Un régal ?

Le dernier festin de Rubin, un épicurien aux dimensions imposantes, décide de rendre hommage à la cuisine indienne qu’il aime tant. Dans l’optique de réaliser un film documentaire, il embauche un réalisateur désabusé et peu porté sur la nourriture. Leur périple fera changer d’avis ce dernier en même temps qu’une histoire d’amitié naîtra entre eux malgré les obstacles. Car le physique impressionnant de Rubin cache un très lourd secret.

La cuisine fantastique de Ram V

Selon moi, Ram V est l’un des auteurs actuels les plus influents, les plus novateurs du milieu. Fort des succès d’estime que furent These Savage Shores, Layla Starr et Graffity’s Wall, l’auteur indien continue de nous proposer des titres qui sortent des sentiers battus. Le  dernier festin de Rubin s’inscrit dans la lignée de ces prédécesseurs. Un récit saupoudré de fantastique, ancré dans le pays natal de l’auteur (Inde) et souvent l’occasion d’un témoignage d’amour envers celui-ci.

Dans ce titre Ram V nous met l’eau à la bouche en nous proposant de plonger dans la finesse de la cuisine indienne, ses couleurs chatoyantes faites d’épices plus complexes les unes que les autres. Enfin quand je dis que le titre met l’eau à la bouche, c’est une façon de parler, j’y reviendrai dans la partie consacrée au dessin. L’auteur y conjugue aussi une intrigue légèrement fantastique, toujours inspirée du folklore indien et force est de constater que cela fonctionne parfaitement.

Ca mijote délicieusement

Le dernier festin de Rubin bénéficie d’un rythme maîtrisé, d’une bonhommie sympathique mais complexe, comme son héros. Chaque chapitre est consacrée à un lieu et à un plat, dont la recette est détaillée. On peut ainsi picorer un chapitre, s’arrêter, puis reprendre avec aisance. On pourra peut-être cependant reprocher une intrigue qui passe en second plan, servant avant tout d’excuse à un road-trip culinaire.

Dessin : la sauce ne prend pas chez moi

J’avais apprécié le style de Filipe Andrade dans sa précédente collaboration avec Ram V (toutes les mortss de Layla Starr). Pour autant, son trait m’a laissé plus froid dans le dernier festin de Rubin. J’avais envie que le titre me fasse saliver, grand fan de cuisine indienne que je suis. J’avais envie que tel le Parfum de Suskind, les odeurs chaudes et piquantes d’épices viennent chatouiller mes narines. Mais ce ne fût pas le cas. Probablement la faute à un dessin trop atypique, trop peu réaliste, à une une colorisation un peu trop froide. Ce sera mon seul reproche au titre.

Bref, Ram V continue de nous régaler avec des titres indépendants d’une originalité folle. Le mélange entre fantastique et le titre culinaire fonctionne à merveille. Néanmoins le talent graphique de Filipe Andrade n’était peut-être pas le plus adapté pour rendre hommage à la chaleur de la cuisine indienne.

Ils ont kiffé :

Cette critique a été rédigée suite à l’envoi gracieux du titre par son éditeur.

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