Loba Loca Intégrale

Totalement fou, même au complet !

Loba Loca est déjà paru en numéros individuels, Captain Talbot et Chti avaient d’ailleurs beaucoup aimé. Leur lobbying ayant bien fonctionné sur moi et Ankama m’ayant proposé d’en recevoir un exemplaire, j’étais très intrigué pour découvrir les aventures de Guada dans cette intégrale de Loba Loca.

Un récit bardé de personnages attachants !

Autant être honnête, je n’ai pas été déçu !

Loba Loca nous raconte les aventures de Guada, une jeune fille qui a du mal à se canaliser et va trouver dans la lucha libre un échappatoire. La première bonne surprise est que Guada est très bien écrite. On s’investit et on se projette aisément dans cette ado en plein mal-être. Elle ne trouve pas sa place dans ce monde, comme beaucoup de jeunes et son parcours personnel est vraiment intéressant à suivre. Cela est d’autant plus facile qu’elle est écrire toutes en nuances et avec un profil psychologique assez fin. Sous les airs bourrins du récit, c’est surtout une grande humanité qui se dégage de Loba Loca.

Les personnages secondaires en sont d’ailleurs une preuve supplémentaire. Ils sont là encore attachants et, Tigre en tête, apportent beaucoup de relief au récit. Chacun traduit une perte de repères à différents âges. On se retrouve donc avec une intrigue dont le contenu est classique mais où l’humanité et la sincérité transpirent à chaque instant. On est sur un récit de construction qui change grâce à son univers coloré et dans lequel il est facile de se plonger. En effet, les références à Mutafukaz sont légères et le récit est hyper accessible.

Des dessins qui tabassent !

Évidemment, impossible de ne pas parler des dessins de Guillaume Singelin. Déjà prodigieux sur PTSD, il continue de nous régaler ici. Les couleurs sont éblouissantes, le trait est fin, précis dans chaque instant et il y a une grande synergie entre lui et RUN. Les compositions de pages sont également un régal, multipliant les angles de vues pour nous offrir des perspectives souvent démentes. Le côté très vivant des dessins de Singelin s’articule donc parfaitement dans un script humain et profondément optimiste.

Mon seul regret sera finalement le côté compilé. Le récit a été construit en numéros individuels et cela se sent. Rien de grave mais on va vite et on sent que le duo voulait générer attente et frustration pour pouvoir mettre un rythme d’enfer à l’intérieur de chaque numéro. Le format intégrale pourra donner un sentiment compressé à l’intrigue même s’il n’en est, en vérité rien. Mais c’est un détail.

Bref, cette intégrale de Loba Loca fût un grand kiff. Captain Talbot et Chti n’avaient pas menti, le récit est percutant. S’éloignant d’un gros-billisme que l’on pouvait craindre, c’est un récit humain avec des personnages attachants et aux dessins superbes.

Ils ont kiffé :