Résident en ville

Les Résidents est un titre indépendant appartenant au Mythe de l’Ossuaire. Une série de récits horrifiques dans un univers partagé, signé Jeff Lemire et Andrea Sorrentino. Après Des milliers des plumes noire et Le passage, le duo nous prodigue son talent sur un titre aux forts accents Lovcraftiens.

Suite aux décès de l’un de leurs voisins, 10 habitants d’un immeuble se retrouvent transportés dans une dimension horrifique. Ils devront surmonter la folie pour survivre.

Les Résidents est proposé par les éditions Urban Comics au prix de 36€ pour 160 pages.

D’hommage…

Les Résidents est, selon moi, une ré-interprétation du mythe des Grands Anciens, propre à l’univers du célèbre auteur H-P Lovecraft. Auteur qui avait imaginé qu’un panthéon de créatures gigantesques, mystiques et malfaisantes peuplaient autrefois la Terre. Difficile de ne pas voir une parenté entre cet univers et le présent titre de Lemire et Sorrentino. Reprenant cette cosmogonie avec des dieux qui jouent avec les humains comme des pions. Reprenant aussi la thématique de Lovecraft autour d’éléments indescriptibles de l’univers, propres à ses entités, dont la psyché humaine ne peut se saisir sans sombrer dans la folie.

…à dommage

Si cette référence me semble on ne peut plus qualitative, je dois avouer qu’avec du recul j’ai trouvé cela un peu dommage. Les précédents titres du Mythe de l’Ossuaire posaient jusqu’alors les bases d’un univers original et solide. Je trouve que Les Résidents vient entacher par son inspiration Lovecraftienne le côté frais du mythe. Après, cela demeure un ressenti très personnel. J’ai un attachement très fort à Lovecraft et ses récits que je connais plutôt très bien. Je ne doute pas qu’un lecteur néophyte dans la bibliographie de l’auteur américain trouvera bien plus prenant ce récit de Lemire et Sorrentino.

Ca reste bon

Les Résidents reste un bon titre. On sent tout à fait Jeff Lemire dans son élément. Avec un récit qui défile page à page en maintenant le lecteur en haleine. Sans avoir besoin de cliffhanger ou de scare-jumper. Il parvient à nous intégrer dans ce groupe de 10 résidents, nous laissant aussi perdu qu’eux. Nous laissant aussi lucide qu’eux pour cependant tenter de s’échapper d’un univers où les lois de notre monde n’ont plus foi. Quant à Andrea Sorrentino, son talent n’est plus à prouver. Du moins, plus dans ce style de récit. Ses ombrages inquiétants, sa capacité à retransmettre visuellement l’indescriptible est toujours aussi magique. Lorsque l’on parle de duo de légende auteur/dessinateur, il semble clairement qu’aujourd’hui Lemire et Sorrentino méritent mention. Le polar a Brubaker et Phillips, l’horreur a Lemire et Sorrentino.

Bref, Les Résidents, légèrement en-deça des deux autres titres du Mythe de l’Ossuaire, nous offre encore une lecture prenante. Si j’ai pu regretter l’inspiration trop Lovecraftienne du titre, il n’en demeure pas moins que Jeff Lemire et Andrea Sorrentino sont de véritables maîtres es-comic books de l’horreur.

Cette critique a été rédigée à partir d’un exemplaire fourni gracieusement par l’éditeur à notre chroniqueur.

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