[Review] Last American

On fait quoi après la chute des bombes ?

20 après l’apocalypse nucléaire, Ulysse S. Pilgrim sort de sa stase cryogénique. Sa mission est simple : survivre à la chute des bombes et explorer le monde en quète de survivant.
Il est accompagné par 3 robots cyniques dont Charlie qui ne parle qu’en slogans publicitaires et références télévisuelles.
La santé mentale d’Ulysse survivra-t-elle à ce contexte et à cette compagnie ?

L’avis de Matt :

Last American est un petit bijou à tous les plans.
Ne vous fiez pas à la couverture, on ne va pas suivre un super-soldat badass qui poutre des méchants avec de gros flingues et des réflexions racistes.
Last American est exactement l’inverse, c’est une histoire contemplative et l’exploration d’un monde en ruine.

Graphiquement, les illustrations de Mick McMahon sont à la fois détaillées, expressives et anguleuses. Le titre nous propose une visite d’une Amérique dévastée en compagnie d’un héros qui ne l’est pas moins. Le tout servant de prétexte à une critique cinglante et cynique de notre mode de vie et de ses priorités.
On récite des slogans publicitaires qu’on connait par cœur. On supporte des équipes sportives comme des idoles modernes. On délègue nos responsabilités à des hommes politiques.
Que reste-t-il de tout ça après l’apocalypse nucléaire.

Last American est pour le coup un titre culotté qui se permet une critique tout en subtilité. C’est au lecteur de se faire son propre avis, les auteurs n’infligent jamais le leur comme une vérité.
Le lecteur distrait ne profitera que de la visite d’un pays ravagé, celui qui s’impliquera de la lecture pourra y trouver beaucoup plus.
On ne dévoilera rien du voyage d’Ulysse dans ce monde.  On pourra juste trouver le livre trop court avec une aventure complète en 4 chapitres seulement. C’est évidement trop peu tant l’univers de ce titre est riche et séduisant… d’autant que le titre reste d’actualité tant les thèmes évoqués sont actuels.

Last American est un titre formidable. A la fois cynique et malin, graphiquement brute et subtil, le titre est une véritable réussite de bout en bout.

La note de Matt :