Ultimates Omnibus

Le “A” n’est pas pour la France

Ultimates ressort en omnibus de 750 pages. C’est l’occasion de revenir sur cette modernisation des Avengers signée Mark Millar et Bryan Hitch. Le titre a marqué les années 2000. Cependant, est-il aussi marquant à l’heure actuelle ?

Nous sommes en guerre

Ultimates est le fruit de son époque. Les attentats du 11 septembre 2001 ont bouleversé le monde, et en particulier les États-Unis. Les Américains sont partis en guerre en Afghanistan et en Irak. Le « Patriot Act » est voté dans le but d’augmenter la sécurité des citoyens, mais pour se faire, la vie privée des américains est mise à mal.

Les préoccupations de la décennie 2000 se retrouvent dans Ultimates. L’équipe est créée dans le but de protéger le peuple américain contre le terrorisme. Des milliards de dollars sont dépensés dans ce but. Le parallèle avec notre réalité est évident. La première partie s’attaque au « Star System », les Ultimates doivent se vendre au public pour mieux faire passer la facture. La seconde partie est une critique à peine voilée de l’impérialisme et l’ingérence américaine au Moyen-Orient.

Même si le lecteur n’est pas familier avec l’histoire récente des États-Unis, il appréciera l’omnibus Ultimates. Mark Millar écrit un récit avec beaucoup d’actions impressionnantes. Le lecteur ne s’ennuie pas.

Un décor cinématographique.

Hulk pas content

L’écriture de Millar fera plus débat pour sa refonte des personnages mythiques de Marvel. Le scénariste les afflige de défauts et change parfois leur personnalité. Tony Stark est un playboy milliardaire alcoolique et coureur de jupons. Hank Pym bat sa femme. Bruce Banner n’a aucune assurance en lui. Janet Pym cherche la célébrité. Steve Rogers est un patriote à la mentalité rétrograde. La sorcière rouge et Vif-argent flirtent avec l’inceste.

Le portrait de Captain America est particulièrement réussi. C’est un soldat de la Deuxième Guerre Mondiale qui est incapable de s’acclimater aux années 2000. Hawkeye et Thor sont également bien écrits. Par contre, Tony Stark et la Veuve Noire sont clichés. Quant à Hulk, il est d’une débilité affligeante. Cela donne des moments parfois très cons.

This is Cinema

Bryan Hitch n’a jamais été aussi bon que sur Ultimates. Son trait est à la fois précis et détaillé. Les pleines pages et les doubles pages sont iconiques. Le dessinateur réussit même l’exploit de faire une planche qui tient sur huit pages. La plus grande force de Hitch a toujours été son découpage. Dans Ultimates, il est hyper cinématographique et donne l’impression de lire un film.

Steve Dillon dessine un annual dans son style caractéristique focalisé sur des visages expressifs. Le choix du dessinateur n’est pas anodin puisque le chapitre est consacré à Nick Fury qui navigue dans le monde de l’espionnage et ses faux-semblants.

Ultimates Omnibus est un très bon titre de super-héros d’une efficacité redoutable et aux dessins de grande qualité. Le titre a néanmoins plusieurs défauts. Certains passages sont stupides et la caractérisation des personnages ne plaira pas à tous.

Ils ont kiffé :

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