By Night

En plein noir !

By Night est un comics proposé par Bliss Editions, en-dehors de Valiant, comme Kaijumax. Venant de Boom Studios, le récit propose une aventure fraîche sur deux jeunes filles, Jane et Heather qui ne se sont pas revues depuis plusieurs années. Ensemble, elles vont découvrir un portail les emmenant vers un autre monde. Elles vont décider de faire un documentaire pour devenir très riches.

Alors, forcément, vous vous dites qu’avec un récit de ce genre, on est sur une histoire d’arrivistes que n’aurait pas renié notre président actuel. Mais c’est quand même plus profond que ça et c’est surtout un récit initiatique menant les personnages à repenser leur vie. La découverte de ce nouveau monde va surtout servir de catalyseur à décoder les mystères de leur ville, notamment par rapport à une grande entreprise.

Un univers cool, des persos chouettes mais

On va plonger aisément avec elles dans cette aventure. L’univers est bon, il y a beaucoup d’humour mais il y a des choses un peu gênantes pour moi. Le rythme est long, l’histoire met du temps à se mettre en place. Si cela permet de prendre le temps de poser les personnages, les enjeux restent flous assez longtemps.

Il y a cette idée du documentaire mais l’équipe créative ajoute des couches pas franchement utiles. C’est notamment le cas pour le personnage de Barney, collègue de Jane qui se retrouve plongé dans du mystère pour une résolution qui sonne étrangement dans l’univers du comics. D’autres couches vont s’ajouter, pas forcément conséquentes mais elles ont, d’après moi, tendance à noyer le cœur du récit. En effet, selon moi, le scénario est centralisé sur Jane, Heather et son père, leur relation, leurs non-dits et leur quête d’identité. En bref, reprendre une vie apaisée, sereine dans une ville étrange.

Dès lors, il y a des flottements dans l’histoire. John Oliver, le scénariste au lieu de faire progresser les personnages et nous attacher plus à eux fait ralentir le rythme. Je me suis souvent retrouvé à suivre l’histoire de façon très agréable mais en réfléchissant, je ne savais plus ce que je lisais. Une histoire à la Stranger Things sur un univers parallèle ? Un récit d’épanouissement ? Une histoire sur une ville ?

Excès de générosité

En fait, By Night est tout ça en même temps. C’est à la fois le défaut et la qualité de la série. Elle est généreuse, très bien écrite, dotée d’un cœur de personnages attachants (parfois pénibles, parfois sympathiques) et d’un univers graphique chatoyant.

Les dessins sont très beaux. Christine Larsen a un style dynamique, frais et fin avec un aspect cartoon prononcé. Cela va totalement dans le ton de l’histoire et c’est très agréable à l’œil. L’univers dégage beaucoup de vie, les personnages aussi. On ressent toutes les influences visuelles, sans que cela soit gênant.

Bref, By Night est un comics étrange. Très sympathique, il est généreux grâce à des personnages attachants, un univers charmant et des thèmes classiques mais bien traités. Pourtant, il déborde parfois avec des intrigues périphériques pas toujours très digestes. Une sorte de Twin Peaks pour jeunes adultes dans la vingtaine, pas avant.