Les Nouveaux Mutants

Nouveau genre ?

Le film Les nouveaux mutants sort enfin sur nos écrans ! Il était temps, trois ans après la première bande-annonce. Je ne reviendrai pas sur les problèmes du film tant l’ensemble est nébuleux et noyé dans des discours contradictoires. Non, on va revenir sur le film et uniquement ça. Alors, après autant d’attente, le film tient-il ses promesses ? On rappelle qu’il avait été vendu comme un film d’horreur soft et un projet différent dans le monde du super-héros. Pari réussi ?

Un film d’horreur raté.

Comme ça, c’est clair ! Le côté horrifique du film est raté, allègrement et dans tous les sens. Pourtant, il y a de bonnes idées, les designs sont réussis et il y a quelques idées de mise en scène. Malheureusement, le montage et la réalisation font tout capoter. Au lieu d’installer une ambiance anxiogène, Josh Boone, le réalisateur fait des plans large, amples qui ne contribue absolument pas à nous sentir enfermés avec les personnages.

C’est clairement dommage car c’est pourtant tout le message du film : traiter de l’enfermement personnel suite aux traumas. Ainsi, les quelques séquences où les personnages sont en isolement ne sont pas réussis et c’est vraiment dommage. L’ambiance horrifique ou au moins pesante ne fonctionne pas. Vous aurez peut-être quelques sursauts par le design de certains monstres mais ce sera très peu fréquent.

Heureusement, le film Les Nouveaux mutants réussit ailleurs !

Un bon film d’ados.

Car, fondamentalement, j’attendais le film sur sa description des ados et sa retranscription du run de Chris Claremont et Bill Sienkewicz. En effet, Josh Boone s’est appuyé sur La Saga du Démon Ours (disponible là en français). Dans cet arc, l’équipe d’adolescents était confrontée à un esprit les mettant face à leurs pires cauchemars. De plus, le réalisateur est connu pour l’adaptation du (très bon) roman ado : Nos étoiles contraires.

Forcément et comme souvent chez Claremont, le combat fonctionnait comme une métaphore, des traumatismes adolescents notamment. Dans le film, c’est ce que réussit à retranscrire Josh Boone même si, là encore, ce n’est pas totalement satisfaisant. Mais le jeu du casting et surtout les dialogues permettent clairement de croire en la naissance d’une amitié entre les membres. Ils sont tous très caricaturaux avant de révéler leurs failles individuelles. Illyana est en tête, se présentant comme le cliché de la garce avant de révéler ses faiblesses.

Pourtant, elle est aussi le personnage le moins réussi. Ses peurs et son passé se manifestent trop peu et son comportement est souvent excessif pour pleinement convaincre. Néanmoins, Dani, Rahne, Roberto et Sam parviennent à fonctionner. Chacun est doté de dialogues sonnant parfois clichés mais qui expriment bien leurs caractères. Le casting est investi et j’ai réussi à m’attacher à eux, sans problème.

Et donc : nouveau ou pas ?

Du coup, ça donne un film qui marche parce qu’il a du cœur et une belle énergie chez ses personnages. C’est dans ses moments intimistes que la mise en scène fonctionne. Deux scènes sont vraiment très belles. Les deux parviennent autant à séduire grâce à la photographie, la musique, les dialogues et la réalisation. L’ensemble se combinant harmonieusement dans ces moments-là.

Le grand affrontement final n’oublie d’ailleurs pas de mettre au centre ses personnages. Certains lui reprocheront de manquer de panache et de frénésie dans l’action mais ils auront oublié le film qu’ils sont venus voir. Modeste et intimiste, c’est sur ce plan que le film fonctionnera. Ce n’est pas un X-Men, ici les menaces sont personnelles et intimes et les personnages doivent se battre contre leurs propres problèmes.

Bref, Les Nouveaux Mutants est un film modeste qui, grâce à son cœur a réussi à me convaincre. Raté sur le plan de l’horreur, le film nous accroche à des personnages et des thématiques qui, si elles manquent parfois d’épaisseur, sont intéressantes.