du Black Label, le premier numéro n’a finalement vu le jour qu’en décembre 2021, suivi l’année suivante par les deux autres numéros. Récompensé par deux Eisner Awards (les Oscars des comics), dont l’un attribué à Phil Jimenez en tant que meilleur dessinateur en 2022, se pose la question : ce récit en vaut-il la peine ? La réponse dans les lignes à suivre !
L’histoire des Amazones avec un grand H
Depuis des temps immémoriaux, les femmes ont été maintenues dans une position inférieure à celle des hommes. Confrontées à de nombreux méfaits et outrages, les déesses grecques (Artemis, Demeter, Hecate, Hestia, Aphrodite et Athena) expriment leur indignation face à la situation, réunies avec Héra pour confronter Zeus. Le souverain des dieux choisit de rester passif. Les déesses décident alors de prendre les choses en main. De celles-ci, Héra est clairement la plus intéressante.
Chacun des trois numéros aborde une période différente de l’histoire. Le premier dévoile les agissements des dieux et déesses grecques. Le second raconte la naissance de la tribu des Amazones, vivant la nuit pour échapper au regard des dieux masculins. Le troisième volume décrit le conflit inéluctable entre les Amazones et les dieux grecs.
Tout au long de cette histoire, le script de Kelly Sue deConnick offre un récit féministe puissant. Celui-ci confronte ouvertement les épreuves subies par les femmes, où simplement être née peut équivaloir à une condamnation à mort. Certains passages du récit sont d’une violence saisissante. Bien que leurs oppresseurs soient exclusivement masculins, le récit évite la caricature. Il sait apporter des nuances à son message, soulignant que le problème réside au-delà des individus, dans un système qui persuade les hommes de leur supériorité sur les femmes.
L’art avec un grand A
Évidemment, un récit d’une telle envergure ne pourrait s’épanouir sans des artistes de talent. Phil Jimenez, Gene Ha et Nicola Scott se voient confier la réalisation d’un numéro chacun. Ces artistes, dont les compétences ne sont plus à démontrer, parviennent à transcender leurs propres limites pour offrir ce qui pourrait bien être le sommet de leur carrière.
Les dessins de Phil Jimenez sont foisonnants de détails, dépeignant un royaume divin d’une richesse incroyable et quasiment irréelle. Les coloristes (Alex Sinclair, Hi-Fi, Arif Prianto, Romulo Fajardo Jr), également, ont accompli un travail colossal, insufflant une vie accrue à chaque page, rivalisant d’éclat les unes avec les autre. Un Eisner Award définitivement mérité.
Le deuxième volume est mis en images par Gene Ha. Le dessinateur opte pour un style plus épuré, représentant les Amazones vivant dans l’obscurité de la nuit, se soustrayant au regard des dieux. C’est à travers de subtiles touches que son travail réaliste se démarque avec éclat. Nous quittons ainsi le domaine surréaliste de l’Olympe pour plonger dans notre monde plus palpable. Une fois de plus, les couleurs réalisées cette fois par Wesley Wong sont remarquables. Les ombres sont délicates et les jeux de lumière sont représentés avec une précision admirable.
Enfin, le dernier volume confie à Nicola Scott l’opportunité d’exprimer son talent. La guerre entre les Amazones et l’Olympe éclate. Certaines pages regorgent de centaines de détails, d’autres parviennent à conjuguer brutalité et beauté. Les couleurs d’Annette Kwok sont ici plus chaudes et éclatantes. Pourtant, Nicola Scott sait également capturer des moments plus intimes. Les visages dévoilent des émotions saisissantes. Tout converge vers la conclusion de l’histoire des Amazones, destinées à l’exil sur leur île.
Wonder Woman Historia est une œuvre immanquable chez DC Comics. Que vous soyez fan ou non de Wonder Woman, c’est un récit puissant et magnifiquement illustré. De plus, son propos féministe résonne encore aujourd’hui. Le titre a entièrement mérité ses deux Eisner Awards et fait sans aucun doute partie des meilleurs récits du Black Label à ce jour.
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