Batman Nocturne tome 2

Après un excellent premier volume, Batman Nocturne revient avec son second tome ! Batman parviendra-t-il à déjouer le plan des Orgham, ou est-ce déjà trop tard pour sauver sa ville ? Et surtout, est-ce que Ram V parvient à maintenir l’excellent niveau ? La réponse tout de suite !

Une écriture maîtrisée

Ram V sait écrire ses personnages. Si le scénariste l’a déjà prouvé dans ses autres récits (notamment avec son Swamp Thing) ou dans le tome précédent, il le prouve encore ici. Batman étant très affaibli physiquement, l’auteur s’attaque à Harvey Dent/Double Face. La dualité du vilain, qui se fait posséder par l’Azmer des Orgham, est très bien mise en avant. Car c’est seulement Harvey qui est concerné et non Double Face !

Cette piste est très bien explorée par Si Spurrier dans l’histoire back-up. Mais Harvey n’est pas le seul vilain à être écrit à la perfection.

Parmi ces ennemis classiques du Chevalier Noir, on retrouve Mr Freeze. Même si sa présence est courte, celle-ci est convaincante et est sûrement la meilleure écriture du personnage depuis des années.

Mais au-delà des vilains, l’histoire continue de dérouler son fil. Le plan des Orgham devient plus clair et l’on ressent un vrai risque pour Batman. Que Ram V arrive à donner l’impression que Batman pourrait réellement échouer dans son propre comics est un sentiment rare.

Bref, l’écriture de Batman Nocturne est excellente. Mais même une fine plume peut faire peine à transmettre son imagerie sans une partie artistique convaincante. Est-ce le cas ici ?

Des dessins somptueux

Si bien sûr, l’appréciation d’un dessin est toujours relatif à la personne, ici, l’équipe artistique frappe très fort. Ivan Reis parvint à adapter son style mainstream pour fournir des planches plus sombres et inspirées par l’horreur.

Ivan Reis n’est pas seul. Il est aidé par Dexter Soy, Stefano Raffaele et Miguel Mendonça notamment. Si on pouvait craindre qu’avoir un tel nombre d’artistes sur un tome pourrait rendre la lecture confuse, il n’en ait rien. Chaque artiste apporte sa pièce à ce délicieux cauchemar. Certaines pages ou double pages offrent des découpages excellents, que l’on suit sans jamais se perdre.

Un petit mot sur les covers de Evan Cagle. Si l’artiste ne s’occupe d’aucune page intérieure, il sait rendre des couvertures élaborées capturant le thème du chapitre.

Dire que Batman Nocturne est un très bon titre est un euphémisme. Ram V maitrise son histoire comme un chef d’orchestre. Aucun élément n’est superflu. Chaque membre de cet opéra infernal est en place. Il reste à savoir si le héros chutera lorsque la conclusion de la musique retentira ou s’il s’élèvera à nouveau. Seul le futur pourra nous le dire. En attendant, savourez cette série, car il s’agit sans l’ombre d’un doute d’un récit ayant le potentiel de devenir culte.

Ils ont kiffé :

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