Gotham City : Année Un
Point(s) fort(s) :
Le travail sur les personnages.
Point(s) faible(s) :
Slam Bradley, ancien détective privé, a une confession à faire à Batman sur son lit de mort. Les grands-parents Wayne ont jadis dû gérer une sombre histoire de rançon suite à l’enlèvement de leur fille. La vérité telle qu’elle a été racontée est bien loin de la réalité. Tom King et Phil Hester nous plongent dans un polar noir en plein Gotham.
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Editeur : Urban Comics
Noir c’est noir
Gotham City: Année Un est un récit de Tom King & Phil Hester proposé en VF par Urban Comics. L’histoire nous narre la confession, sur son lit de mort, de Slam Bradley faite à Batman. Bien avant la naissance du croisé masqué, la famille Wayne a connu une tragédie. Les grands-parents de Bruce Wayne ont dû faire face à l’enlèvement de leur fille. Slam Bradley a été engagé malgré lui pour épauler la plus célèbre famille de la ville. La vérité telle qu’on l’aura lue à l’époque dans les journaux n’a rien à voir avec ce qu’il s’est passé réellement. Gotham City : Année Un est proposé au prix de 21 euros pour 208 pages.
Ah mais c’est pas Ed Brubaker qui écrit ?
Dès les premières pages, l’on sait quel genre de titre on va lire. Gotham City : Année Un reprend les codes du thriller Hard Boiled, dans le bon sens de l’expression. Le détective privé un brin porté sur la boisson, ancien flic, la jolie fille qui vient toquée à la porte vitrée. Je parie qu’en lisant ces pages vous êtes capable d’entendre la plainte lancinante de la trompette comme on l’entend dans ce genre de films. Tout cela pour dire que j’aurais complètement vu Ed Brubaker écrire ce récit. Et dans 9 cas sur 10 je préférerai que ce soit lui qui écrive plutôt que Tom King, qui très souvent me laisse froid. Mais là, non ! Tom King nous livre une jolie œuvre, dont le seul faux pas selon moi, sera d’être rattachée à l’univers DC. J’y reviendrai plus tard, commençons par le bon !
Polar pur jus
Gotham City : Année Un est un super polar. Sans proposer des rebondissements exceptionnels, l’œuvre suit une intrigue travaillée et cohérente. Les personnages sonnent très juste. D’ailleurs c’est peut-être pour cela que l’on n’est pas surpris par les climax. Le travail remarquable de Tom King sur les protagonistes, laissant transpirer leurs véritables personnalités sous leurs masques, nous aiguillent vers certaines révélations. L’écriture de l’auteur est toujours aussi léchée, laissant de côté ses travers habituels. Pas de dialogues ampoulés ici. L’écriture est tranchante, incisive et froide, comme les héros de cette histoire.
L’univers DC au forceps
Je suis mauvaise langue et j’exagère. Cependant, à la lecture du titre, j’ai trouvé cela dommage que le récit soit estampillé DC. Honnêtement, je trouve que placer le récit dans l’univers de Batman n’apporte strictement rien. L’histoire prendrait l’ampleur qu’elle mérite si elle s’affranchissait d’éléments ridicules qui n’ont pour but que de la rattacher au Batverse. Je pense notamment à l’utilisation totalement nulle et peu crédible d’un pseudo Bat-Logo avant l’heure. Je passe sur la justification scénaristique qu’en fait Tom King qui est toute aussi affligeante selon moi. Mais j’admets que cela relève du détail.
Ah mais c’est pas Jeph Loeb
Parce que je l’aurai bien imaginé son style pour ce genre de récit. Néanmoins Phil Hester nous livre un travail tout à fait à la hauteur de son illustre collègue. Jouant avec maestria sur l’utilisation des clair-obscurs propres au polar. Il entretient cette impression de noirceur. Tout comme dans le scénario, bon nombre d’éléments sont dissimulés dans les zones d’ombres. Les traits de ses personnages, anguleux, viennent apporter une dose de violence aux (nombreuses) scènes de baston. L’alchimie entre l’écriture de Tom King et le dessin de Phil Hester est palpable. Dans Gotham City : Année Un, leurs styles sont en symbiose. Tranchants et acérés, comme je vous le disais.
Bref, Gotham City : Année Un est un excellent récit policier. Je n’ai qu’une chose à lui reprocher, qu’il soit parfois trop artificiellement rattaché à l’univers DC. Tom King nous offre une écriture juste dans un récit percutant. Phil Hester vient enfoncer le clou avec un dessin en parfaite harmonie avec l’écriture.
Ils ont kiffé :
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