[Review] Batman : A la vie, à la mort
Point(s) fort(s) :
Une grande compréhension des personnages
Point(s) faible(s) :
Le travail éditorial critiquable
Court mais intense, mais surtout profondément juste, Batman à la vie, à la mort ne vous laissera pas indifférent, foncez sur l’un des meilleurs récits du chevalier noir de l’année !
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Editeur : Urban Comics
Un début, une fin.
« Mais que se serait-il passé si Batman avait décidé, plus tôt dans sa carrière, de convoler en justes noces avec Catwoman ? ». Sans jamais tomber dans la facilité King explore une nouvelle fois la relation de Batman et Catwoman avec grande subtilité et intensité. C’est pour le Batman Day qu’Urban Comics nous offre A la vie, à la mort dans une version collector noir et blanc, opération que l’éditeur promet chaque année, avec l’ambition d’une collection N/B des grands récits du chevalier noir. Ce chapitre qu’on retrouve dans le recueil “Batman A la vie, à la mort“, également, sorti le vendredi 7 août dont Comics Grincheux chronique le second récit juste en-dessous.
Mélancolie subtile
Un annual dessiné à quatre mains, partagé en deux parties, Lee Weeks dépeignant la vie, Michael Lark illustrant la mort. La première partie, plus conséquente, a pour cadre un manoir où s’amusent un chat et une souris. King, avec beaucoup de sobriété, laisse jaillir de cette lente valse beaucoup de passion et continue son exploration du duo. Il s’appuie une nouvelle fois sur la complémentarité de ces deux êtres ayant vécu les mêmes pertes, les mêmes questionnements. Beaucoup de choses différencient Cat et Bat, mais beaucoup plus les rassemblent.
L’une des grandes forces du scénariste est clairement l’infinie compréhension de ses personnages. Doublé d’une narration sans faille, chaque case est d’une grande clarté et développe une idée forte. Weeks l’accompagne avec subtilité et un trait on ne peut plus énergique, précis. Une première partie sous le signe du jeu, de la découverte de l’autre, mais également de la séduction. Une lecture fluide, référencée, mais surtout fascinante de naturel que j’ai lue avec un plaisir non dissimulé.
No more Bat/Cat
La seconde partie, plus courte mais également plus intense, prend place dans un futur possible, la fin d’un règne, la fin de tout. Les deux tourtereaux ont vécu bien des années ensemble, aucun des deux ne s’embarrassent de leurs prénoms, « Bruce » « Selina » qui ne les représentent guère, ces mensonges de tous les jours, cette couverture du quotidien, eux ne se l’appliquent plus, c’est « Cat » et c’est « Bat ». Une vie de cicatrices, de drames, de combats mais également d’amours derrière eux, c’est avec une grande sobriété que King dépeint ce futur qui nous paraît si lointain et pourtant guette. Du trait dur et âpre que l’on connaît, Lark laisse véritablement le poids du temps faire son œuvre sur ces deux personnes aux vies bien remplies. D’un profond noir et blanc dans cette édition collector, ces dernières pages n’en sont que plus puissantes.
Tom King prouve une nouvelle fois sa grande compréhension du Batman dans un récit d’une justesse folle, impressionnant de maîtrise et empli d’émotion. L’histoire de deux âmes en peine s’accompagnant dans la douleur. Non pas pour la faire disparaître, mais s’adoucir, car on est bien plus fort à deux, c’est bien connu.
La note de Ginlange :
Deuxième épisode bien différent !
Le second épisode contenu dans le recueil “A la vie, à la mort” fait partie d’une série de récits spéciaux mélangeant les personnages issus des Looney Toons et les personnages de chez DC Comics. On pouvait s’attendre à un résultat étrange, déconcertant et clairement, c’est le cas. Tom King, assisté de Lee Weeks convoque une exploration noire du personnage de Elmer Fudd.
Le chasseur laisse sa place à un mercenaire, les autres personnages dont Bugs Bunny prennent aussi des formes plus crédibles et se retrouvent plongés dans une ambiance où les murs suintent, où la vie a disparu et où seul le désespoir semble être devenu la manière de vivre. Pourtant, Tom King a le talent de reprendre tous les codes d’un épisode des Looney Toons, les personnages restent ce qu’ils sont. Les dessins de Lee Weeks aident bien évidemment à retranscrire cette atmosphère et à rendre crédible les transformations opérées.
Elnoir Fudd
De même, le respect des récits noirs est inouï ! On y retrouve tout ce qu’on aime en évitant de tomber dans la facilité et le cliché trop facile. En vingt pages et quelques, l’auteur parvient à montrer qu’on peut perpétuellement réinventer des personnages iconiques tout en maintenant le respect qui leur est dû. L’histoire est captivante, prenante et la fin nous laisse bouche-bée, dans le même état que les personnages. Batman est présent mais il est un accessoire dans l’histoire. Il n’empêche que son travail de détective est présent, montrant la compréhension qu’a Tom King du héros.
Il est simplement dommage que l’édition et son prix fassent échapper à un certain nombre de gens deux récits très puissants, sublimes autant dans leur écriture que dans leurs dessins. Urban en faisant ce choix offre un aspect collector factice à deux histoires de fort belle qualité qu’il aurait été plus intelligent d’intégrer en bonus dans le tome 5 ou le suivant.
Bref, ce second numéro montre la grande qualité du recueil “Batman A la vie, à la mort”. Réinventant les personnages iconiques des Looney Toons dans un récit noir qui met en valeur le personnage d’Elmer Fudd grâce à une enquête fine et ciselée. Dommage que le travail éditorial d’Urban soit aussi critiquable.
La note de Comics Grincheux :
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