Doggybags 16 : Stress Killers on the loose
Point(s) fort(s) :
Toujours bourrés de documentation.
Autant divertissant que dérangeant !
Point(s) faible(s) :
Vous connaissez la formule désormais : à chaque automne son Doggybags ! Ici, la bande à El Puerto + Tomeus, Mud + Evin et Run + Ké Clero reviennent avec le Doggybags 16, sous titré Stress killers on the loose. Au programme, du mercenariat, du mysticisme, des armes, et surtout, de la violence et du sang !
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Editeur : Label 619
L’enfer des armes
Vous connaissez la formule désormais : à chaque automne son Doggybags ! Ici, la bande à Run revient avec le Doggybags 16, sous titré Stress killers on the loose. Troisième numéro de la seconde saison (celle du renouveau), les auteurs nous montrent qu’il y a encore tant d’histoires à raconter et que la source d’inspiration est loin d’être tarie. Au programme, du mercenariat, du mysticisme, des armes, et surtout, de la violence et du sang !
Rotten Heart
C’est en Afrique que nous emmènent El puerto (au scénario) et Tomeus (au dessin). Nous sommes dans les 90’s, et les groupes mercenaires y font nombre de leurs affaires. Nous allons suivre dans une tranche de vie de l’un de ces groupes. Tranche de vie, et de morts. Le binôme (déjà ensemble sur Trapped dans le tome 5) nous offre ici une histoire mêlant le sentiment de supériorité et d’impunité des mercenaires et les croyances ancestrales des peuples africains. Simple, mais efficace, le récit se met doucement en place pour un final explosif, peut-être un peu trop expéditif. Le récit fonctionne bien, et leur permet de poser quelques regards critiques sur notre société contemporaine, dans son mépris des peuples et traditions, mais aussi d’autres courses sociétales impossibles à évoquer sans divulgâcher les dernières pages.
Comme toujours, le récit est complété d’un travail éditorial complet sur les autours de la guerre en Afrique, du business aux croyances en passant par certains groupuscules.
Tool
Cette histoire est sans doute la plus originale de l’album. Mud prend ici le parti de raconter un fait divers d’une manière surprenante. Il y raconte la cavale meurtrière des jumeaux Stovall, qui s’est déroulée deux semaines après le 11 septembre, en adoptant le récit du point de vue des armes à feu utilisées ! Cette perspective inhabituelle est plutôt bien menée, et porte autant l’horreur du récit que les planches de Tristan Evin. D’ailleurs, celui-ci appuie la déshumanisation du récit en limitant au maximum les visages dans les dessins. Lorsqu’il les illustre, ce n’est finalement que pour placer le focus sur un personnage dont le destin sera funeste.
L’histoire s’accompagne à la fin d’un article reprenant l’histoire de la virée des jumeaux Stovall.
Real Sociopath !
Run aime s’inspirer de faits divers, souvent américains. La dernière histoire du tome 16 démarre par la retranscription d’un appel au 911 (l’équivalent américain de notre 17) en 1995. Un homme appelle les secours après avoir abattu le meurtrier de sa femme au domicile. D’ailleurs, le récit pourrait très bien être un épisode de Law and Order ou Cold Case, le côté sanglant et le détail des meurtres en plus. Une narration en deux temps, nous présentant les faits tels que conclus en première enquête puis les faits après réouverture du dossier. On se plait même à aller rechercher les indices ratés après lecture. Au dessin, Ké Clero met comme il se doit en scène le scénario proposé. avec une bonne reprise de ses cases pour les porter sous le jour nouveau. Aussi, les mises en scène sont bonnes, bien cadrées, et les couleurs plutôt vivantes.
Nous sommes au tome 16 et Doggybags est toujours aussi plaisant à lire ! Mieux, il n’est jamais redondant et nous permet de découvrir toujours de nouveaux faits divers aussi incroyables que loufoques. Sans compter les faits d’Histoire, de Société ou de Culture dont il nous nourrit également. Pour chippoter, on regrettera le manque de liant entre le premier récit et les deux suivants.
Ils ont kiffé :
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