Prez – Mini-série DC Comics

Prez moi ça !

En 2015, lors de l’initiative DC You, DC Comics publie Prez , au scénario, il positionne Mark Russell, un nouveau dans l’industrie. Mais le récit est aussi le revival d’une vieille série tombée dans les oubliettes. Le ressortir maintenant est très intelligent de la part de Urban Comics puisque le récit parle de la présidence américaine.

En effet, l’un des premiers bon points de la série concerne les coulisses qu’il dévoile sur les élections américaines. En filigrane, on peut comprendre la complexité du système électoral américain et que l’on parvient peu à expliquer. Mais bien entendu, ce n’est pas le cœur du récit.

Prez en futur !

Mark Russell oblige, le récit est une satire acerbe et salé envers le système américain et à l’encontre du libéralisme économique. Tout le système américain se fait passer au vitriol alors qu’une jeune fille, serveuse en fast-food vient de devenir présidente. Vous découvrirez comment mais rien que ce rebondissement illustre la perversité du système politique américain.

Des lobbys aux échanges de faveurs, c’est tout ce qui compose le système politique que Mark Russell va tailler en pièces. Le récit est dense, frappe à chaque fois juste et captive autant qu’il interroge. Pourtant publié il y a maintenant quelques années, Prez est d’une actualité encore brûlante. Car face à toute cette tromperie, cette lâcheté est compensée par la bonté et la naïveté de l’héroïne, Beth.

Car comme dans tous ses récits, Mark Russell pondère son sarcasme en donnant des notes d’espoir. Pour lui, c’est l’empathie et l’humanité qui peut faire un monde meilleur. Beth, la Prez du titre en est l’incarnation. Éthique, droite dans ses bottes, elle dévoile une politique plus proche des gens. Malheureusement, le scénariste n’aura jamais eu l’occasion d’aller au bout. Contrairement à Omega Men, autre titre de DC You, Prez n’a pas suscité l’engouement. Certainement publié sous le mauvais label au mauvais moment, le titre s’est terminé en six numéros, laissant le lectorat imaginer une suite qui ne sera jamais arrivée. Reste en bonus, un court récit situé au milieu de la présidence de Beth, montrant que les choses se passent plutôt bien pour elle.

Les dessins de Ben Caldwell sont très bons. Allant parfaitement dans le ton du script, ils parviennent à mettre en avant l’humour et le sarcasme du titre au travers de nombreuses trouvailles visuelles. La narration est impeccable avec un trait ciselé et un sens du style indéniable.

Bref, on peut remercier DC Comics d’avoir offert Prez. C’est un bijou ! Inachevé, certes mais la puissance du propos ne perd aucunement sa valeur ou son intensité. Le sarcasme se mélange à l’humour burlesque dans cette ode à l’empathie. On ne peut que féliciter et encourager Urban Comics d’avoir publié ce titre, en profitant de la sortie de Wonder Twins.

Ils ont kiffé :