Dawn Runner

Pacific RamDawn Runner est un one-shot proposé par les éditions Hi Comics. Voilà 100 ans que, suite à l’apparition d’un portail extra-terrestre, les humains luttent contre les Tetzas. De gigantesques aliens. L’humanité survit grâce aux Iron Kings (IK), des mécha géants, et leurs pilotes. La plus célèbre et talentueuse d’entre eux, Anita Marr se voit confier le dernier modèle d’IK. Celui qui mettra peut-être fin à la guerre.

Dawn Runner est proposé par les éditions Hi Comics au prix de 24.95€ pour 208 pages.

Trop de Ram ?

Dawn Runner est donc une création de Ram V. Difficile de ne pas voir en lui la nouvelle figure de l’auteur de comics tant il est omniprésent. C’est la 3e critique que je rédige en un mois sur l’un de ses titres. Et force est de constater, que je ne me lasse pas de son style. Complet et recherché sans être pompeux, fluide et rythmé. Peu d’auteurs réussissent à instiller de la complexité comme dans Dawnrunner tout en gardant une écriture fluide et naturelle. Ram V tient là bien plus de BKV que de Grant Morrison ou Alan Moore (qui finissent parfois par me fatiguer avec un style ampoulé).

Bon, par contre, c’est du déjà-vu

Dawn Runner possède un pitch qui n’est pas sans rappeler le film Pacific Rim. D’ailleurs j’espère que vous aurez apprécié ma catchphrase qui est peut-être celle dont je suis le plus fier depuis 6 ans d’écriture sur ce site. Des Kaiju, des méchas, on connaît. Ram V donne tout de même de la profondeur au récit avec ses persos. Anita Marr et la “relation” avec son mécha sont assez intéressantes. Le personnage propose des moments d’introspection qui m’auront rappelé ceux des pilotes d’Evangelion. Cela installe une lourdeur tout en nous dégageant de la tension des combats qui est bienvenue.

Vitesse grand V

Dawn Runner souffre d’un syndrome qui commence à trop se répandre à mon goût. Celui du One-Shot qui va trop vite. Aux deux-tiers de l’ouvrage, voyant la fin se profiler, je me demandais comment Ram V allait pouvoir “ranger les jouets” en si peu de pages. Réponse : en ne le faisant pas. Dawn Runner et son univers m’ont semblé trop ambitieux pour un titre en un seul volume. Ainsi l’auteur nous propose une fin qui laisse beaucoup (trop) de questions en suspens et qui apparaît même quelque peu obscure. Probablement la faute à une fin Deux Ex Machina. On pourra dire qu’au moins on reste dans le thème du mécha. Mais comme pour Evangelion, je ne suis pas sûr d’avoir tout compris.

Pas tout compris au dessin non-plus

Dawn Runner est magnifiquement illustré par Evan Cagle. Son style fin et nerveux rend parfaitement hommage à la rapidité et la nervosité des affrontements. Tandis que son trait plus flou dans les phases introspectives permet de nous faire sortir du réel, telle l’héroïne qui se retrouve dans un moment hors du temps. Petit bémol, le dessinateur, sous prétexte de vouloir retranscrire la vitesse, nous livre des planches qui sont parfois difficiles à interpréter dans les phases de combat.

Bref, Dawn Runner est un titre intéressant malgré un scénario de base tout à fait classique. Magnifié par l’écriture de Ram v et le dessin sublime d’Evan Cagle, on pourra cependant déplorer un fin trop rapide et quelques difficultés à comprendre toutes les actions dessinées dans les scènes d’affrontement.

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Cette critique a été rédigée à partir d’un exemplaire presse fourni gracieusement par l’éditeur à notre chroniqueur.