Flèche Noire – Le roi emprisonné
Point(s) fort(s) :
Les dessins qui subliment l'ambiance pesante du récit
Le traitement de l'Homme-Absorbant
Point(s) faible(s) :
Flèche Noire est un indispensable. Doté d’un scénario intelligent qui déconstruit les idées reçues sur la prison. Une charge intense contre le système carcéral et la manière dont il déshumanise les individus ainsi que la façon dont la société considère les prisonniers. Le tout étant sublimé par des dessins somptueux.
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Editeur : Panini Comics
Bolt is the new Black !
Les Inhumains ne sont pas un groupe qui m’intéresse dans l’univers Marvel. J’ai lu quelques récits de manière éparse mais jamais rien de transcendant, à mes yeux. J’ai donc commencé la série Black Bolt, ou Flèche Noire – Le roi emprisonné, parce que son auteur, Saladin Ahmed, est réputé en matière de science-fiction. Il a reçu pas mal de prix et cette série a été auréolée d’un Eisner Award absolument mérité. En effet, c’est assurément l’une des meilleures lectures Marvel que vous allez pouvoir découvrir cette année.
Oui, c’est meilleur que Immortal Hulk, à mon avis, mais on en parlera moins et c’est dommage.
Flèche Noire, roi emprisonné dans un récit accessible !
L’histoire ne nécessite pas franchement de connaissances sur l’univers des Inhumains. Flèche Noire est le Roi de ce peuple et il vient de se faire destituer par son frère, Maximus le Fou, puis envoyé en prison. C’est tout ce que vous devez savoir et vous le saurez en lisant le tome. Bien loin d’une aventure cosmique, Flèche Noire est un récit en huis-clos dans sa première partie, et très critique envers le système pénitentiaire.
En effet, en étant jeté en prison, l’ancien Roi va réagir comme n’importe quel individu qui a toujours été au-dessus de tout. Ainsi, il va se méfier des personnages qu’il va rencontrer et les cataloguer immédiatement comme des êtres mauvais qui méritent leur place dans ce lieu. Pourtant, il va vite se rendre compte, et le lectorat avec lui, que le système carcéral broie les individus. Ces derniers sont privés d’humanité et de dignité et déchirés au nom des crimes qu’ils ont commis, peu importe leur gravité.
Les réactions de Flèche Noire sont d’autant plus intéressantes à analyser qu’il est muet. Si l’auteur lui redonne la parole à certaines occasions, son naturel taiseux reprend vite le dessus. Dès lors, ce sont des réactions se focalisant sur des manifestations physiques plutôt que verbales qui sont mises en avant.
Une galerie de personnages intéressants !
Le récit va faire intervenir, dans sa première partie, quatre personnages : Flèche Noire, Nonoeil, l’Homme-Absorbant et le Gardien de la prison. A travers ces individus, c’est à chaque fois une nouvelle critique de la prison qui pointe le bout de son nez.
Le propos est distillé au fur et à mesure, sans forcer, en mettant en avant le point de vue de l’ancien Roi qui se voit obligé de revoir ses jugements et ses préjugés sur les prisonniers. L’homme-absorbant prend une nouvelle facette, très humaine et touchante. Il incarne ces individus qui commettent des crimes car c’est le seul choix qu’il leur reste. A travers lui, c’est l’impossible réinsertion sociale qui est montrée.
La deuxième partie du récit est un peu moins réussie car plus étirée en longueur. Mais Saladin Ahmed continue à raconter des choses très pertinentes sur la criminalité, le déterminisme social et la manière dont le criminel est considéré. Il est toujours prompt à condamner fermement des individus qui sont frappés d’une absence d’alternative. L’ensemble du récit tend à montrer les gens envoyés en prison comme des personnes à qui n’est plus accordée aucune considération ni aucune forme de respect.
Pour sublimer ce récit, il fallait obligatoirement un grand dessinateur et Christian Ward. Ses couleurs sont superbes et ses compositions également. Elle donne à cette prison un côté tortueux, sombre, déprimant et déshumanisé qui colle parfaitement au scénario de Saladin Ahmed. Malgré le côté parfois brouillon du trait, il y a un travail très intelligent réalisé sur les expressions, notamment pour Flèche Noire. Il est aidé par Frazer Irving et Stephanie Hans qui réalise l’une des plus belles planches que j’ai vue sur la fin et livrent une prestation exceptionnelle
Bref, Flèche Noire est un indispensable. Doté d’un scénario intelligent qui déconstruit les idées reçues sur la prison, il est une charge très intense contre le système carcéral et la manière dont il déshumanise les individus ainsi que la façon dont la société considère les prisonniers. Le tout étant sublimé par des dessins somptueux.
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