La chute Tome 1

Une histoire de pandémie

La chute m’a intrigué par la couverture, un père de famille et ses deux enfants, visage masqués à l’aide de foulard et dans une ville qui semble en proie à l’abandon. J’avais cette BD en vue bien avant les événement viraux qui secoue le monde mais bien loin de douter de ce qui aller nous toucher.

La chute, c’est quoi?

Une épidémie meurtrière, des zones sous quarantaine, ça vous rappelle quelque chose ? Surtout quand l’auteur nous dit : “dans La chute, en plus, la société est attaquée par un virus dont la dangerosité n’est pas comprise des le début”.

Alors non, ici, pas de Covid-19 mais une épidémie qui fait des ravages sanitaires, économiques et sociaux . En gros, un récit visionnaire. On en est pas arrivé à ce stade grand bien nous fasse car le monde dépeint par Jared Muralt est sombre, inquiétant et violent. Une BD qui est sortie juste avant le confinement, une coïncidence marquante. Mais un scénario qui ne surfe pas sur l’épidémie car écrit bien avant, et une sortie prévu bien avant le coronavirus. Qui permet d’avoir un scénario solide et pas construit à la vite pour tirer profit de la crise sanitaire.

On accompagne Liam, papa de deux enfants et mari d’une infirmière qui va perdre la vie sur le front de l’épidémie.

Liam essaie de survivre avec ces enfants mais la crise rend tout plus difficile. La violence est à tous les coins de rue. Les courses se règlent au couteau. Il est aussi dur de faire confiance à une police qui ferme les yeux, voire, est de connivence avec des milices armés.

Les seuls points d’ancrage semblent être la famille, une situation qui resserre les liens entre Liam et ses enfants bien que mis à mal lors du décès de leur mère.

Une chute percutante.

La chute c’est un récit d’anticipation si proche de nous qu’il fait peur. Un récit qui m’a un peu mis en difficulté. Sûrement car je l’ai lu pendant cette période de confinement que l’on vient de traverser. Certains comportements ressemblent tellement à ce que l’on peut voir dans nos médias, qu’un effondrement dans notre société donnerait surement une chute semblable.

La narration à base de plans éloignés et de messages radio nous met vraiment en position de spectateur. Ça donne une impression de faux rythme, une lecture calme d’un tumulte qui frappe le monde et la famille de Liam. Elle participe à rendre encore plus cruel les faits renfermés dans ces premières pages. On se demande alors jusqu’où l’auteur va nous embarquer dans l’enfer de cette pandémie. La seule chose qui nous empêche de sombrer dans la déprime c’est que l’auteur nous promet qu’après des moments difficiles, les choses iront mieux (dixit l’artiste dans un article du Monde).

Jared Muralt nous embarque dans cette chute de manière magistrale. Un premier tome qui plante le décors d’un monde crédible qui fais dans le dos. Un premier tome sur 6 au total et on est déjà captivé.

Ils ont kiffé :