Batman : City of Madness
Point(s) fort(s) :
Les planches chtuluesques aux couleurs tombées du ciel.
Point(s) faible(s) :
Un Batman tentaculaire, Gotham à l’envers ! Sous Gotham existe une Gotham à l’envers d’où s’échappent des secrets et une créature aux allures monstrueuses, le Batman de ce monde d’en-dessous. La Cour des Hiboux se retrouve mêlée aux sombres mystères derrière cette découverte. Un jeune garçon cherche à venger la mort de son père tué […]
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Editeur : Urban Comics
Un Batman tentaculaire, Gotham à l’envers !
Sous Gotham existe une Gotham à l’envers d’où s’échappent des secrets et une créature aux allures monstrueuses, le Batman de ce monde d’en-dessous. La Cour des Hiboux se retrouve mêlée aux sombres mystères derrière cette découverte. Un jeune garçon cherche à venger la mort de son père tué par un malfrat de Gotham. Une folie supplémentaire gagne Gotham et ses recoins ainsi que ses habitants. Tous les ingrédients sont réunis pour faire basculer Gotham dans la folie, Batman y compris. Le Chevalier Noir se lance dans une quête onirique pour endiguer l’horreur qui s’empare de sa ville.
Arkham by night
Arkham établit d’un trait la jonction entre le monde de Batman et celui de Lovecraft. L’asile bien connu d’ennemis aliénés de Gotham emprunte le nom désormais célèbre d’une ville de l’univers lovecraftien, ancrant les sombres récits du mythe de Cthulhu notamment. Arkham possède un asile psychiatrique où finissent les déments qui se sont confrontés à la folie d’apparitions hallucinantes ; c’est le nom de l’asile de Gotham, le pont entre les deux mondes étant ainsi effectué d’emblée. Et c’est sur ce lien entre les deux mondes, Batman et Lovecraft, que « Batman : City of Madness » s’appuie naturellement.
Rappelons que « At the Mountains of Madness » est une nouvelle de Lovecraft, procurant un écho dès le titre de cette histoire. Le monde caché sous Gotham forme dès lors comme un retour aux origines du nom d’emprunt du lieu de folie, Arkham. Et si Gotham est le monde visible, existe en-dessous un monde invisible, caché, qui serait la nuit là où Gotham serait le jour. L’envers de Gotham y apparaît ainsi plus sombre, une version déformée et monstrueuse, inquiétante et sinistre, où un reflet déformé de Batman, le Batman-d’en-bas, évolue. La plongée dans ce monde d’en-dessous s’envisage par les traits plus inquiétants, déformés, aux couleurs criardes ou saturées, comme autant d’hallucinations. Ce n’est pas pour rien que les références de l’auteur sont Arkham Asylum et Dave McKean, la folie règne ici aussi dans ce récit teinté de visions inquiétantes.
Gotham hallucinée
L’hallucination emplit les planches du récit. Ainsi Gotham se retrouve aux prises avec une démence supplémentaire à celle habituelle, dès lors que surgit de ses entrailles comme de son inconscient ce qui était jusqu’alors occulté et scellé. Une porte entre les deux mondes s’ouvre. Et c’est l’équilibre de la ville comme celui de la psyché de Batman qui est fissuré. Alors les protagonistes du récit apparaissent contaminés par cette folie aliénant la ville. Nous y croisons notamment Nightwing, Gueule d’Argile, dans des situations où la folie les gagne voire les transforme. Et les monologues introspectifs d’Alfred Pennyworth apportent au récit une profondeur supplémentaire en écho à ces narrateurs, proches de la démence et se questionnant d’en avoir trop vu, qui font le sel des nouvelles lovecraftiennes.
Conclusion
« Batman : City of Madness » est à la fois un récit qui plonge dans un cauchemar où Batman évolue face à son miroir brisé et à la fois une madeleine lovecraftienne qui fait savourer ce retour aux sources de la folie d’Arkham dans l’univers actuel de Gotham. Des planches participent de cette immersion quasi-vidéoludique. D’ailleurs, l’auteur a travaillé d’ailleurs sur des designs de la trilogie Batman Arkham chez RocksteadyGames. Ainsi elles procurent une vision de la folie rampante dans ce récit. Toutefois, le scénario comporte une moindre densité, demeurant dans un classicisme plus convenu. Il est réhaussé par la narration d’Alfred qui éclaire son lien à Batman avec des tourments surgissant sous un angle nouveau. Et formant une densité inattendue au récit déployant sa folie tentaculaire, où ce qui est brisé au fond continue de rêver de Batman pour ne pas encore se réveiller.
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