Joker
Point(s) Fort(s)
La réalisation
Joaquin Phoenix, magistral !
Point(s) Faibles(s)
Un début un peu malhabile dans le propos
Joker n’a pas usurpé sa réputation. Même s’il parait parfois simpliste, la manière dont le film nous met face à nos monstres est passionnante et l’utilisation de cette incarnation du chaos qu’est le Joker est finalement captivante et pertinente. Ajoutez à cela une réalisation top et c’est du tout bon !
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Univers Partagé : Univers Etendu DC
Why so serious ?
Joker était un film que j’attendais autant que je le craignais. Avoir un film où l’équipe semblait avoir eu un total contrôle créatif ne pouvait que m’intriguer. Mais j’estime que le Joker étant l’incarnation du chaos, lui faire une origin-story était casse-gueule, surtout avec le risque de rendre attachant un psychopathe. Et les récentes déclarations de Todd Phillips tendaient à ne pas me donner envie du tout.
Bref, maintenant, il est temps de faire le bilan et c’est très positif !
Ce qui est clair, c’est que Todd Philipps s’est surpassé. Adieu le réalisateur peu inspiré de Very Bad Trip et des comédies potaches. Ici, c’est du sérieux, les plans sont travaillés, la réalisation léchée et bon nombre de scènes sont excellentes. Le film est sombre mais surtout brutal. L’interdiction aux moins de 12 ans me parait d’ailleurs très légère au vu de la violence. Il nous offre une plongée franche dans la psyché d’un individu instable psychologiquement qui se sent victime de la société et acculé alors qu’il prend de plus en plus de coups.
Alors, forcément, cela risque de gêner. En effet, Joker joue souvent l’équilibriste entre ne pas générer d’empathie et rendre Arthur, notre bouffon du crime, attachant. La ligne est fine et le film met un peu de temps à trouver son rythme et son ton. Cela m’a gêné jusqu’à un certain point. En effet, le scénario est agrémenté de twists remettant en perspective certains événements, permettant de sans cesse rappeler l’instabilité de Joker.
Cela arrive souvent aux bons moments pour redynamiser le film et nous forcer à repenser ce que l’on croyait avoir assimilé. Le propos du film peut paraître simpliste, notamment dans sa critiques des médias, trop généraliste et basique pour être inoubliable. Mais le cœur du message du film est finalement intéressant même si trop souvent dilué par envie de taper partout et sur tout ce qui ne va pas dans la société selon Todd Philipps et son coscénariste, Scott Silver. Ce qu’ils pensent de la société n’est pas très passionnant, c’est plutôt le traitement réservé aux personnes souffrant de maladies mentales qui captive.
Encore une fois, cela dérangera ceux qui considèrent le Joker sous l’unique prisme du psychopathe sans origines et qui ne veulent pas d’origines. Je pense néanmoins qu’il faut laisser le film aller au bout de son propos et ne pas le juger avant de le voir (enfin, ça, c’est la base pour tout). Joker est une interprétation libre dans sa manière d’envisager le personnage. Loin des déclarations de Todd Philipps, le film réserve quelques bonnes discussions, à condition que chacun et chacune s’écoute. Car le film offre un discours captivant sur la manière dont une société créé ses propres monstres et je pense qu’il est important voire nécessaire de prendre conscience de cette vérité. Evidemment que cela est dérangeant mais ignorer, isoler et produire une violence symbolique ne conduit jamais à de bons résultats. Là-dessus, le film est sans concession et, au bout du compte, pertinent.
Là où je reste circonspect, c’est sur l’intégration de références à l’univers DC, parfois faites au chausse-pieds. Ce que je veux dire, c’est que le Joker suffit, j’ai le sentiment que le contrôle créatif n’a peut-être pas été complet tant on pouvait se passer d’elles.
Sur le propos du film, l’interprétation de Joaquin Phoenix aide assez merveilleusement. L’acteur est extraordinaire, ça, on le savait déjà mais comme Heath Ledger avait fait oublier Jack Nicholson, l’acteur de Her nous impose sa vision tranquillement, à coups de gestuelles parfaites et de vocalises glaçantes. Le reste du cast, Frances Conroy et Robert De Niro en tête sont tout aussi excellents et permettre de donner du corps au propos du film.
Bref, Joker n’a pas usurpé sa réputation. Même s’il parait parfois simpliste, notamment parce qu’il tape trop sur tout et n’importe quoi, la manière dont le film nous met face à nos monstres est passionnante et l’utilisation de cette incarnation du chaos qu’est le Joker est finalement captivante et pertinente. Ajoutons-y une réalisation splendide et un Joaquin Phoenix impérial et vous obtenez un excellent film !
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