[Review] Isola Tome 1
Point(s) fort(s) :
Univers prometteur
Les dessins et les couleurs
Point(s) faible(s) :
Mais vraiment poussif (Prime Sinister)
Ah, aussi, c'est poussif (Prime Sinister)
Rien (Spider-Matt)
Isola tome 1 est un recueil qui aura partagé l’opinion de nos chroniqueur. Récit poussif pour Prime Sinister, magnifique voyage initiatique pour Spider-Matt, il conviendra à chacun de le lire pour se faire un avis. Avec un prix de lancement à 10€, cela serait dommage de s’en priver !
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Editeur : Urban Comics
L’avis de Prime Sinister
sola est le projet personnel de deux amis d’enfance qui se sont tous deux retrouvés à travailler dans l’industrie comics : Brendan Fletcher en tant que scénariste (Batgirl) et Karl Kerschl comme auteur et illustrateur (L’abominable Charles Christopher).
Isola est un récit d’Heroic Fantasy mettant en scène la fuite de la reine Olwyn, protégée par l’une de ses gardes royales, Rook. Pour une raison que nous ignorons, la reine Olwyn à l’apparence d’un tigre bleuté. Rook doit l’escorter et la mettre à l’abri à Isola, terre mythique et légendaire dont certains semblent même douter de l’existence.
Récit aux influences multiples, empruntant notamment au folklore japonnais, Isola bénéfice d’un traitement graphique qui excite la comicsphere, le travail de Karl Kerschl semblant très apprécié des lecteurs. Pourtant, moi, il ne m’a pas beaucoup emballé… La colorisation peu nuancée et les traits des personnages très lisses (que j’ai trouvés proches du dessin animé) ne m’ont pas mis dans les conditions idéales pour apprécier ce titre. Le style policé et propre de Kerschl manque de charme à mon goût… Cela dit j’ai toujours prêté plus d’importance au récit qu’à sa mise en image, j’ai par exemple adoré “Royal City“, dont le dessin est… particulier.
Malheureusement, l’histoire ne m’a pas plus emballée que cela. Je n’ai pas vraiment compris où les auteurs voulaient m’amener tant nous ignorons tout de la trame, même à la fin de la lecture de ce premier tome. Il est clair que Brenden Fletcher ne nous prend pas par la main dans ce récit. En effet, nous assistons pour bonne part de l’ouvrage à des discussions entre Rooke et Olwyn, qui se fondent beaucoup sur l’implicite et le non-verbal (Olwyn étant transformée en tigre, elle ne peut pas parler). Mais même lorsque la soldate rencontre d’autres personnages, leurs dialogues sont tout aussi sybillins… Entre l’étrange personnage aux traits simiesques qui ne maîtrise pas la grammaire française et le compagnon d’armes croisé par hasard avec lequel Rooke parle d’événements dont nous n’avons pas le contexte, j’ai dû faire un effort pour lire entre les lignes et faire des liens entre ce que j’ai vu, ce que j’ai lu et ce que j’ai cru comprendre. Bref à ne pas dévorer après une journée harassante… Si ce n’était que cela… L’auteur qui plus est laisse l’intrigue particulièrement en retrait dans ce premier opus… Enfin bref, on n’en apprend pas beaucoup sur les tenants et aboutissants de l’histoire. Nous ne saurons donc pourquoi la reine Olwyn est en fuite, ni pourquoi elle a été transformée en tigre, ni même ce qui se trame à Isola. Le peu d’éléments qui nous sont exposés le sont au travers de non-dits et/ou ne sont pas vraiment détaillés.
En lieu et place nous assistons donc à un premier tome qui peine à mettre en place un univers au potentiel aguicheur, à mi-chemin entre le folklore japonnais et l’Hyperborée de Conan. Mais ayant eu l’impression d’évoluer les yeux bandés la majeure partie du temps, je n’ai pas véritablement apprécié la lecture de ce recit. Seul le personnage de Rook, guerrière courageuse à la gueule cassée et au caractère bien trempé a éveillé, fébrilement, mon intérêt.
Isola tome 1 est un recueil poussif qui pose le décor d’un univers dont on peine à saisir les règles et qui ne dévoile pas réellement d’intrigue. A la fin de la lecture, on reste terriblement sur notre faim. Espérons que le tome 2 saura y remédier.
La note de Prime Sinister :
L’avis de Spider-Matt :
La reine Olwyn, transformée en tigre, accompagnée de son fidèle soldat et garde du corps Rook prennent le chemin d’une île mystérieuse et pleine de promesse nommée Isola. Tout au long de leur parcours nous en apprendrons plus sur leur passé tout en découvrant cet univers fantastique.
À l’inverse de Prime Sinister je n’ai pas trouvé le récit poussif, au contraire. Les auteurs ont trouvé un bon équilibre entre un rythme lent pour installer l’ambiance et présenter les personnages mais en même temps satisfaire la curiosité du lecteur en distillant des informations tout au long de l’histoire et de manière constante. Alors que Rook a pour devoir d’emmener sa reine vers une terre qu’elle n’a jamais vu, et qui semble n’être qu’un mythe pour certains, elle va devoir entreprendre un parcours initiatique et spirituel. Le chamanisme et la communion avec la nature sont au cœur du récit et sont extrêmement bien exploités. De part sa structure narrative le lecteur est au plus près de cette expérience et je suis vraiment rentré en immersion dans ce voyage. L’atmosphère est onirique et régulièrement on ne pas vraiment si le personnage de Rook rêve ou si c’est la réalité. Je me suis senti un peu perdu par moment mais sans ressentir ça de façon négative. Je pense que dans ce genre d’histoire il faut savoir lâcher prise et se laisser emporter par les événements que l’on veut nous raconter. Cette approche est même retranscrite dans le récit quand un chaman pousse Rook à se détendre et ne faire qu’un avec son environnement.
L’univers décrit par Brenden Fletcher et Karl Kerschl est empreint de magie, de mystères et peuplés de créatures et de tribus toutes plus intrigantes les unes que les autres. Les personnages sont travaillés et ils leur ont donné une réelle épaisseur. À l’instar de cette relation ambiguë qu’entretiennent Rook et sa reine ou encore le mystère entourant le frère de cette dernière. Beaucoup d’intrigues sont mises en places et les protagonistes sont nombreux, un réel potentiel se dégage de ce premier volume et nous promet de très belles choses pour la suite.
Graphiquement c’est une réussite. Le trait de Karl Kerschl est très fin et ses planches sont remplie de détails. Le découpage des cases reste très droit mais varie assez souvent dans leurs dispositions pour suivre au plus près l’intensité des situations. Comme expliqué en fin de volume, au début du projet la mise en couleur devait être plus brute et à l’aquarelle. Finalement le duo choisi de travailler avec Msassyk (Michele Assarasakorn) qui réalise un travail de somptueux. Le choix de ses couleurs s’avère primordiale pour la dynamique de l’oeuvre et son travail sur les dégradés est magnifique. Une réussite graphique totale.
À noter que j’ai eu entre les mains la version papier et la version numérique. Et je dois avouer que la luminosité de ma tablette a apporté un plus à la lecture. En effet les couleurs utilisées ressortaient d’autant plus et donnaient une nouvelle dimension au récit.
De leurs propres aveux les auteurs ont révélé que le ton de Isola s’inspire des œuvres du grand Hayao Miyazaki (Le Voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro, Princesse Mononoké) et on ne peut que confirmer leurs dires.
Bref, Isola est une belle découverte. Autant dans sa narration que dans ses graphismes il saura vous transporter vers des horizons lointains bercés de magie et empreints d’une philosophie au plus proche de mère nature. De plus, avec un prix de lancement de seulement 10 €, ce serait vraiment dommage de s’en priver.
La note de Spider-Matt :
Ils ont kiffé :
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