Horseback 1861
Point(s) fort(s) :
Un univers foisonnant et surprenant.
Point(s) faible(s) :
Des dialogues sonnant faux .
Redford est un ancien chasseur de primes, visant un peu plus de tranquillité pour ses vieux jours, il décide de créer une société de convoyage. Il s’entoure alors d’une bande hétéroclite de laissés-pour-compte. Un jour, un émissaire du gouvernement lui demande de convoyer une cargaison agricole jusqu’en Californie.
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Editeur : Label 619
À dos de cheval !
’attente fut longue. Les visuels se dévoilaient pas à pas, l’envie était grandissante. Nikho est l’un des anciens et premiers membres de notre collectif, un artiste dont le talent n’a cessé de grandir. Il était clair qu’un jour nous tiendrions entre nos mains sa première bande dessinée pour en faire une critique, c’est maintenant chose faite avec Horseback 1861.
L’avis de Ginlange
Un univers foisonnant
Redford Randall est un ancien chasseur de primes, visant un peu plus de tranquillité pour ses vieux jours, il décide de créer une société de convoyage, la Randall Delivery. Il s’entoure alors d’une bande hétéroclite de laissés-pour-compte. Un jour, un émissaire du gouvernement lui demande de convoyer une cargaison agricole jusqu’en Californie. Le périple sera mouvementé !
Vous l’aurez compris, Horseback 1861 est un western, mais plus surprenant, également une uchronie. Dans la chronologie de l’univers d’Horseback, l’Amérique a vécu des « guerres indiennes » menant à la naissance d’une nation amérindienne se retranchant au nord-ouest des États-Unis. En 1860, Lincoln est assassiné à quelques jours des élections et le président Clarks est réélu. Quant à la guerre de sécession, elle n’a jamais eu lieu. Au lieu de ça, c’est l’expansion vers l’Ouest pour les « États unifiés d’Amérique » qui est mise en avant, terre d’opportunités pour le gouvernement américain. Mais la nation amérindienne veille.
C’est donc dans un univers surprenant que s’ouvre l’action d’Horseback 1861. Un statu quo intéressant offrant de grandes opportunités dans une terre de tous les possibles, où les états nordistes et sudistes vont de pair, où l’ouest est aussi dangereux qu’attirant.
Un bilan en demi-teinte
Nous suivrons la famille Randall et le personnel de la compagnie dans un périple à travers les états unifiés où les surprises seront nombreuses et les faux semblants également. Une aventure où les personnages arrivent pleinement à exister et certains se révèlent véritablement attachants, tel l’indien Isiban. Le concept est donc vraiment ambitieux et l’univers intéressant, malgré cela, la lecture d’Horseback se révèle parfois bien laborieuse. La faute à une écriture d’Hasteda manquant de finesse. Les péripéties s’enchaînent mais manquent de fluidité, les twists n’en sont pas vraiment et l’auteur peut parfois tomber dans les clichés du western. Le véritable point noir étant les dialogues, sonnant pour moi particulièrement faux, avec un humour parfois poussif et manquant de justesse. De plus, il y a une grande sur-utilisation du point d’exclamation, c’est un détail il est vrai, mais il peut se révéler harassant durant la lecture.
Mais pour illustrer ce récit pulp, Nikho se révèle être un choix plus que judicieux. Malgré les faiblesses de l’écriture, les personnages s’animent et l’énergie de son trait est véritablement euphorisante. Nikho s’amuse du code des westerns, son découpage est nerveux et la violence du récit est parfaitement retranscrite. C’est rempli d’effluves de sang, de gueules cassées, de paysages désertiques dans un graphisme qui lui est propre. Un véritable plaisir pour les yeux.
Comme habituellement avec le Label 619, l’objet est de toute beauté. Une magnifique couverture, un papier de qualité, une superbe édition en somme où l’univers est bien explicité. La surprise venant de la dernière page, cliffhanger amusant nous promettant une suite, Horseback 1862 !
Horseback 1861 est un récit pulp et sans prise de tête, ouvrant les portes d’un univers intéressant et d’une ambitieuse uchronie. Malheureusement, le récit est mis à mal par une écriture sans finesse et des dialogues manquant de justesse. Un bilan en demi-teinte rehaussé par les dessins énergiques et expressifs de Nikho.
L’avis de Captain Talbot
Une review sur Horseback 1861 est un exercice particulier. Nikho est un ancien membre du collectif d’une part et d’autre part un artiste pour lequel j’ai beaucoup d’admiration. Dès qu’il a rejoint le collectif, je lui ai rapidement demandé une commission un peu particulière et ça reste aujourd’hui la seule commission que j’ai et de plus affiché chez moi à la vue de tous. Bref Nikho c’est tout les jours.
J’attendais donc ce premier album avec impatience et j’ai craqué sur l’offre d’Ankama qui offrait un poster avec l’album. Enfin j’arrête de raconter ma vie et on passe à la review.
Horseback 1861 c’est quoi ?
Horseback 1861 c’est un western et une uchronie. A savoir que l’auteur va partir de faits historiques pour écrire sa version. L’exercice est périlleux car offrir une nouvelle version de l’Histoire c’est offrir une version qui doit être crédible et forcément sera jugé en fonction de ce qui c’est réellement passé.
David Hasteda pour éviter de perdre son lecteur, va habilement profiter de l’intérieur de la couverture ainsi que d’une rapide introduction pour planter le décors. Malheur à celui qui passera ces éléments ils font partie intégrante du récit. Dès lors et avant d’avoir attaquer la première case de cette BD, on sent que l’univers proposé devrait être solide.
Ensuite on attaque l’histoire et dès la première case je suis en terrain familier avec le dessin de Nikho et ses couleurs acidulés.
Quelques pages d’introduction pour fixer le point de départ de la Randall Delivery que l’on va accompagner dans une traversé des US.
Puis, on plonge dans le récit. La Randal Delivery doit assurer une livraison à l’ouest du pays. Le précèdent convoi s’est fait attaquer et là le gouvernement a besoin d’une troupe solide qui n’a pas peur de se salir les mains.
le groupe est assez hétéroclite et s’articule autour du vieux Redford J. Randall . On y retrouve sa fille, un hors la loi, un indien et un noir qui s’est arraché de l’esclavagisme. Un beau panorama de l’Amérique d’alors. Chacun évidemment apportant son lot d’histoire allant de l’esclave au machisme latent.
Road-trip classique mas efficace !
L’histoire est donc de suivre le convoi d’un point A à un point B avec sont lot de détour, surprise et manœuvre politique car oui la troupe a mis le doigt dans un endroit assez nauséabond.
Le fond est donc assez classique dans le genre, le convoyage a déjà fait la gloire du Western et bien sur ils se passent rarement bien, c’est le cas ici aussi. Mais l’habillage fonctionne. Le groupe est crédible voir attachant pour certains des personnages. Il y a de véritables histoire entre les héros et surtout entre le vieux Randall Et chacun des membres.
Ces relations sont d’ailleurs mis en valeur par une nouvelle signé Staw.A . Que l’on retrouve au trois quarts du bouquin. Un aparté surprenant mais qui a bien ça place vu que l’histoire fait un petit saut géographique à ce moment là.
Le final est sanglant comme dans un bon Tarantino et Hasteda nous confirme sont goût pour l’hémoglobine (ce n’est plus un secret depuis Mapple square). Une fin ouverte pour laisser la place à un tome 2, avec une troupe attachante j’ai bien envie de l’avoir cette suite. A la fin du livre, j’ai surtout envie d’en savoir plus sur les guerre indienne et la nouvelle nation Amérindienne. Preuve que l’univers est immense est laisse la place à de nombreuses aventures.
Un dessin qui montre quelques erreurs de jeunesse
Je vais parler du dessin rapidement. Je ne suis sûrement pas objectif. Nikho fait du Nikho, il faut aimer son style peu conventionnel. Perso j’adore. Et là il me fait bien plaisir avec des cases sublimes et des couleurs qui font son style.
J’ai été bluffé par certaines cases en contre jours où encore la vue plongeante sur San Francisco. Je pourrais aussi citer le réveil de Lockwood (un des héros de la bande) suite à une bonne baston particulièrement réussit.
Alors oui, quelques cases sont peut être un peu moins convaincante notamment sur certains mouvements ou attitude. Mais c’est anecdotique sur le nombre de pages et puis merde, Nikho a fait sa première BD, alors laissez moi kiffer ! Ha! et aussi je kiffe Isiban l’Indien qui pour moi sort du lot.
HorseBack 1861 est une histoire crédible mais classique autour d’une bande attachante et soumise à des rebondissements plutôt juste. Mais c’est surtout un univers ambitieux auquel j’adhère complètement et sur lequel Nikho m’a bien fait plaisir.
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