[Review] Du Sang sur les Mains
Point(s) fort(s) :
Histoire complexe mais surprenante
Point(s) faible(s) :
Une longue mise en place
Du sang sur les mains est à la fois un récit policier classique mais il sort de l’ordinaire pour autant. Touchant, intense et surtout intriguant, Matt Kindt nous livre ici un récit agréable et qui suscite l’envie de tourner constamment la page pour en savoir plus. Une lecture pour tout criminel curieux.
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Meilleur que l’inspecteur Gordon
À Diablerouge, à la frontière avec le Canada, dans les années 1960, le célèbre Inspecteur Gould se trouve confronté à une vague de criminels singuliers sévissant dans sa ville : une voleuse de chaises proustiennes, un pickpocket amnésique, un don juan aux mille visages… Saura-t-il résoudre toutes ces affaires ? Décèlera-t-il les liens entre elles ? Comprendra-t-il que, dans l’ombre, un être diabolique arme patiemment un piège destiné à l’anéantir, lui et ses idéaux?
L’avis de Dram00n :
Du sang sur les mains est loin d’être un comics facilement compréhensible et demandera l’investissement du lecteur pour dégager tout son potentiel. Constitué d’une succession de petites histoires, chacune d’elles suivant un “criminel”, il devient rapidement évident qu’il faudra remettre toutes les pièces du puzzle en place afin de vraiment comprendre toutes les subtilités disséminées par Matt Kindt.
Scénariste prolifique pour l’univers Valiant, Kindt s’impose aujourd’hui comme un auteur capable de varier les styles. Entre policier, super-héroïque, thriller, il arrive toujours à me surprendre avec des récits qui semblent anodins mais qui se révèlent souvent touchants et intenses. Auteur ici de ce qui semble être un récit policier tout à fait banal, on se retrouve très vite pris d’affection pour cet Inspecteur Gould ainsi que pour sa femme. Tout au long des différentes petites histoires, je me suis même attaché à ces “petits” criminels et suis tombé sous le charme de l’ingéniosité de ces derniers.
Même si la mise en place du récit peut sembler longue et le découpage de l’oeuvre déroutant, c’est ici que j’ai trouvé tout le charme de l’histoire, cette différenciation des récits policiers somme tout classique que l’on retrouve dans différents médiums aujourd’hui. Ces phases de dialogue entrecoupant les crimes apportent une réflexion et une vision différente avec laquelle on va suivre le prochain criminel en action ainsi qu’une aide à la compréhension du grand puzzle caché derrière. Car oui, on ne fait pas que suivre des petits criminels, on est en train de suivre la mise en place d’une machinerie bien plus complexe.
Les dessins me font fortement penser à ce qu’on peut parfois trouver chez Jeff Lemire. Très peu d’expressions avec des couleurs très peu prononcées mais ils ne m’ont pas fait fuir pour autant. Même si elle ne plaira pas à tout le monde, la partie graphique est réussie et rentre parfaitement dans les propos et dans l’idée du récit. Un découpage pas toujours au point, mais une mise en scène qui ne laisse rien au hasard.
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