Posté 11 février 2020 par dans la catégorie Interviews
 
 

Trevor Hairsine (DCeased) en interview

Trevor Hairsine était présent sur le stand Urban Comics à Angoulême 2020 à l’occasion de la sortie de DCeased qu’il a créé avec Tom Taylor. Hyanda a pu le rencontrer et lui poser des questions.

Ici, en vidéo

 

Mais aussi à l’écrit, en-dessous :

 

LCF : Bonjour Trevor et merci d’être ici avec nous. Comment allez-vous ?

Trevor Hairsine : Bonjour ! Je vais très bien, merci !

 

LCF Vous êtes dans l’industrie du comics depuis environ 25 ans. Vous avez travaillé pour Marvel Comics, DC Comics, Valiant, ainsi qu’un éditeur européen. Vous avez vu l’évolution de ce médium au fil des ans, qu’en pensez-vous ? Avez-vous remarqué des changements depuis vos débuts ?

TH : De mon point de vue, pas tellement. De ce que j’en comprends, les perceptions ont vraiment changé avec l’avènement des films Marvel. Un exemple simple : il y a 20 ans, quand quelqu’un me demandait mon travail, je lui répondais : “Je suis dessinateur de comics” et lui me disait : “Quoi ?!?”.

Aujourd’hui c’est plutôt : “Oh whaou, tu dessines quoi ?”. Les gens aujourd’hui comprennent ce que je fais. De mon point de vue en tout cas, c’est le plus grand changement.

 

LCF : Il y a ces derniers temps une nouvelle vague d’artistes, venant d’Espagne notamment, ce qui fait partie de l’évolution des choses. Qu’en pensez-vous ?

TH : Oh, c’est génial !

 

LCF : Est-ce que cela vous pousse à monter encore plus votre niveau pour rester compétitif ou bien est-ce que vous voyez cela d’un œil tranquille ?

TH : Oh non, je trouve que c’est cool, c’est fantastique même. Je veux dire, plus il y a de grands artistes dans le comics, mieux c’est !

Enfin, sauf si je finis par perdre mon travail ! (Rires)

 

LCF : Avec DCeased, un de vos travaux récents chez DC Comics, vous avez eu l’occasion de revisiter les héros de DC en mode “zombie”. Est-ce que cela fait partie de ce qui vous a intéressé lorsqu’on vous a proposé ce travail ?

TH : Oui, évidemment. C’est en fait la première fois que je dessine pour l’univers principal de DC, mon premier essai sur ces personnages et j’ai eu suffisamment de chance pour pouvoir les tuer en même temps ! Ça s’est très bien passé pour moi, puisque c’est hors-continuité, j’ai pu avoir une liberté presque totale pour faire ce que j’avais envie, donc oui, tout va bien !

 

LCF : Vous avez travaillé chez Valiant, vous avez cocréé avec Matt Kindt des personnages comme Divinity. Vous avez déclaré dans une interview que Warren Simmons (ancien éditeur en chef chez Valiant) vous laissait quasiment carte blanche quant à votre travail. Est-ce que cela n’a pas été trop difficile pour vous en revenant chez DC d’être contraint par des règles, souvent assez strictes, concernant les personnages, les histoires, etc. ?

TH : Comme je le disais, je pense que j’ai eu de la chance. Je travaille pour Ben Abernathy (responsable éditorial sur DCeased, NdT) que je connais très bien. On a passé cinq ans ensemble chez Wildstorm. C’est une histoire hors-continuité donc, bien sûr je dois rester fidèle aux personnages. Néanmoins, j’ai aussi de la flexibilité. Avec les derniers designs de costume que je réalise en ce moment, j’ai pu faire juste ce que je voulais faire. Donc, oui, c’est bien !

 

LCF : Le fait que l’histoire de DCeased soit hors-continuité était pour vous une sorte de liberté pour vous ?

TH : La seule chose que je voulais faire était une histoire pendant les 80’s. Je voulais dessiner une Justice League dans le style de Jerry Ordway que je pouvais tuer !

 

LCF : Vous avez un style très spécifique, brut, énergique, mais quand je vous vois dans les conventions, vous semblez assez calme, discret. Est-ce que le dessin est pour vous une manière d’exprimer cette énergie intérieure ?

TH : Ok, c’est très intéressant !

Non, ce calme vient d’une peur pure, je suis comme un animal en cage. Quand je suis dans mon studio, je peux enfin sortir de ma cage.

 

LCF : Récemment, Brad Walker a posté un long thread sur Twitter pour évoquer un sujet intéressant sur lequel j’aimerais avoir votre avis. Il disait qu’il est un peu déçu de voir que dans l’esprit du public les dessinateurs sont souvent mis en retrait par rapport aux scénaristes. Ça lui semble injuste car, pour lui, les artistes sont le nœud principal du travail sur un comics. Ils forment le pont entre scénaristes, mais aussi coloristes, encreurs, etc…

TH : Ok, c’est intriguant. Je n’ai pas particulièrement eu ce genre d’expérience, ou très légèrement peut être.

Quand j’ai travaillé avec Matt Kindt, il a été très clair avec moi il m’a dit : “écoute c’est toi et moi donc on fait 50/50”.

C’est la façon dont j’ai été traité. Je n’ai pas vraiment eu cette expérience, peut-être par-ci par-là. Mais pas beaucoup. Pas de manière persistante

 

LCF : Tant mieux pour vous !

TH : Oui, oui c’est sûr tant mieux pour moi, je pense que j’ai eu de la chance.

 

LCF : Enfin, pouvez-vous nous dire quelques mots sur le projet sur lequel vous travaillez actuellement ?

TH : Je travaille sur la prochaine série DCeased, avec Tom Taylor sur laquelle je ne peux absolument rien dire du tout si ce n’est que ce n’est pas Unkillables !

 

LCF : Merci beaucoup Trevor d’avoir répondu à nos questions.

TH : De rien, c’était bien !

 

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Comics Grinch râle beaucoup. Son origine vient de ses nombreuses grincheries envers BvS. Ayant gonflé sa petite amie avec ça, elle lui suggéra d'en parler avec d'autres. Ce fût chose faite. Vénère Grant Morrison, conchie Mark Millar.