Love and Rockets Tome 1 Maggie la mécano
Point(s) fort(s) :
Des personnages punks attachants dans une atmosphère très « friends ».
Un indispensable de la contre-culture et des comics indépendants.
Des dessins type « pin up » et inroyablement imaginatifs
Point(s) faible(s) :
Amour de fusée ! S’attaquer à Love and Rockets qu’édite Komics Initiative, c’est s’attaquer à tout un pan mythique des comics indépendants et de la contre-culture américaine. Cette série de comics a débuté dans les années 80, est écrite par les frères Hernandez, artistes et auteurs autodidactes d’origine sud-américaine. Séries historiques On retrouve deux séries […]
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Editeur : Komics Initiative
Amour de fusée !
S’attaquer à Love and Rockets qu’édite Komics Initiative, c’est s’attaquer à tout un pan mythique des comics indépendants et de la contre-culture américaine. Cette série de comics a débuté dans les années 80, est écrite par les frères Hernandez, artistes et auteurs autodidactes d’origine sud-américaine.
Séries historiques
On retrouve deux séries principales. D’abord, Locas, qui met en scène des tranches de vie dans un univers mélangeant le monde du catch mexicain, du punk et de la contre-culture. Tout ça dans un climat tour à tour réaliste ou une ambiance de science-fiction. Palomar, quant à elle, est avant tout l’histoire d’une ville sud-américaine du même nom dans laquelle évoluent différents personnages, liés les uns aux autres.
Elle a été publiée aux USA par Fantagraphics et est toujours en cours de publication actuellement. En France, la publication a été pour le moins chaotique : dans le désordre, chez différents éditeurs et sous des formats différents.
Mais en Février 2022, l’éditeur indépendant Komics Initiative, sous l’égide de Mickaël Géreaume, a lancé une campagne de financement sur Ulule qui a permis de publier les 2 premiers volumes, à savoir Maggie la Mécano, écrite et dessinée par Jaime Hernandez et Hartbreak Soup, écrit et dessiné par Gilbert Hernandez.
Pléthore de personnages
Mais la série qui nous intéresse aujourd’hui c’est Maggie la Mécano, premier tome de Love and Rockets publié chez Komics Initiative.
L’histoire est à la fois simple et difficile à raconter. On y suit les aventures des « locas », soit Maggie la passionnée de mécanique qui se cherche et Hopey la punkette rebelle qui sont les principales héroïnes de la série. Elles croiseront régulièrement la route de Rand Race, le mécanicien pro solaire superstar (un mécanicien qui opère sur des vaisseaux spatiaux en gros) dont Maggie est amoureuse, Rena Titañon, ancienne gloire du catch féminin ou encore d’autres personnages hauts en couleurs.
Mélange des genres
Si le début de la série nous fait suivre les aventures dans une atmosphère de science-fiction plutôt lourde à suivre à cause d’une narration encore peu maîtrisée par son auteur, la suite se veut bien plus terre à terre. Malgré des péripéties plus folles les unes que les autres, ce sont avant tout les relations entre les personnages et l’univers dépeint qui retiennent notre attention.
C’est assez simple : imaginez une sorte de « Friends punk » qui se déroulerait dans les quartiers chicanos de Los Angeles avec en arrière-plan du catch féminin, un milliardaire extra-terrestre ou une opération de sauvetage de vaisseau dans la jungle équatoriale.
Un étrange mélange de sitcom, de télénovela, d’humour, de tranche de vie et de science-fiction, genres qu’on imagine avoir bercé la jeunesse de son auteur.
Oui c’est assez improbable. Et pourtant Jaime Hernandez nous raconte tout cela avec un talent incroyable pour faire tenir son univers et nous rendre attachants ses différents personnages. La crédibilité des protagonistes et de leurs relations nous fait nous accrocher aux pages comme on attendait la suite d’un épisode de Friends.
Maggie va-t-elle se rendre compte qu’elle est faite pour Hopey ou finira-t-elle dans les bras de Race le mécano ténébreux. Sortira-t-elle vivante de ses aventures avec Rena Titañon ?
Avant-gardisme
Tout se suit et s’enchaîne avec fluidité, et les différents personnages apparaissent et disparaissent au gré du vent pour notre plus grand plaisir dans un univers en constante évolution où chacun semble vivre une vie qui lui est propre, et où chacun vieillit en temps réel avec le lecteur, les problématiques évoluant à leur tour.
Impossible de ne pas s’attacher à ces figures de BD ou de ne pas se retrouver dans l’une d’elles.
Mais le récit se veut aussi avant gardiste : l’utilisation de la contre-culture est prétexte à des thèmes très peu abordés dans les comics : féminisme au travers de ses personnages féminins forts qui ne se laissent pas faire par les hommes (hormis Maggie notre midinette préféré).
On y aborde de front l’homosexualité au travers de la relation entre Maggie et Hopey.
On y parle de pauvreté, de la situation au Mexique et on défend la culture mexicaine et chicano à travers une imagerie riche en couleurs.
Le propos de Love and rockets est toujours aussi fort aujourd’hui que dans les années 80, c’est intemporel.
C’est beau
Quand aux dessins de Jaime, ils sont assez incroyables lorsque l’on sait qu’il autodidacte. Il donne un aspect pinup très réussi à ses héroïnes et la composition des cases permet de raconter une histoire simple et complexe à la fois même si le storytelling n’est pas exceptionnel, du moins aujourd’hui.
Mais personnellement ça ne m’a pas gêné du tout et j’ai trouvé ça plutôt fluide, comparé à ce qui sortait à l’époque.
Mais c’est surtout son trait net et précis qui permet de donner énormément d’expressivité à ses personnages. Et l’utilisation de noir et blanc et de grands aplats noirs donnent énormément de consistance à ses histoires.
Tout n’est pas parfait : j’ai déjà évoqué la lourdeur de la première partie à cause de sa narration très dense. Mais c’est vraiment chipoter.
L’œuvre des frères Hernandez a eu beaucoup d’influence sur le réalisme de certains auteurs artistes, comme Mazzuchelli, Sean Philipps ou encore Alan Moore qui avait écrit une introduction emprunte d’amour et de fascination envers leur travail. Matt Fraction, Moebius et Neil Gaiman citent les frères Hernandez comme faisant partie de leurs propres influences. Le magazine Rolling Stones estime que c’est la plus grande série sans super héros de tous les temps, excusez du peu.
Je vous garanti que si vous vous lancez dans l’aventure Maggie la mécano, vous tomberez amoureux de ses personnages. Vous vibrerez avec eux, vous rirez avec eux et vous vous inquiéterez pour eux en vous apercevant que derrière la frivolité des péripéties, il y a un cœur qui bat à travers chaque page, à travers chaque personnage et il ne tient qu’à vous de faire battre le votre au même rythme pour partager leur vie. Love & Rockets, c’est tout ça et merci Komics Initiative pour cette édition ! Et si cette review vous a donné envie, n’hésitez pas à aller chez notre partenaire : Excalibur Comics !
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