Batman et les Tortues Ninja Fusion

Et sans se toucher les index en plus

Batman et les Tortues Ninja Fusion met en scène, comme son nom le laisser penser, le plus célèbre des super-héros et nos chevaliers d’écailles et de vinyles préférés.

Suite au décès de ses parents dans un accident impliquant un camion de transport de produit chimique, Bruce Wayne devient Batman. Recueilli enfant par un rat mutant et élevé aux côté de quatre tortues humanoïdes, le jeune garçon apprend l’art du Ninjutsu. Devenus adultes, Batman et sa bat-family de Tortues Ninja combattent le crime. Lorsqu’une tortue étrange, de couleur grise comme dans une vieille BD débarque et annonce venir d’une autre dimension, leurs croyances quant à leur réalité s’ébranle.

Je l’admets bien volontiers, je suis un fan-boy un peu stupide. Dès lors qu’il s’agit des Tortues Ninja avec lesquelles j’ai grandi, du moins. J’achète tout ce qui se présente au format comics en VF. Avec de plus ou moins bonnes surprises. Par exemple, le Usagi Yojimbo et les Tortues Ninja m’avait laissé sur ma faim tandis que Batman et les Tortues Ninja Aventures m’avait plutôt plu. Lorsque je reçus gracieusement de la part d’Urban Comics le titre, je fus donc ravi.

Fan service

Dès les premières pages, j’étais très appâté. La transposition de Batman dans l’univers des Tortues se faisant à merveille.  Je me suis pris au fil de la lecture à essayer de deviner quel personnage allait prendre la place de l’autre dans les deux univers. James Tynion IV prend le parti d’insérer Batman dans la réalité des Tortues plutôt que le contraire. Cependant, il le fait très bien. Mention spéciale au Joker sauce samouraï qui bénéficie d’un character design aux petits oignons !

Mais, en-dehors du plaisir de  deviner comment James Tynion va fusionner les deux univers, le titre trouve assez vite sa limite scénaristique. On se retrouve face une mini Crisis on Infinite Earths, dont l’enjeu principal est directement inspiré. Prétexte à des scènes de combat plutôt agréables grâce au travail dynamique de Freddie E. Williams et à une mise en scène chorale où l’on retrouve les personnages principaux des deux univers, le récit se présente donc comme une lecture pop-corn totalement décomplexée. Cerise sur le gâteau que les afficionados de nos amis à carapace apprécieront, le Raphaël venu d’une autre dimension est dessiné par Kevin Eastman lui-même, co-papa des Tortues Ninja.

J’ai juste regretté un travail de colorisation un peu fade aux tons désaturés. Selon moi, c’est une volonté de créer une ambiance sombre et poisseuse, là où le titre se veut pourtant fun et au rythme épileptique. Le travail de caractérisation des personnages apparaît aussi simpliste pour ne pas dire inexistant. Plus qu’une simple transposition d’un univers à l’autre, j’aurais apprécié une fusion entre les traits de caractère des différents personnages. Mais l’aspect one-shot du titre impose une contrainte de temps qui n’a probablement pas permis à l’auteur de développer ce domaine.

Bref, Batman et les Tortues Ninja Fusion se présente comme un crossover classique de bonne facture. Le dynamisme et le fan service permettant de pardonner le manque d’intérêt du scénario. Surfant clairement sur la vague de renouveau des Tortues, le titre s’adresse avant tout aux fans des deux franchises qui ne seront pas déçus.