Judas

You got another thing comin’

Judas narre la pérégrination du plus célèbre traître dans les limbes de l’après vie. L’occasion pour nous de comprendre son geste. Car même les pires des vilains ont toujours une bonne motivation.

Judas est proposé par les éditions 404 au prix de 22€ pour 128 pages.

Un récit Dantesque

Judas, pour commencer, bénéficie d’une édition hyper léchée. Comme dans les standards habituels des éditions 404 cela dit. Grand format, reliure en tissu, carton épais, grain de feuille agréable. L’objet en lui-même est magnifique. En ce qui concerne le récit, sachez tout d’abord que je ne suis pas croyant, que mes connaissances en christianisme sont tout à fait limitées. Pour tout vous dire je ne crois même pas vraiment à l’existence historique de Jésus. Mais je connais quand même Judas Iscariote. Et comme bon nombre d’entre vous je suppose, pour moi, les motifs de sa trahison se limitaient à l’appât du gain (les fameuses 30 pièces d’argent). Le titre en présence donne de la profondeur à cette trahison mythique, dans un récit vertigineux, limite psychédélique.

Dans l’abîme du temps

Judas nous propose une plongée dans les limbes. Le lecteur se retrouve happé dans un univers non-euclidien qui n’est donc pas sans rappeler l’univers Lovecraftien. Peuplé de hordes d’âmes perdues, Judas aura l’occasion d’expliquer son geste. Si le récit en lui-même demeure malgré tout intéressant, c’est avant tout l’atmosphère du titre qui est à retenir. Particulièrement grâce aux propositions graphiques de Jakub Rebelka, qui avait déjà eu l’occasion de montrer son talent dans “Le Dernier Jour de Howard Phillips Lovecraft“. Les deux récits trôneront parfaitement côte à côte dans votre bibliothèque, offrant une expérience de lecture assez similaire.

Vertigineux

Judas bénéficie d’un dessin vertigineux. les compositions faîtes de grandes cases et de doubles pages rendent hommage au caractère biblique de l’œuvre. Ceci est renforcé par un travail de colorisation soigné et original, qui tend à donner une teinte dominante à chaque page, tandis que Judas se découpe du décor par une colorisation identique.

Bref, si j’ai été subjugué par la beauté de l’édition et des propositions graphiques du titre. N’étant pas passionné de récits bibliques j’ai un peu de mal à savoir si j’ai apprécié ou juste bien aimé le titre. L’ayant lu d’une traite, je pencherai au final pour la première option. Par contre, c’est un ouvrage que je me vois bien offrir. Original, beau et intelligent.

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Cet article a été écrit à partir d’un exemplaire presse gracieusement fourni par l’éditeur à notre chroniqueur.

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