Eternal Warrior : chroniques du Guerrier Eternel
Point(s) fort(s) :
L'arc avec la fille du Guerrier Eternel
La cohérence graphique maintenue tout au long de l'ouvrage
Point(s) faible(s) :
le manque de travail sur la psyché du héros
la colorisation qui fait le minimum syndical
Le parti pris d’histoires sans liens les unes avec les autres laisse un sentiment de frustration, d’autant plus que leur qualité est très inégale. Le travail sur les illustrations, sans être désagréable, souffre aussi de défauts qui rendent le titre définitivement dispensable.
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Editeur : Bliss Editions
L’amère Nature
Gil Anni-Padda est né il y a près de 6000 ans en Mésopotamie. Le monde le connaît sous le nom du Guerrier Eternel, soldat implacable obéissant à la déesse Terre. Cependant, après autant de temps passé à se battre, après avoir vu et commis tant d’horreur en son nom, la foi du Guerrier Eternel en sa maîtresse invisible faiblit.
L’avis de Prime Sinister
Ce tome d’Eternal Warrior est le second publié chez Bliss. Je me souviens parfaitement de la lecture du 1er tome (la review par Captain Talbot c’est ici), c’était en novembre 2018 et c’était mon premier contact avec l’univers de Valiant. Je m’attendais à un titre bourrin et décérébré, j’ai pris une claque énorme. Les dessins étaient top, l’histoire déchirait sa génitrice et le personnage de Gil Anni-Padda avait une profondeur inouïe. Le bonhomme ressemble fortement à Conan (même zone géographique, même tour de biceps, même sens de l’humour) mais bénéficie d’un travail psychologique aux petits oignons qui m’avait régalé. Aussi, je vous recommande plus que chaudement sa lecture.
C’est donc sous les meilleures auspices que je m’attelais à la lecture de ce deuxième tome consacré aux aventures du Guerrier Eternel. Peut-être fus-je un peu trop enthousiaste, car oui, spoiler alert, je fus déçu. Pour résumer en une allitération en “F” : tome 1 “ouf”, tome 2 “bof”.
Tout d’abord, le côté chronique, avec des arcs narratifs relativement déconnectés les uns des autres, m’a énormément frustré. D’autant plus que le tome 1, même s’il se terminait par une cadence conclusive (pour emprunter au vocabulaire musical), laissait la porte ouverte à une intrigue centrée autour d’une puissante nemesis. Les histoires ne sont ni mauvaises, ni inintéressantes, mais le “format” court est quelque peu décontenançant et ne se prête pas selon moi à ce type de comics.
Le parti pris de publier un ensemble de chroniques m’a donc dérangé mais c’est avant tout à cause de l’inégalité de niveaux entre elles. Certaines sont plutôt réussies, notamment la première qui introduit la fille de notre héros immortel et offre le récit le plus solide du recueil, d’autres sans être inintéressantes souffrent d’une narration ratée (je pense à l’histoire avec les jumeaux dont le dénouement est on ne peut plus prévisible et téléphoné), d’autres m’ont semblé totalement dispensables et ont provoqué un intérêt tel que je peine à me rappeler de quoi elles parlent, moins d’une semaine après les avoir lues.
D’autre part, le travail effectué dans le premier tome sur le personnage principal, que j’ai loué quelques lignes plus haut, prend un sacré coup. Un sacré coup de poing devrais-je dire. En effet, à de nombreuses reprises on voit Gil Anni-Panna envoyer des coups de poings à son interlocuteur, de manière aussi inattendue qu’inadaptée, tel qu’on peut le voir dans les séries humoristiques comme Astérix. Autant voir Obélix filer des baffes à des romains cela à son charme, autant voir le Guerrier Eternel envoyer des gnons dès qu’il est contrarié, c’est un peu ridicule.
Je finirai avec le dessin. Difficile de parler du dessin lorsque l’on se retrouve dans un ouvrage où plusieurs artistes ont officié. Cela étant dit je loue tout de même le travail de cohérence graphique, le style demeurant très dynamique et assez proche d’un dessinateur à l’autre. Les personnages sont toujours reconnaissables, l’ambiance toujours identique. Tant et si bien d’ailleurs que j’ai trouvé les mêmes défauts dans les illustrations : des arrières-plans quasiment inexistants qui donnent aux compositions un cruel manque de profondeur et une colorisation qui fait juste le boulot, sans grande fantaisie ni jeu sur les lumières.
Bref, un tome 2 qui est bien loin de l’excellence du premier. Le parti pris d’histoires sans liens les unes avec les autres laisse un sentiment de frustration, d’autant plus que leur qualité est inégale. Le travail sur les illustrations, sans être désagréable, souffre aussi de défauts qui rendent le titre définitivement dispensable.
La note de Prime Sinister :
L’avis de Captain Talbot
Ayant dévoré le premier volume d’Eternal Warrior, j’attendais avec impatience ce nouveau tome, il ne s’agit pas d’une suite mais de nouvelles histoires ne nécessitant pas de connaissances particulières pour l’appréhender.
Le Guerrier éternel est un des trois frères Anni-Padda, fratrie célèbre de l’univers Valiant, Gilad est le guerrier de la famille. Immortel, il est au service de la terre, il est son poing et son épée et reçoit ses ordres par le biais d’un nécromancien pouvant apparaître sous différentes formes.
Les histoires présentes dans ce volume ont pour thème commun le doute. Gilad remet en question sa mission de guerrier et cherche à s’en éloigner. A chaque fois, son destin le rattrape d’une manière ou d’une autre mais il y répondra de façon différente, toutes dans un bain de sang tel que le guerrier les connait. La famille est aussi un thème qui lie les différentes histoires de ce tome, que ça soit par le biais de l’héritage ou de la protection, le rôle du héros envers sa famille est mis en avant, car avant d’être au service de la Terre, il est un père ou un grand père ou encore un guide, sa force, son habileté au combat force le respect de ces congénères, qui alors lui font confiance et le suivent.
Ce recueil souffre pourtant d’un point noir, qui est la rupture entre les différents arcs présent. Par exemple, entre les deux premières histoires, qui sont pourtant un même numéro d’un même arc de Greg Pak, il y a un véritable fossé entre les histoires et les périodes. Dans la première partie, Gilad est relativement jeune et affronte des aventures liées à ses enfants alors que dans la deuxième, il est un grand-père protecteur de sa petite fille. Cette différence est assez brutale, il ne faut pas s’attendre à lire une suite et pourtant le premier arc se termine sur un cliffhanger haletant. La période est différente aussi, dans la première partie l’époque plus contemporaine alors que dans la deuxième on est plus dans un monde post-apocalyptique à la Mad Max.
La troisième histoires Days of Steel , voit un Gilad toujours en pleine doute quant à sa mission mais qui fini par accepter une nouvelle demande de la Terre qui l’envoie protéger un élu. Nouvelle histoire, nouvelle époque, les auteurs nous transportent dans moyen âge au temps des Francs. Le cheminement de l’histoire est bien construit même si la morale est assez classique et un peu attendue. Dès lors, prises séparément les histoires sont sympathiques mais les avoir les unes à la suite des autres est le point noir car il y a trop de ruptures.
Graphiquement, les histoires ont un style différent et chacun y trouvera son bonheur mais globalement les trois équipes artistiques ont su capter l’essence du personnage et mettre en avant les combats du guerrier éternel.
De nouvelles quêtes pour le célèbre guerrier, dommage qu’il y ait autant de rupture entre les différentes histoires rendant l’ensemble un peu difficile à suivre.
La note de Captain Talbot :
Ils ont kiffé :
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