La nuit de la Goule

Que de la goule

La nuit de la Goule est le dernier récit indé de Scott Snyder publié par les éditions Delcourt. Forrest est passionné de films d’horreur. Il retrouve la trace du réalisateur T.F Merrit, réalisateur d’un film underground qui l’obsède : La nuit de la Goule. Merrit, vieillissant, défiguré par un incendie, est hospitalisé sous une fausse identité. Lors de leur rencontre, on apprendra que ce film n’est pas une fiction, mais une histoire vraie. En effet, dans notre monde se tapit une créature mythique et surpuissante : la Goule. Elle traverse les âges et se repaît des cadavres pour recouvrer sa puissance et un jour, régner sur le monde. La nuit de la Goule est proposée au prix de 17.95€ pour 168 pages par les éditions Delcourt.

Romero & Gillett

Le nom de Scott Snyder aurait rapidement tendance à me faire grimacer. Si j’ai pu me laisser porter par American Vampire (sa série référence selon moi) et par La Cour des Hiboux, je trouve souvent un syndrome Mark Millar à ses œuvres. Le “ça a faillit être bien”. Souvent grandiloquent, hollywoodien et dans l’exagération inutile (The Wake, American Vampire Legacy, Démons), je partais avec de forts a priori négatifs à la lecture de La nuit de la Goule. Cependant, dès les premières pages, l’ambiance du titre sent bon, très bon, l’hommage aux films d’horreurs et ça, c’est bien !

Non sans blague…

Scott Snyder nous offre un scénario efficace qui se joue sur deux trames. La première, dans le présent, qui se déroule dans cet hôpital lugubre est probablement la moins intéressante des deux. Probablement parce qu’elle souffre d’un défaut majeur. Les retournements de situations sont téléphonés. Pour ne pas dire prévisibles. Et il en va ainsi pour TOUS les climax, que j’ai lus en me disant, ironiquement, “Non sans blague, je m’y attendais pas du tout”. Alors peut-être que je lis trop de titres et que je commence à voir les ficelles narratives, ou peut-être que Scott Snyder est parfois en mal d’inspiration. Bon après le titre ne repose pas uniquement sur ces rebondissements et probablement qu’il faudra retenir de la nuit de la Goule, son ambiance incomparable, que Scott Snyder parvient à mettre en place avec talent. Notamment grâce à la seconde trame, qui se joue dans le passé, sur les origines du film. Celle-ci propose des personnages un peu plus profonds et demeure donc plus intéressante.

L’ambiance, surtout graphique

Francesco Francavilla dans La nuit de la Goule se pose en parangon de l’artiste qui a compris l’œuvre sur laquelle il officie. Si Snyder parvient à instiller une atmosphère si réussie, Francavilla vient renforcer pour ne pas dire sublimer le travail de l’auteur. Sérieusement, pendant la lecture, je pouvais presque entendre les craquements de la bobine de film tellement ses compositions graphiques sont réussies. Son travail sur les couleurs, alternant entre noir & blanc, sépia et rouge sang est exquis !

Bref, La nuit de la Goule est un hommage aux films d’horreurs des années 50. Snyder et Francavilla remplissent pleinement ce pari. On regrettera cependant des révélations très attendues et un petit manque d’approfondissement des personnages de la trame portant sur l’époque actuelle.

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