Red Sonja : La reine des Fléaux

Peste de Diablesse d’Hyrkanie

L’univers de Robert E.Howard m’a toujours été assez lointain, une impression de clichés et stéréotypes. Le Conan de Schwarzy ne m’a pas spécialement marqué, et je ne garde du dessin animé qu’une histoire de serpents humanoïdes réagissant au métal particulier de l’épée (bon, et le générique revient en tête). Du côté de Red Sonya, je voyais de loin le personnage, avec l’impression que son intérêt était porté essentiellement sur son physique peu vêtu. La sollicitation de Graph Zepellin pour le second tome m’a amené à porter le regard sur le premier de Red Sonja, la Reine des Fléaux. Le titre est écrit par Gail Simone. C’est notamment pourquoi j’ai tenté la lecture, et espéré la belle surprise.

Apparences trompeuses

Commençons par l’essentiel lorsqu’il s’agit d’un univers à l’histoire si riche. L’autrice offre avec Red Sonja la Reine des Fléaux une histoire des plus accessibles. Comme je l’ai évoqué, ce titre est pour moi une découverte du personnage et de son univers. Et quelle découverte ! Dans ce premier tome, Gail Simone parvient à écrire un récit prenant, aux enjeux crédibles tout en donnant de la profondeur à Red Sonja. L’héroïne se dévoile sur plusieurs facettes. Tantôt solitaire, tantôt meneuse voire mentore, tantôt commandante d’armée. C’est une femme forte, et l’autrice tient à nous montrer que la force n’est pas que dans les muscles, bien au contraire.

Récit de femmes

Red Sonja n’est pas seule dans ce récit. Elle fait d’abord face à celle qui a partagé sa cellule dans le passé. Elle met genou à terre et lui remet son épée pour protéger le peuple qui jadis les libéra. L’autrice dresse des portraits de femmes aux histoires variées, et aux motivations plurielles. Sans pour autant forcer, elle renverse cet univers patriarcal pour mettre le projecteur sur celles qui le subissent. Elle nous emmène dans un récit qui reste aussi naturel que puissant. Et j’ai alors compris que Red Sonja offre des histoires loin des stéréotypes et des clichés que je craignais.

Même aux dessins, Walter Geovani ne succombe pas aux travers qu’on craint souvent. Son travail est propre, détaillé et généreux. Au fil des numéros, il reste constant et inspiré dans ses compositions.

Red Sonja la Reine des Fléaux est une agréable surprise. C’est un récit épique et maîtrisé de bout en bout. Gail Simone écrit des personnages avec une vraie profondeur et leurs personnalités. Le tome deux m’attend désormais.

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