Daredevil par Bendis et Maleev
Point(s) fort(s) :
Des idées osées et réussies
Les dessins d'Alex Maleev
Le charisme de Matt Murdock
Point(s) faible(s) :
La fin frustrante
Panini Comics a enfin terminé la nouvelle publication de Daredevil par Brian Michael Bendis et Alex Maleev. C’est l’occasion de jeter un coup d’oeil dans le rétro et de revenir sur ce grand run.
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Editeur : Panini Comics
Matt Murdock est Daredevil !
Le Diable de Hell’s Kitchen a connu un renouveau grâce à Kevin Smith et Joe Quesada. Le titre s’est ensuite un peu cherché, puis Bendis et Maleev ont hérité de Daredevil pour un long run d’une cinquantaine de numéros.
Le super-héros a déjà vécu beaucoup d’aventures tragiques. Deux de ses compagnes sont mortes, assassinées par Bullseye. Pour leur run sur Daredevil, Bendis et Maleev vont continuer à pousser Matt Murdock au bord du gouffre.
Bendis en feu
Brian Michael Bendis s’inscrit en héritier de Frank Miller dans le ton. Il n’écrit pas un récit de super-héros mais un polar urbain bien sombre. Le scénariste n’hésitera pas à s’inspirer de sous-genre périphérique au policier au gré des arcs.
Le premier arc, Underboss, est un récit mafieux où le Caïd subit le même sort que Jules César. Ensuite – c’est un léger spoiler et l’élément central du run – l’identité secrète de Daredevil n’est plus. Matt Murdock doit se défendre face aux attaques médiatiques. La plongée au cœur de la psyché de l’avocat est passionnante.
Le scénariste propose un court arc où Matt Murdock doit défendre un camarade super-héros accusé de meurtre. Ce n’est que dans les deux arcs suivants que Daredevil prend une place centrale dans l’histoire en s’attaquant successivement au Hibou et au Caïd.
L’un des points forts du cycle de Bendis, c’est qu’il n’a pas peur de mettre de côté le héros au costume de diable. Il en profite pour se focaliser sur l’humain. Que ce soit Matt Murdock, ses amis ou ses alliés.
Le scénariste a des idées et les mets brillamment à exécution. Par exemple, un arc montre la vision de citoyens qui ont été influencés par le diable de Hell’s Kitchen. Le lecteur qui aime le polar sera happé par les différents arcs. Bien sûr, il faut aimer l’écriture de Brian Michael Bendis à base de long monologue et des dialogues mitraillettes. Dans le cadre de ce run, le style du scénariste fonctionne à merveille.
Des dessins parfaits pour le ton
Si le run est une réussite, c’est également grâce à Alex Maleev. Le dessinateur a un style unique, un peu sale, plein d’aspérités. Il propose son meilleur travail tout au long de ce run. Même si sur le dernier arc, son trait a un peu perdu son côté sale, et est un peu plus « lisse ».
Avec son dessin, Alex Maleev imprègne les différents arcs d’une ambiance particulièrement sombre qui disparaît lorsque le dessinateur principal est remplacé. L’arc « le procès du siècle » est dessiné par Manuel Gutierrez et Terry Dodson. Cet arc est visuellement classique et manque de l’ambiance noire. Plusieurs dessinateurs, la plupart de renom (John Romita Sr, Klaus Janson), dessinent quelques planches lors de deux numéros événements.
Une fin frustrante
Dans les moins bons points, il y a la traduction. Elle est plutôt correcte sauf sur un élément. Dans le tome 2, Nicole Duclos traduit la drogue par hormone de croissance mutante et adapte l’acronyme en HCM. Bizarrement dans le tome suivant, la traductrice utilise l’acronyme de la version originale : MGH. Cela perd le lecteur et n’a plus beaucoup de sens en français.
La fin est l’autre point un peu problématique, tout dépend du lecteur. Le run se termine avec un Daredevil en mauvaise posture. Cela ressemble beaucoup à un cliffhanger de fin de saison et non à une conclusion définitive. La frustration est indéniable même si la fin a été décidée d’un commun accord entre Bendis et son successeur Ed Brubaker.
Malgré la fin frustrante, le Daredevil de Bendis et Maleev est un run qu’il faut avoir lu. L’excellent scénario prenant, Matt Murdock au bord de l’implosion, les dessins atypiques qui créé une ambiance unique. C’est brillant. C’est un immanquable, malgré la conclusion non-définitive qui pousse à lire le run suivant.
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