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Boulevard des monstres

 
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Vos notes
1 votant

 

Point(s) fort(s) :


Un titre familial, mais pas bête.
Un univers accrocheur.
Un humour qui fonctionne.

Point(s) faible(s) :


Quelques moment de flottements scénaristiques.
Quelques approximations de proportions parfois.


 
En résumé
 

Malgré un scénario parfois un peu simple, Boulevard des monstres saura parler à tout âge, étant un titre familial par essence. Les monstres sont plaisants à regarder, tout en n’étant qu’un vernis apposé sur une histoire bien plus horrifique : celle de la lutte contre le repli sur soi et la peur de l’autre.

 
Infos techniques
 

Scénario : Paul Jenkins
Dessin : Fred Pham Chuong
Couleur : Veronica R. Lopez et Christophe Sonesaksith
Editeur :
 
Editeur VO :
 
Publié 21 octobre 2019 par

 
Dans le détail...
 
 

Comme le dit le dicton, “une vieille rancune engendre une jeune guerre”.

L’avis de Sn Parod :

Contexte :

B

oulevard des monstres, c’est la rencontre entre de nombreux mondes. Déjà au niveau de ses créateurs, puisque le britannique Paul Jenkins (scénariste plutôt reconnu du monde des comics, pour des séries comme Sentry, Hellblazer, les inhumains dans leur version Marvel Knight ou encore plus récemment Spawn) servira de scénariste au bien frenchie Fred Pham Chuong (un dessinateur Mulhousien autodidacte, qui s’est fait connaître pour des œuvres comme SteamWest chez Kotoji ou encore Intertwined chez Dynamite).

Boulevard des monstres, c’est aussi une rencontre entre deux pays où l’édition est assez différente, les États-Unis et la France. En effet, le livre est publié par les Humanoïdes Associés, éditeur français qui cherche depuis longtemps à aussi s’implanter au pays de l’oncle Sam, comme le montre ses imprints récent H1. La publication est d’ailleurs en quasi simultané dans les deux pays, publié en format très proche d’une bande dessinée franco-belge classique (pour quelques 115 pages tout de même), là où les États-Unis auront eu le droit à un beau Graphic Novel pour la fin Octobre.

Et tout ça, ça tombe très bien comme écrin et est en adéquation dans son propos avec son contexte éditorial, puisque Boulevard des Monstres parle justement de la rencontre entre mondes, de l’acceptation de chacun et de l’abolition des frontières. Oui, rien que ça.

Histoire :

Bienvenue à Scare City (nom de l’ouvrage aux États-Unis, d’ailleurs) !
Il s’agit d’une cité un peu étrange, puisque les monstres, tous les types de monstres, y vivent en harmonie, et où l’on peut assister à un brassage culturel amenant à des mariages de type entre une sorcière et un zombie.
Malheureusement, cette paix semble encore toute relative et récente, chacun des monstres disposant encore de zones réservées à Scare City selon leur espèce (vampires, loups garous, fantômes, géants, voire même extraterrestre !)
Et il ne faudra que le meurtre (par lumière solaire) d’un vampire pour réveiller toutes les vieilles inimitiés, et menacer l’équilibre de cette ville, allant jusqu’à manquer de la fragmenter entre divers quartiers autonomes séparés par des murs et ne se parlant plus.
Pour empêcher cela, Gina (une boulangère à moitié zombie), Mr Pike (un fantôme en costume de Sherlock) et d’autres de leurs amis vont enquêter pour trouver le responsable.
Qui pourrait bien vouloir diviser les habitants de Scare City et attiser la haine entre les différents groupes de monstres ?

Critique :

Première chose à noter, c’est que bien que l’œuvre parle de monstres horrifiques connus, ce n’est vraiment pas un titre horrifique. Loin de là. Avec ses couleurs pétillantes, Boulevard des monstres est un titre familial, qui use de personnages de l’imaginaire collectif pour dérouler son message.
Étant un titre familial, celui-ci se remarque assez facilement : l’idée du vivre ensemble, de se serrer les coudes malgré les différences de chacun, et le fait de surpasser les anciennes querelles ou traditions.
Pour un titre familial, le titre ne se prive pas pour autant d’une intrigue intéressante, malgré quelques facilités scénaristiques récurrentes (le fait que l’héroïne soit semi-zombie, et ait donc des absences mentales par moment), le tout se tient bien, et l’intrigue se permet même quelques moments chocs, comme le moment où une partie de la population d’un quartier disparaît, sous les yeux médusés des spectateurs.

Soyons francs, le fan de S-F et de littérature d’horreur en moi aurait préféré voir plus de monstres utilisés, mais le titre utilise déjà beaucoup de monstres, se permet même l’utilisation de monstres que l’on n’imagine pas de prime abord (les extraterrestres, dignes de romans pulp), voire même de peurs beaucoup plus modernes et originales (les monstres du quartier Juridik). Une carte des différents quartiers est disponible en fin de livre, et il est triste de constater que nous ne voyons pas dans cette histoire toutes les possibilités de designs. Les monstres sont par contre reconnaissables du premier coup d’œil, et mention spéciale aux loups garous qui ressemblent beaucoup à la version jouée par Lon Chaney Jr dans les films des années 40.
Quand je vous disais que le fan de SF en moi voulait en voir plus.

Au final, il est sûrement bon de ne pas voir l’ensemble des quartiers et des monstres possibles. Cela permet d’avoir une intrigue plus resserrée et efficace, et qui ne se perd pas dans tous les sens. L’intrigue a un message, plein de bons sentiments (parfois de façon un peu excessive, il est vrai) et se centre beaucoup sur lui, nous esquissant à peine tout un univers qui ne demande qu’à être continué, ce qui semble être possible.

Au niveau du graphisme, on est dans du bon, avec quelques erreurs de proportions ici et là, mais rien de bien gênant, surtout avec des êtres monstrueux comme protagonistes. Scare City est une ville au final très colorée, et parfois bien délurée, avec ces dragons remplaçant les hélicoptères pendant les poursuites de polices, ou ces « bave-à-rois » qui sont bien sûr le fruit de notre boulangère zombie.

Malgré un scénario parfois un peu simple, Boulevard des monstres saura parler à tout âge, étant un titre familial par essence. Les monstres sont plaisants à regarder, tout en n’étant qu’un vernis apposé sur une histoire bien plus horrifique, en un sens : celle de la lutte contre le repli sur soi et la peur de l’autre, un conflit malheureusement bien moins imaginaire que ces monstres qui nous semblent si familiers et reposants, en comparaison.

 

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      Sn Parod
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      Malgré un scénario parfois un peu simple, Boulevard des monstres saura parler à tout âge, étant un titre familial par essence. Les monstres sont plaisants à regarder, tout en n’étant qu’un vernis apposé sur une histoire bien plus horrifique : celle de la lutte contre le repli sur soi et la peur de l’autre.

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