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Star Wars The Last Jedi ( sans spoilers)

 
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Vos notes
3 votants

 

Point(s) Fort(s)


Mise en scène au top
Prise de risque assumée

Point(s) Faibles(s)


Certains personnages trop en retrait parfois


 
En résumé...
 

Le 8e opus Star Wars mis en scène par Rian Johnson réussit-il à se détacher de la trilogie classique à l’inverse du prédécesseur réalisé par J.J Abrams ?

 
Infos Techniques
 

Realisation : Rian Johnson
Musique : John Williams
Studio : Disney
Principaux acteurs : Daisy Ridley, Mark Hamill, Carrie Fisher, Adam Driver, John Boyega, Kelly Marie Tran
Publié 15 décembre 2017 par

 
Dans le détail...
 
 

Derniers Jedi et nouvel horizon

L’avis du Kit :

Ben Solo alias Kylo Ren. Poursuivra t-il son chemin vers le côté obscur ou débutera t-il une quête de rédemption ?

30 Octobre 2012, Bob Iger, grand manitou de Disney rachète pour 4 milliards de dollars la société Lucasfilm à George Lucas, désireux de laisser son bébé entre de bonnes mains. Le projet d’une nouvelle trilogie est dans la foulée décidé. J.J. Abrams (Lost, Super 8, Mission : Impossible III, etc.) réalisera l’Épisode VII intitulé The Force Awakens (Le Réveil de la Force).

Le film très attendu sortira à la mi-décembre 2015. Outre un succès commercial incontestable, il ressort des avis d’une grande majorité de spectateurs que cet épisode VII est un film miroir, une “redite” nostalgique du Nouvel Espoir de George Lucas. Ce 8ème opus (hors film spinoff) était donc attendu au tournant, que ce soit par la fanbase ou par les nouveaux venus. La charge revient à Rian Johnson, le réalisateur du film de S-F Looper (avec Bruce Willis & Joseph Gordon-Levitt), de scénariser et de diriger Les Derniers Jedi. Comment celui-ci a-t-il abordé le film et la nouvelle attente des fans ? Est-ce un copié/collé de L’Empire contre-attaque ou bien ce long-métrage a-t-il réussi à se détacher du reste de la saga spatiale ?

Changement partout

Ce qui ressort de The Last Jedi, c’est la grosse prise de risque de Rian Johnson dans sa narration sur divers points. Pour la toute première fois depuis 1977, un film Star Wars débute là où le précédent s’est terminé. Aucun écart de temps entre deux épisodes contrairement à tous les précédents. Le metteur en scène instaure même des scènes flashbacks, là où autrefois le passé était narré par un des protagonistes, comme par exemple la “Guerre Noire” (les Clone Wars) racontée par Obi-Wan Kenobi dans l’Épisode IV. Mais le plus important dans cette prise de risque, mûrement réfléchie, c’est l’optique choisie sur beaucoup de personnages, dont celui qui était attendu comme le messie, Luke Skywalker, qui marque ici son grand retour.

Tout en reprenant par-ci, par-là des fondamentaux du spaceopera de George Lucas, Rian Johnson s’affranchit de l’obligation de nostalgie et bouleverse les codes en emmenant la saga vers une nouvelle destinée. On a pu critiquer Abrams sur son manque de risque à ce niveau, Johnson le sera sans doute à l’inverse pour en avoir peut être trop pris. Mais c’est sans doute ce qu’il fallait à la saga, prendre un nouveau souffle pour partir vers de nouveaux horizons. Ce qui peut distinguer aussi ce film du précédent et du spin-off Rogue-One sorti l’an dernier, c’est le côté plus intimiste mis en avant par le fait qu’il y ait moins de personnages et de figurants et moins de lieux où nous sommes transportés avec nos héros.

A la fin de The Force Awakens, on s’imaginait Rey prendre la place de Luke comme apprenti et on voyait déjà celle du “dernier Jedi” prendre la place d’un Ben Kenobi ou d’un Yoda. Mais le Jedi exilé en a décidé autrement, enfin c’est plutôt le réalisateur/scénariste qui a fait ce choix pour lui. Surtout, quand on lit les nombreuses interviews de Mark Hamill qui a montré son désappointement sur la destinée de son alter ego. L’ermite Jedi est bien loin du jeune idéaliste que l’on a quitté dans le Retour du Jedi. Hamill fait de Luke un héros tourmenté par son passé tout en étant contestataire sur les idéaux qu’il doit pourtant défendre et perpétuer. Outre les nouveaux héros introduits, The Force Awakens était le film de Han Solo, The Last Jedi est clairement celui de Luke. Tout comme son ami contrebandier disparu, le vieux Jedi a droit à sa scène de bravoure.

Un focus sur Rey et Ben

Les autres personnages grandement mis en avant ici sont Rey et Ben Solo/Kylo Ren. Les deux opposants du précédent épisode ont ici beaucoup de points communs dans leur volonté d’accéder à leur quête respective. Ils ont aussi des divergences, Rey est en quête de son passé, de son identité alors que Kylo lui fait tout pour s’affranchir de ses origines et du poids de son héritage. Ridley et Driver sont vraiment impeccables dans leur interprétation ainsi que dans les scènes de combat superbement chorégraphiées.

La mise en scène des combats au sabrelaser a d’ailleurs pris un échelon par rapport à leur confrontation dans les forêts enneigées de la base Starkiller. On retiendra aussi le rôle plus important de Poe Dameron (Oscar Isaac) et du général Leia Organa, déterminés à se battre jusqu’au bout pour la survie de la RésistancePar contre ici c’est au tour de Finn d’être légèrement en retrait par rapport au reste du casting. Niveau déception, ne parlons pas du Captain Phasma, qui se devait d’être la Boba Fett de cette trilogie, et qui reste au final toujours aussi inexistante malgré sa tenue immanquable. ll en va de même pour DJ, le hacker qui n’a franchement que peu d’intérêt ici. Je m’intéresserai plus au Leader Suprême, Snoke, qui représente une grande menace depuis ses brèves apparitions dans le film de Abrams. Celui qui aurait pu être le “boss final” de cette trilogie tel un nouveau Palpatine n’est à mon goût pas assez exploité malgré son grand potentiel. Le général Hux passe d’un “nazillon” menaçant dans le film précédent à celui d’un rôle de bouffon en uniforme sur qui Kylo Ren passe ses nerfs.

La musique de John Williams n’est reconnaissable que par les thèmes des précédents films, on ne retient pas forcément les nouvelles musiques ici comme “The Imperial March” et d’autres ont pu l’être dans l’Épisode V en 1980. Les décors et les paysages sont magnifiques que ce soit sur la planète Ahch-To et l’île de Luke ou sur celle de Crait avec son sel rouge. On retiendra aussi comme dans tout film de la saga, le contraste entre les scènes monumentales d’action et de batailles avec celles plus intimistes où interagissent nos héros avec émotion.

 

Luke Skywalker sera-t-il le Obi-Wan ou le Yoda de Rey ?

Pour résumer, ce 8ème opus de la saga Star Wars tout comme son prédécesseur signé par J.J Abrams divisera l’audience. Mais là où The Force Awakens lorgnait trop du côté de la nostalgie avec du fan service à chaque scène, la vision de Rian Johnson est au parfait opposé. Certes, les fondamentaux de la saga créée par George Lucas il y a 40 ans sont là, mais le metteur en scène adoubé par Lucasfilm prend une direction différente pour permettre à la licence de perdurer dans le temps. Johnson joue avec les codes de la saga et les diverses attentes des spectateurs. Cela perturbera sans doute beaucoup de monde, dont les plus anciens fans de la saga qui se diront sans doute que Star Wars aurait du s’arrêter en 1983 avec le Retour du Jedi ou en 2005 avec la Revanche des Sith. Il faudra attendre 2019 pour voir si Abrams, de retour aux manettes de l’Épisode IX, ira dans la même nouvelle direction ou s’il fera machine arrière. Mais comme le dirait un petit maître Jedi vert à son apprenti : “Ainsi vont les choses, ainsi va la Force”.

La note du Kit : 

L’avis de Comics Grincheux :

Sans rejoindre l’enthousiasme immodéré de mon camarade pour cet épisode, je partage son point de vue sur l’aspect scénaristique du film. Rian Johnson apporte sa pierre à un édifice monumental et ose s’approprier de nombreux pans de la mythologie, à commencer par la Force qu’il parvient à sublimer visuellement dans des séquences tout bonnement ahurissantes sur le plan de la mise en scène. Parce que c’est là que le réalisateur du déjà très bon Looper frappe fort : il a des idées et il les mets en scène de manière épique et très travaillée.

La saga n’avait connu qu’un seul grand réalisateur avant : Irvin Kershner qui était parvenu à mettre du grandiose et un sens du spectacle prononcé. George Lucas avait réalisé la prélogie et s’en sortait comme un manchot aux échecs. J.J. Abrams malgré quelques idées restait bien trop sage pour satisfaire mon appétence pour les visuels léchés et soignés. Rian Johnson débarque et insuffle un souffle nouveau avec des plans aux cadrages pensés et réfléchis, des choix de couleurs se basant sur des contrastes nets (la salle où Snoke trône) et surtout un plan qui marquera très clairement cette année cinématographique riche en bouillie(s) visuelle !

Comme quoi, quand on fout la paix à un réalisateur, il peut s’exprimer librement et sublimer des blockbusters ! Ce qui ne vise bien entendu aucun studio, pas même celui commençant par un “W”.

Sur le plan du scénario, je l’ai dit, Rian Johnson s’approprie la mythologie mais il va surtout insuffler un souffle politique dépassant la seule idée de l’espoir, inhérent à la saga. Les Porgs, ces créatures qu’on pensait n’être qu’un gouffre à pognon (adorable) supplémentaire trouvent une résonance idéologique assez rare dans les blockbusters pour qu’elle mérite d’être soulignée. Egalement, la façon de traiter les personnages de Rey et Kylo Ren démontrent une démarche qui fait plaisir de même que la diversification ethnique qui reste pour moi une source de satisfaction puisqu’elle permet de sortir du champ massivement WASP de la saga. Le metteur en scène réinvente la mythologie en détruisant les idoles pour mieux réimaginer les concepts matriciels de la saga.

Star Wars VIII : Les derniers Jedi est un très bon volet, se classant facilement parmi les meilleurs de la saga grâce à la présence d’un metteur en scène aux idées brillamment mises en scène et qui se permet de déstructurer le canon pour mieux le réinventer. Formellement brillant, le film pêche par quelques facilités scénaristiques atténuant la puissance du propos.

La note de Comics Grincheux : 

 

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Trentenaire originaire du Grand Ouest. Fan de ciné, de comics, de SF, d'Heroic Fantasy. Bercé par les années 80, forgé par le années 90, mes goûts pour la pop culture de ces deux décennies précises s'y retrouvent. Les années 80 m'ont fait découvrir les comics via les éditions Lug et l'univers Star Wars.


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      Kit Fisto
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      Le 8e opus Star Wars mis en scène par Rian Johnson réussit-il à se détacher de la trilogie classique à l’inverse du prédécesseur réalisé par J.J Abrams ?

      [Retrouvez l’article de kit-fisto à l’adresse Star Wars The Last Jedi ( sans spoilers)]

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