Mes héros ont toujours été des junkies
Point(s) fort(s) :
La mélancolie qui se dégage des flash-backs
Point(s) faible(s) :
L'histoire d'amour, pas passionnante
Cette nouvelle histoire du duo Phillips/Brubaker n’est guère passionnante. Assez classique, elle fonctionne dans le traitement mélancolique de Ellie mais se rate dans le traitement de l’histoire d’amour. Heureusement, les superbes planches sauvent la mise donnant à contempler un comics d’une beauté folle.
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Editeur : Delcourt
La drogue, c’est de la merde !
Vous l’aviez peut-être déjà compris avec mon Question de Style dédié mais je suis un grand fan du travail de Ed Brubaker. Les travaux qu’il réalise en collaboration avec Sean Phillips montrent un duo à l’alchimie quasi-parfaite. Autant dire que Mes héros ont toujours été des junkies m’intriguait et me hypait au plus haut point !
Sûrement trop…
Des héros junkies trop courts
Publié sous forme de relié, le récit ressemble finalement à un numéro étendu de la série Criminal. Là-dessus, pas de chichi, ça fonctionne à fond ! Les rebondissements, le rythme, tout est maîtrisé. Le récit quitte le genre noir pour aller vers une chronique de vie, teintée d’un soupçon de polar. Comme le titre l’indique, l’héroïne est une droguée qui se retrouve placée en centre de désintox’. Là-bas, elle va tomber sur un mec dont elle va tomber amoureuse. On va donc suivre leur aventure.
Récit de Ed Brubaker oblige, il y a un twist. Mais c’est surtout une histoire qui s’inscrit dans les thèmes de son auteur avec le poids des pulsions, le déterminisme et une héroïne paumée qui se raccroche aux choses qu’il lui reste. Le problème, c’est que le récit est (trop) classique et convenu. Il y règne un parfum de spleen, une mélancolie sous-jacente qui marche énormément et prend aux tripes, notamment lorsqu’Ellie raconte sa jeunesse et les débuts de sa fétichisation pour la drogue et les junkies.
Pourtant, au-delà de ces moments, l’amourette n’est pas intéressante à suivre, la faute à Skip qui est un personnage fade et sans grand intérêt et aux situations souvent convenues. La seule présence de la drogue et de l’addiction ne suffit pas. Dès le départ, on sent également qu’il y a manipulation quelque part, la force de l’habitude de l’auteur certainement, mais le twist sera assez prévisible et décevant, lui aussi.
C’est donc clairement Ellie qui nous intéresse et heureusement qu’elle est beaucoup mise en avant. Les références musicales sont toutes bien placées et les liens entre musique et glamourisation de la drogue sont assez bien trouvés. Il est dommage que Brubaker ne cherche pas à mettre en avant une quelconque réflexion là-dessus.
Du côté des dessins, c’est sublime. Le trait est fin, élégant et raffiné et la colorisation de Jacob Phillips donne une nouvelle dimension aux planches de Sean Phillips, souvent éthérées et sublimant certaines expérimentations de l’artiste.
Bref, cette nouvelle histoire du duo Phillips/Brubaker n’est guère passionnante. Assez classique, elle fonctionne dans le traitement mélancolique de Ellie mais se rate dans le traitement de l’histoire d’amour.
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