Pas de subprimes, ici.
Ce tome 3 de Final Crisis contient enfin l’événement à proprement parler. Après deux tomes contenant la série Seven Soldiers et qui constituait une forme de prélude, place à cette nouvelle crise de l’univers DC.
En fait de prélude, Seven Soldiers montrait ce qui était arrivé aux Néo-Dieux et à Darkseid. C’est ce qui va constituer cette Crise. Si cela était intéressant, le lien est finalement assez ténu et le résumé proposé en début d’album suffit à comprendre ce qui va se produire.
Là où ça va se corser, c’est si vous pensez pouvoir appréhender ce récit sans avoir lu Crisis on Infinite Earths, Infinite Crisis et n’avoir aucune connaissance des Néo-Dieux, de la guerre entre Apokolips et Génésis, etc., vous êtes mal barrés. Comme à son habitude, Grant Morrison va chercher dans les vieux pots les ingrédients pour créer sa nouvelle recette magique. Si vous êtes armés, ça passera crème. Dans le cas contraire, vous allez en chier et… bon courage !
Une Crise qui fout le chaos
Maintenant que vous avez conscience de ça, vous savez si vous êtes pris à lire ce qui m’a scotché pendant près de trois heures de lecture.
C’est bien simple, Grant Morrison convoque tout l’univers DC pour une enquête sur l’assassinat d’un Néo-Dieu. Forcément , cela va prendre des proportions cosmiques. Très rapidement, l’Apocalypse arrive sur Terre et l’auteur fait exploser son talent pour créer du blockbuster très bien écrit. C’est ça le cœur de Final Crisis ! Il reprend les concepts classiques, changent la nature de certains personnages, relègue au placard certains héros pour finalement se concentrer sur la quête existentielle de chaque humain : Pourquoi ?
L’auteur écossais va puiser dans les travaux de Jack Kirby et lui rendre un hommage puissant et optimiste. Abandonné tout cynisme, bienvenue dans l’ère des super-héros positifs ! Tous vont se battre pour faire triompher le libre-arbitre face à un Darkseid. Notons que je n’ai plus l’habitude de le voir aussi puissant ou inquiétant. Il reprend sa superbe le temps d’une Crise qu’il gère dans un gant de fer. Face à lui, Morrison exprime son amour de Superman, défenseur ultime de l’humanité. Il en fait, comme ça avait été le cas dans son All-Star Superman un parangon d’espoir et de lutte optimiste et il est le cœur de cette Crise.
La totalité !
Mais ils ne sont pas seuls et de nombreux personnages secondaires de l’univers DC apparaîtront tout au long du récit. Que ce soit les Lanterns ou les speedsters, l’auteur sait montrer leur importance dans la mythologie de l’univers DC Comics. Il les utilise dans toute leur fougue et leur détermination pour empêcher la fin d’un univers qu’ils aiment trop.
Dès lors, c’est lorsque que tous ces personnages sont mis en place que l’action peut commencer. L’auteur n’a pas son pareil pour maîtriser ce genre de séquences. Le chaos est partout, il y a des morts, des luttes acharnées. La puissance de ces êtres mythiques est mise en avant à chaque page. Évidemment, ce ne serait pas aussi impressionnant sans le travail incroyable abattu par Doug Mahnke et J.G. Jones (entre autres). La puissance de leur trait fonctionne aussi bien dans des scènes cataclysmiques que dans les moments plus posés. J’en retiens surtout les deux baisers les plus beaux de l’histoire des comics !
C’est net, propre et incroyablement détaillé et ça nous permet d’être immergé dans des batailles homériques. On pourra seulement noter un encrage irrégulier (vu le nombre d’encreurs, ce n’est pas étonnant) et une colorisation parfois pâle des visages.
Cri(s)e pour la vie !
Final Crisis, plus que n’importe quelle autre crise est un cri d’amour de son auteur. Tout d’abord et c’est évident, au Multivers. Grant Morrison célèbre son existence en convoquant des versions alternatives dans tous les sens, qu’ils soient de sa création ou non. Ensuite, il plonge de plain-pied dans la mythologie des Monitors, donnant un univers et des personnages concrets à ce concept un peu farfelu.
Mais c’est aussi la passion du symbolisme de l’auteur qui ressurgit durant tout le récit. Les personnages évoquent des mythes fondateurs de l’humanité, qu’ils soient religieux ou païens et Morrison célèbre l’importance des symboles dans la vie et la quête permanente de sens de chacun.
Comme souvent chez lui, tout a son importance et si le récit sait se faire abordable sous sa première lecture (pour peu que vous ayez le background nécessaire, je le répète), c’est dans tout ce qu’il raconte sur la vie qu’il en devient, à mon sens, un incontournable. Célébrant le libre-arbitre de chacun face aux oppresseurs et aux objecteurs de vérité, il montre l’importance que chaque humain revêt en lui pour être le héros d’un jour. Dans ses temps où chacun semble suivre certaines personnes comme des idoles sacrées, il est bon de rappeler que l’on peut se définir en tant qu’individu à part entière en faisant nos propres choix et en ayant nos propres avis.
Bref, le tome 3 de Final Crisis est une célébration de la vie et des figures mythologiques tout autant que de la vaillance de l’être humain. Le tout emballé dans un récit bourré d’action, superbement dessiné et passionnant à lire. Un must.
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