Les Eternels Notre avis sur le film
Point(s) Fort(s)
Un air frais sur le Marvel Cinematic Universe.
Un casting diversifié des plus attachants.
Point(s) Faibles(s)
Des vannes douteuses par moments.
Depuis l’aube de l’humanité, les Éternels, un groupe de héros venus des confins de l’univers, protègent la Terre. Lorsque les Déviants, des créatures monstrueuses que l’on croyait disparues depuis longtemps, réapparaissent mystérieusement, les Éternels sont à nouveau obligés de se réunir pour défendre l’humanité…
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Univers Partagé : Univers Cinématographique Marvel
Le MCU Phase IV : “Éternel” recommencement ou vent de fraîcheur?
‘est en 2018 que Kevin Feige, grand Manitou de Marvel Studios annonce le développement d’un film Les Éternels . La réalisatrice et scénariste chinoise Chloé Zhao est chargée de la mise en scène. Elle construit son scénario avec Patrick Burleigh et les frères Firpo. Cette équipe se lance donc dans l’adaptation de l’équipe d’immortels super-héroïques issue du génie créatif de Jack Kirby, “The King of Comics”. L’auteur/dessinateur l’inventa en 1976 après son retour chez Marvel. Un casting aussi diversifié qu’hétéroclite est constitué autour de pointures comme Salma Hayek (Ajak) et Angelina Jolie (Théna). On retrouve alors l’écossais Richard Madden de Game of Thrones dans la peau du puissant Ikaris, le coréen Don Lee en Gilgamesh par exemple. Passons donc à notre avis sur Les Eternels !
Du papier au Grand Écran
Comme les comics de Kirby, les Éternels du MCU s’inspirent des “Astronautes Antiques”. Une théorie “New Age” selon laquelle notre Terre aurait été colonisée et sa population aidée depuis des millénaires dans son développement par des extra-terrestres. Certains de ses êtres seraient même devenus des légendes, voire des divinités selon les lieux et l’époque. Dans la BD ou dans le film, nos héros ont été créés par les Célestes, des entités cosmiques ancestrales. Mais pour passer des pages de comics au grand écran pour les Studios Marvel, il a fallu adapter l’origine des Éternels dans le but d’être cohérent avec le MCU créé et développé depuis 2008 avec Iron Man I de Jon Favreau.
On a donc quelques changements entre le comic-book d’origine et son adaptation. L’origine et le lieu de création de nos héros change. Pour certains, leur genre change. Ajak, Makkari et Sprite, de sexe masculin dans les BD passent de sexe féminin pour le film. Au final, rien de perturbant, même pour un connaisseur et lecteur. Là où ce lectorat assidu pourra être surpris c’est surtout dans le déroulement et les révélations finales du récit. Le spectateur lambda ne verra aucune différence mais sera tout autant porté par le climax du long-métrage.
Le film est marqué par la fraîcheur apportée au MCU par Chloé Zhao. La réalisatrice et scénariste chinoise récemment oscarisée pour son film Nomadland amène une touche toute personnelle. Elle s’attarde beaucoup sur les rapports humains qu’entretiennent ces Éternels entre eux et avec l’humanité qu’ils ont pour mission de protéger des Déviants.
Diversité et Féminisme au rendez-vous
Un des points forts c’est aussi la grande mise en avant du casting féminin de l’histoire avec des héroïnes fortes et attachantes : Une Thena bad-ass, à la fois guerrière expérimentée mais fragilisée. Une Ajak en matricarche respectée de la communauté. Une Sersi discrète qui se forge leader en devenir. Une attachante Marraki à la vitesse véloce qui s’exprime en langue des signes. Mais surtout, une Sprite tiraillée entre son Devoir et le souci d’être piégée depuis des lustres dans le corps d’une ado. Un groupe d’actrices qui jouent à merveille leurs personnages, Angelina Jolie en tête à mes yeux.
Les hommes ne sont pas en reste. Ils marquent d’ailleurs tout comme les femmes une certaine diversité reflétant à la fois le multiculturalisme à travers les millénaires et celui de notre société actuelle. Chacun a sa part dans leur Mission, le ténébreux et mystérieux Ikaris, le drôle et charismatique Kingo, le puissant Gilgamesh, l’inventif Phastos et le sarcastique Druig. Un casting international qui n’entrave en rien l’œuvre originel, bien au contraire. Seul Kit Harrington, notre Jon Snow de Game of Thrones, jouant Dane Whiteman (Black Knight dans les comics) a pour l’instant un rôle mineur au sein de ce renouveau du MCU.
Un film qui a son lot de surprises pour ses spectateurs.Autant dans les divers rebondissements du film que dans les deux scènes post-génériques. La Phase IV sera très “Cosmique et Magique” . Elle s’intéressera (enfin) à d’autres personnages de la Maison des Idées. Ça fait du bien après Shang-Chi l’été dernier.
L’adaptation des “Éternels” marque une nouvelle étape dans le Marvel Cinematic Universe. Le film permet de mettre en avant une équipe super-héroïque peu connue du Grand Public ainsi qu’une diversité multiculturelle dans la mise en scène et dans le casting. Les inspirations du King of Comics, Jack Kirby sont aussi là. Elles ont déjà été là durant la décennie passée pour Marvel Studios, elles le seont toujours à l’avenir. Un vent de fraîcheur après Shang-Chi qui promet de bonnes choses pour le devenir du Marvel Cinematic Universe. Surtout quand il ne se repose pas sur ses lauriers!
L’avis de Comics Grinch’
Bon, allez, avouons-le, le MCU me paraît sacrément chiant ! Quelques gros moments qualitatifs par-ci, par-là ne font plus illusion chez moi : je m’ennuie violemment. Le MCU s’est enfermé dans une formule aussi raide qu’un piquet avec une structure narrative bien codifiée. Mais cet aspect permet au moins d’avoir un divertissement pop-corn efficace et oubliable. Non, ce qui me gonfle, c’est le sempiternelle besoin de niquer toute dramaturgie en posant de la vanne à tout-va. Comme si l’impact d’une séquence ne devait se mesurer qu’aux rires provoqués. Et forcément, mon avis sur Les Eternels allait être critique. Soit, j’en restais là avec une réalisatrice qui ne s’exprimerait pas pleinement, soit Kevin Feige la laissait se débrouiller et tenter d’instaurer autre chose.
MCU X Chloé Zhao = un succès gagnant !
Chloé Zhao est une réalisatrice dont j’aime beaucoup le style. Déjà, parce qu’elle filme comme personne les Etats-Unis et surtout car elle parvient en mariant images de décors désolés et personnages en vague-à-l’âme à sonder le spleen de notre époque. Les premières images dévoilées m’avait totalement séduit.e. Mais même si je sais que certains réalisateurs s’affirment pleinement dans le MCU, c’est parfois dans une trop grande débauche comique qui en vient à me faire souffrir. Chloé Zhao n’est pas connue pour son humour. Les quelques traces que l’on en décèle sont souvent pince-sans-rire.
Alors, quid du combo ? Eh bien, 2h40 plus tard, je crois avoir eu l’impression de voir une réalisatrice que l’on a laissé tranquille. Certes, elle s’approprie totalement les Eternels, quitte à parfois frôler la réécriture des comics mais n’est-ce pas là aussi le but d’une adaptation ? Faire sien ce qui appartient à un autre médium sans le trahir ?
Humanité éternelle
Car la première force de Chloé Zhao m’apparaît évidente : elle confère une grande humanité à ces éternels. On parvient à s’attacher aisément à ces individus, même dans leurs travers. Plus globalement, le film est toujours attaché à ses personnages avec une caméra qui les colle, vole autour d’eux et met en exergue leurs moments les plus braves mais aussi ceux où leur affection se manifeste. La photographie, sans artifices est superbe et il faut le dire : quel bonheur de voir des décors naturels ! Tout respire, le décor fait partie intégrante de la narration de Chloé Zhao. A mon avis, Les Eternels est l’un des plus beaux films du MCU. Oui, c’est gris, très réaliste avec des designs moches (ce vaisseau, quel enfer !) mais la lumière ! Elle irradie l’écran (photosensibles comme ma copine, vous êtes au courant) et met en valeur tous ces Eternels.
Cette volonté de rester terre-à-terre se manifeste jusque dans la fin, loin des explosions et fanfares habituels. Là encore, on reste sur les personnages, toujours à leurs côtés, malgré les enjeux épiques. Cela permet d’ailleurs de donner des séquences d’action fluides, lisibles et dynamiques. La caméra bouge très bien et le cadre met toujours en valeur le personnage qui combat. Elles sont peu nombreuses et courtes mais elles permettent de ponctuer le récit de respirations.
Car le film est porté par ses personnages jusque dans son rythme. C’est à travers eux que l’on revit les flashbacks, mettant en avant leurs relations, c’est à travers leurs retrouvailles que le scénario avance. Un postulat classique et qui pourra troubler car c’est très inhabituel dans le MCU. Le rythme lent m’a beaucoup plu mais il est évident qu’il pourra rebuter. D’autant qu’il n’est pas aidé par des moments sur-explicatifs un peu pénibles et lourds.
Eternelle prévisibilité
Également, la narration n’évite pas les facilités, avec des résolutions trop aisées et des twists très prévisibles. On regrettera aussi le caractère de Sersi, parfois dépendante, parfois plus libre mais toujours entre deux eaux et pas vraiment aidée par une Gemma Chan un peu fade, même s’il parvient à être à fleur-de-peau quand le besoin s’en fait sentir. Richard Madden a la mâchoire aussi fermée que Henry Cavill en Geralt de Riv mais convaincs plus dans les moments émouvants. C’est le reste du casting qui est très bon et je rejoins Kit donc rien à y ajouter mais grosse mention à Lia McHugh qui a un charisme dingue en Sprite.
En effet, c’est ici que l’on aperçoit des scories du MCU avec des blagues qui tombent à plat et sont parfois lourdes. Mais dans les moments graves, l’humour est évacué pour se concentrer sur la gravité, comme dans ce sublime flashback (la lumière, bordel!) où Barry Kheoghan glace le sang et époustoufle en même temps. De même, les gros CGI sont parfois crados mais heureusement, il y en a assez peu. Identiquement, les réflexions sur le libre arbitre et le rôle de la foi ne sont pas réellement poussées, évacuant parfois trop pour convaincre pleinement.
Il y aurait de nombreux autres points à aborder mais à mon avis, l’essentiel est là : Les Eternels propose autre chose. Une expérience plus mature, plus riche et qui traite de nombreux thèmes, en le faisant merveilleusement bien. Libre-arbitre et collapsologie sont présents et se mélange dans un maelström artistiquement superbe qui sait garder les pieds sur terre.
Ils ont kiffé :
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