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Critique de Spider-Man : Across the Spider-Verse

 
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Vos notes
8 votants

 

Point(s) Fort(s)


- La direction artistique
- La réalisation
- L'écriture (histoire et personnages)
- L'humour
- Les caméos et Easter eggs
- Le doublage VO

Point(s) Faibles(s)


- Un cliffhanger un peu prévisible (mais c'est pour chipoter)


 
En résumé...
 

Sorti en décembre 2018 en France, le film animé Spider-Man : New Generation (ou Spider-Man Into the Spider-Verse en VO) avait été une vraie claque. En effet, son incroyable direction artistique, combinée à une excellente histoire l’avait propulsé directement comme étant un des meilleurs films animés de super-héros et une des meilleures adaptations de Spider-Man. […]

 
Infos Techniques
 

Realisation : Joaquim Dos Santos, Kemp Powers, Justin K. Thompson
Scénario : Phil Lord, Christopher Miller, Dave Callaham
Musique : Daniel Pemberton
Studio : Sony Pictures
Principaux acteurs : Shameik Moore, Hailee Steinfield, Oscar Isaac, Joe Johnson, Luna Lauren Velez
Univers Partagé :
 
Inspiré D'un Comics De :
 
Publié 7 juin 2023 par

 
Dans le détail...
 
 

Sorti en décembre 2018 en France, le film animé Spider-Man : New Generation (ou Spider-Man Into the Spider-Verse en VO) avait été une vraie claque. En effet, son incroyable direction artistique, combinée à une excellente histoire l’avait propulsé directement comme étant un des meilleurs films animés de super-héros et une des meilleures adaptations de Spider-Man. Bref, le défi de faire une suite à un tel film était immense. Alors, défi relevé avec Spider-Man : Across the Spider-Verse ?

Note : Aucun spoiler sur l’histoire n’est contenu dans cette critique. Cependant, certains points seront abordés.

Spider-Man : toujours plus loin

Pour répondre rapidement, la réponse est oui. Le défi est relevé et haut la main. Si vous aviez succombé au premier film, celui-ci saura vous charmer durant ses 2h20. Le film est long mais il n’y a aucun temps mort.

Faire une suite au premier film animé sur Miles Morales était un challenge. Le film relève celui-ci avec brio. Après une introduction qui aurait pu être un parfait court métrage en soi, on retrouve Miles Morales qui fait face à un nouveau vilain, Spot ! Ce qui s’annonçait comme étant un simple vilain inférieur se révèle être bien plus…

En dire plus sur l’intrigue du film serait la spoiler. Le mieux est de commencer le film avec le moins d’informations possible. Tout simplement car les surprises sont très nombreuses. Que cela soit d’un simple gag ou d’un caméo, chaque apparence ou blague est très bien pensée. Pour résumer rapidement l’histoire, il s’agit d’une montagne russe parfaitement pensée. Chaque rebondissement, chaque révélation est bien calculée.

On peut noter que dans ce film, la mère de Miles, Rio, est cette fois-ci bien plus présente que dans le film précédent où la relation entre Miles et son père était au cœur de l’intrigue. Mais les relations avec les autres personnages ne sont pas en reste. Toutes les interactions entre chacun des personnages sont impeccables. Chaque réplique est bien pensée, nous laissant clairement deviner les relations que chaque personnage a. Ou encore ce qu’ils ont sans doute vécu.

Spider-Man : toujours plus animé

Et au niveau de l’animation ? Le premier film Spider-Verse était une quasi-révolution pour le grand public au niveau de son animation et de sa direction artistique. Sony Animation s’éloignait totalement d’un design “classique” (comprendre comme Pixar) qui faisait loi ou presque. Si depuis, de nouveaux films d’animation ont pris le parti d’avoir une direction artistique différente (souvent avec succès comme dans le cas du Chat Potté 2 sorti l’année dernière), Spider-Man : Across the Spider-Verse réussit à ne pas se reposer sur ses lauriers du tout.

Chaque univers que l’on découvre à sa propre touche artistique. Cela passe par exemple au niveau des couleurs. L’univers de Gwen s’oriente vers des tons rose/bleu tandis que celui de Pavitr Prabhakar a une palette totalement différente. Et ce n’est que un exemple parmi tant d’autres. Les animateurs et dessinateurs se sont véritablement investis à fond pour réussir ce film. Sans parler de la réalisation qui est aussi excellente.

En dire plus serait pour moi, gâcher le plaisir du visionnage. Spider-Man : Across the spiderverse est définitivement une suite parfaite à un premier film qui frôlait déjà celle-ci. Une fois de plus, Sony Pictures Animation réussit à augmenter l’attente concernant le futur des films d’animation (ou juste le futur du Tisseur sur grand écran, malgré des films live action qui me convainquent bien moins)

Une bafouille de Comics Grinch’

Spider-Man : Across the Spider-Verse, quel kiff ! Si Midnighter vous a chanté les louanges, j’aimerai tenter une autre approche, vous parler d’à quel point son approche méta fait du bien.

Ce sera peut-être délicat pour moi de vous faire cette analyse du film sans entrer un minium dans le domaine du spoiler.

Spider-Man : Across the Spider-Verse nous parle de dépasser le chemin que l’on a décidé pour nous. De voir une autre voie, de la trouver et de l’assumer, peu importe ce qu’on nous dit. C’est exactement ce qui arrive à Miles dans le film, quand on lui explique qu’un Spider-Man/Woman obéit à des règles spécifiques. Un canon dans lequel des évènements clés doivent arriver, au risque de bouleverser la structure même du Multivers.

Meta-Verse

Et quand on lit du comics depuis des années, on sait à quel point c’est une règle intangible, à laquelle les responsables de ces marques aiment se référer. Souvent, cela permet de refuser la moindre évolution d’un personnage. Dans le cas de Spider-Man, c’est sûrement pourquoi on le fait toujours souffrir et qu’on lui refuse la moindre once de bonheur, avec MJ. Le canon, c’est ce qui garantit l’immobilisme dans le comics. À des degrés différents, bien entendu, puisque tout dépendra toujours du scénariste et des responsables éditoriaux. Si Batman et Spidey évoluent peu, Superman lui a beaucoup évolué depuis la relance Rebirth.

Across the Spider-Verse parle donc de s’affranchir de ce que l’on croit savoir et du déterminisme. Et s’il le fait dans son scénario, je crois fondamentalement qu’il le fait aussi dans son animation. Car, comment expliquer sinon, ce mélange entre plusieurs styles d’animation ? Cette fusion d’un ensemble d’animation très différent les uns des autres au sein d’une seule et même séquence offre des moments grandioses. Où la seule limite semble être la capacité d’imagination et de créativité des artistes impliqués dans le film. Ils osent des choix audacieux comme dans le monde de Gwen où la couleur du décor et des cheveux change pour mieux nous faire comprendre ses états émotionnels.

“It’s all possible”

Une artiste sur Twitter, Kat Tsai, qui a travaillé sur Across the Spider-Verse, expliquait que la règle qu’on leur avait imposé sur le film était : « de sortir de leur zone de confort et faire des choses jamais faites dans l’animation ». Et ça se sent, car si le cinéma ou les œuvres d’animation veulent la cohérence d’ensemble, ce qui est normal pour imposer une unité et ne pas perturber le déroulé de l’intrigue ni le suivi du film, celui-ci refuse tout ça. Le but est d’en mettre plein la gueule, de dérouter, de perturber et de poser des styles qui détonnent.

Mais Spider-Man ne fait pas ça n’importe comment, le tout est réglé comme du papier à musique, un vrai travail d’orfèvre. Au milieu de ce chaos, les codes couleurs, les lignes de fuite, les mouvements nous guident. Mais on a envie de faire pause tout le temps, revoir des séquences en boucle (Mumbattan !) pour scruter les détails, les mouvements fous, le découpage, etc. Les styles ne vont pas ensemble, ils sont tous différents, mais c’est justement le propos du film : mettre la différence en unité, en cohérence, en complément. Ça détonne, et alors ? On s’en fout tant que le rendu est au maximum.

Anarchy in the animation ?

Les animations sont superbes, parfaitement rendues et, je le pense, offrent une révolution. Car elles osent fusionner, mélanger, amalgamer les styles et offrent une révolution visuelle ! Plus que le premier film, ASV pousse les potards encore plus loin et dit aux animateurs « ne vous fixer pas de limite, ne suivez pas le chemin qu’on vous a tracé, libérez-vous ! ».

Et même dans la musique, Daniel Pemberton explose les conventions. Il mélange les styles, opère des frictions entre les thèmes de ses personnages, les croisent, les désintègrent. Il reprend des modèles du premier film pour mieux les subvertir et les sublimer pour offrir un boulot monstrueux sur le plan musical. C’est fou, ça en met plein la gueule et ça respecte tellement les personnages que ça en devient incroyablement puissant.

Spider-Man : Across The Spider-Verse devrait devenir une pierre angulaire et un sujet d’études, à la fois dans le cinéma mais aussi dans la pop-culture et son immobilisme incessant. La preuve que même avec une licence vieille, on peut exploser les conventions et proposer un discours intelligent, pertinent et… neuf ?

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